Au tournant du millénaire, Kia Motors débarquait sur notre marché avec deux modèles : la Sephia et le Sportage, un VUS rudimentaire, pas très bien assemblé et qui affichait une ressemblance avec le Lada Niva. Mais en l’espace de seulement deux décennies, le Sportage a évolué au point de devenir un concurrent de taille aux ténors de la catégorie. Pour le modèle de cinquième génération, il effectue un autre saut de lapin évolutif.
VUE D’ENSEMBLE
Clone mécanique du Hyundai Tucson qui a, lui aussi, été remanié l’année dernière, le Kia Sportage 2023 affiche un design considérablement plus éclaté que son prédécesseur. Dans ce coup de crayon du styliste montréalais Karim Habib, on retrouve la philosophie « les opposés réunis ».
On élimine donc la fameuse grille Tiger Shark anciennement symbolique des produits Kia. On la remplace par une calandre clairement plus futuriste avec des lignes qui s’entrecroisent un peu partout dans le design. Un effet « boomerang » est visible dans les phares. Personnellement, je ne trouve ça ni beau ni laid, mais ça permet à ce nouveau Sportage d’être facilement identifiable sur la route. Ça a du punch !
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On doit payer 30 295 $, y compris les frais de transport et de préparation, pour être propriétaire d’un LX à traction. On ajoute 2 000 $ pour le rouage intégral. La gamme, qui comprend 6 déclinaisons, plafonne à 42 895 $ pour un X-Line Limited, l’exemplaire à l’essai qui ne fait rien que plus qu’ajouter une apperence aventurière. Hélas, le marché canadien ne reçoit pas le X-Pro, un modèle réellement plus costaud.
Ensuite, vient l’hybride offert en 2 déclinaisons, EX et SX. Elles sont vendues aux prix de 37 895 et de 44 595 $ respectivement. L’hybride rechargeable n’arrivant que cet été, son prix n’a pas encore été annoncé.
VIE À BORD
Évidemment, Kia nous avait préparé un X-Line Limited équipé à bloc. Nous avions donc affaire à un énorme écran incurvé servant de planche de bord. Captivante, elle incorpore un affichage numérique de 12,3 pouces et un écran multimédia de 12,3 pouces également. Il s’agit d’un pas de géant en matière de technologie face à son prédécesseur, celui qui faisait recours à des cadrans analogiques et une interface multimédia de 8 pouces seulement. Néanmoins, les déclinaisons d’entrée de gamme, quant à elles, sont équipées d’affichages de 4,2 et de 8 pouces respectivement.
Et tout comme l’EV6 électrique, le Sportage hérite de commandes de climatisation numériques qui agissent également comme commandes audio quand on appuie sur une touche. On élimine donc presque toutes les commandes physiques. C’est somme toute facile à manipuler, mais une étape supplémentaire pour régler la climatisation complexifie son utilisation.
Fidèle aux récents produits sud-coréens, le degré d’ergonomie du Sportage est habituellement réussi, si ce n’est une démultiplication des fonctionnalités qui nécessitent de passer par le système multimédia. Ce système répond toutefois rapidement, l’information affichée est claire, et l’interface est attrayante.
Présentant des éléments de design agréables et des matériaux franchement impressionnants – surtout le faux-bois dans la planche de bord et l’intérieur des portières – l’habitacle du Sportage est massif - beaucoup plus gros que celui de son prédécesseur d’ailleurs – grâce à un empattement qui s’étire de 85 millimètres et une longueur totale de 4 660 millimètres contre 4 480.
Les énormes sièges rembourrés à l’avant sont confortables et assurent au conducteur un excellent soutien lombaire et un superbe maintien latéral. La visibilité à bord est impeccable, tant à l’avant qu’à l’arrière.
Sur ces sièges, on retrouve un gros crochet qui permet d’accrocher un manteau ou une chemise derrière l’appuie-tête. Pratique. Des connexions USB sont également intégrées à même ces sièges pour accommoder les passagers arrière.
Ces passagers auront accès à un dégagement généreux pour les jambes et la tête, une autre amélioration par rapport à l’ancien modèle. Un dossier inclinable accentue davantage le confort. Sans surprise, l’espace de chargement total (avec dossier des sièges replié), grandit lui aussi. Il passe de 1 703 à 2 098 litres. Le nouveau Sportage est carrément gigantesque face à son prédecesseur.
TECHNIQUE
Tout comme le Tucson, ce Sportage repose sur la nouvelle architecture N3 du constructeur. Elle a été renforcée à des points stratégiques pour améliorer la rigidité structurelle, ce qui la rend, selon Kia, plus ferme et sécuritaire.
De base, on obtient un moteur à 4-cylindres de 2,5 litres qui développe une puissance de 187 chevaux et produit un couple de 178 livres-pieds. Jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports, ce bloc-moteur est offert avec la traction seulement dans le cas du LX et avec l’intégrale de série sur l’ensemble de la gamme.
Du côté de l’hybride, l’intégrale vient toujours de série. Cette version a toutefois recours à une motorisation composée d’un 4-cylindres turbocompressé de 1,6 litre et d’un moteur électrique ; la puissance totale combinée se chiffre à 227 chevaux, le couple, à 258 livres-pieds. Elle est jumelée à une boîte automatique à six rapports.
L’hybride rechargeable pousse la donne encore plus loin grâce à un moteur électrique plus puissant ; sa puissance et son couple combinés sont de 261 chevaux et de 258 livres-pieds. Bien que l’autonomie électrique de ce modèle n’ait pas encore été confirmée par Ressources naturelles Canada, Kia estime qu’il pourrait parcourir 50 kilomètres.
AU VOLANT
Notre premier contact du Sportage s’est effectué sur les routes de l’île de Vancouver, en banlieue de Victoria, au volant d’un X-Line Limited dans le cadre de son lancement canadien. Kia Canada n’avait hélas aucun hybride ou hybride rechargeable à nous faire essayer.
La première impression derrière le volant en est une de raffinement supérieur, une autre indication de l’évolution impressionnante de ce modèle depuis sa naissance. Le Sportage et doux, silencieux et encaisse les imperfections de la route comme un modèle beaucoup plus coûteux.
La rigidité structurelle du Sportage est épatante, lui permettant de bien encaisser les imperfections de la route tout en étant presque amusant à conduire sur une route sinueuse. J’irais même jusqu’à dire que la conduite est sportive, mais ses suspensions demeurent fermes, au point qu’elles octroient à ce VUS une conduite qui sacrifie en partie le confort au quotidien, un élément crucial pour ce genre de véhicule.
Ensuite il y avait les performances décevantes de ce 4-cylindres. Certes, il est vrai que les acheteurs de Sportage ne mettront sans doute pas les performances au sommet de leurs priorités, mais il aurait été intéressant si Kia avait utilisé le 1,6-litre turbocompressé comme moteur de base, question d’octroyer à ce VUS clairement plus gros et plus lourd des accélérations plus agréables. Il est évident que ce véhicule a été conçu pour une motorisation électrifiée. Clairement, l’ajout du couple d’un moteur électrique l’aiderait beaucoup. À suivre…
Même que le 2,5-litres n’enregistre pas une consommation d’essence très épatante. De mon bord, il a été difficile d’aller sous les 11 litres/100 kilomètres.
Je n’ai cependant rien à redire sur le rendement de la boîte de vitesses. Elle réagit rapidement aux exigences du conducteur, s’adapte bien à la conduite sportive et disparaît en arrière-plan lors d’une conduite décontractée.
CONCLUSION
Tout comme le Hyundai Tucson, le Kia Sportage 2023 surprend par son degré de raffinement et de sophistication et surtout, par l’évolution considérable par rapport à l’ancienne mouture. Il se positionne favorablement dans une catégorie extrêmement contingentée, mais ce sera surtout un essai de l’hybride qui nous permettra d’en brosser un portrait mieux éclairé.
RPM doit toutefois prendre un pas de recul pour la recommandation, car nous attendons toujours un an avant de nous prononcer sur un nouveau modèle.