J’ai récemment pris le volant du Ford Escape hybride rechargeable ; j’étais impatient de me faire une idée de ce véhicule qui suscite tout de même un fort intérêt de la part des acheteurs. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à grand-chose. Le Ford Escape génère un bon volume de ventes, mais ce n’est pas le plus intéressant des VUS compacts.
Qui plus est, j’ai de la difficulté à recommander un véhicule hybride rechargeable. Ils demandent la même discipline qu’un véhicule entièrement électrique si l’on veut optimiser leur efficacité, mais proposent une autonomie limitée et comportent les désavantages d’une motorisation thermique. J’ai l’impression qu’ils servent surtout à rassurer les acheteurs.
Une seule version haut de gamme
Je dois tout de même avouer que, après une semaine au volant du Ford Escape hybride rechargeable, le véhicule m’a fait bonne impression. Le Ford Escape PHEV, pour les intimes, se positionne au sommet de la gamme Escape en termes de prix. Il faudra payer 49 194 $ pour l’obtenir, c’est la seule version proposée malheureusement. Impossible de l’obtenir avec moins d’équipement et à un prix plus attrayant, c’est très dommage. On devine aisément la stratégie de Ford, vendre un modèle haut de gamme à gros prix afin d’assurer la rentabilité d’un véhicule beaucoup plus cher à produire.
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Difficile de ne pas recommander l’ensemble d’options haut niveau hybride rechargeable qui équipait mon véhicule d’essai. À 4 900 $, il n’est pas donné et gonfle le prix d’un véhicule déjà coûteux, mais il ajoute une panoplie d’équipements très intéressants. Du lot, un toit panoramique, des sièges avant électriques chauffants, une chaîne audio Bang and Olufsen à 10 haut-parleurs, un affichage tête haute, une instrumentation numérique avec écran de 10,3 pouces, des sièges en cuir matelassés et un chargeur pour téléphone sans fil dans la console centrale. Il modifie aussi l’extérieur du véhicule, j’y reviendrai.
Un design très classique
Profitant d’une légère refonte depuis l’an dernier, le Ford Escape n’est pas le plus enjôleur côté style. C’est encore plus marqué pour la version hybride qui profite d’un traitement ultra classique. Les stylistes lui ont réservé un ensemble de jantes de 18 pouces assez générique et inchangé avec la refonte. Il n’a pas droit non plus aux accessoires ST-Line qui dynamisent les modèles à essence. Cependant, l’ensemble haut niveau apporte une certaine distinction intéressante avec des phares à DEL comprenant des bandes lumineuses, dont une qui traverse toute la partie avant. L’effet visuel l’inscrit dans la tendance qu’on retrouve chez les véhicules électriques. Un autre point qui justifie l’achat de cet ensemble.
Sinon, la partie arrière demeure presque inchangée, seuls les feux ont été retouchés avec un traitement à DEL. Curieusement, l’échappement double est bien mis en valeur dans le bas du pare-chocs, il apporte un peu de dynamisme à l’Escape, mais c’est à l’encontre de la tendance chez les VUS hybrides rechargeables.
Beaucoup plus réussi à l’intérieur
Si l’extérieur de l’Escape PHEV ne m’a pas impressionné, c’est tout le contraire à l’intérieur. L’effet vient principalement des interfaces numériques qui apportent une belle touche de modernisme à bord. Ils réussissent à compenser pour les quelques plastiques durs qui sont d’apparence un peu plus bon marché. L’instrumentation numérique, comprise avec l’ensemble haut niveau, présente bien l’information d’une manière claire et efficace. On peut personnaliser son affichage avec différentes cartes.
L’écran tactile central de 13,2 pouces avec navigation comprend le système d’infodivertissement SYNC 4 qui permet de presque tout contrôler à bord avec une grande efficacité. Je retrouvais toutes les commandes et l’information nécessaires très simplement tout au long de mon essai. J’ai surtout aimé les commandes de la climatisation et des sièges intégrées dans le cadre inférieur de l’écran. L’autre bonne idée, c’est la commande du volume rotative positionnée un peu plus bas, simple à attendre et de bonnes dimensions.
Du reste, le volant dispose d’une bonne prise en main et comprend plusieurs commandes. Les sièges matelassés offerts en option se sont révélés confortables, mais ils manquent cruellement de maintien latéral.
À l’arrière, l’Escape propose un bon dégagement aux passagers, surtout pour les jambes. C’est un peu plus serré à la tête en raison de la ligne de toit plongeante. La présence de 2 connexions USB a aussi été appréciée par mes passagers ; de plus, le hayon électrique inclus de série facilite la vie au quotidien et évite notamment de se salir les mains en hiver. Avec ses 870 litres d’espace de chargement, le coffre est assez volumineux, dans la moyenne du segment.
Pas de rouage intégral
Le groupe motopropulseur hybride demeure le même ; il utilise un 4-cylindres en ligne de 2,5 litres de 163 chevaux jumelé à un moteur électrique. La puissance combinée est de 210 chevaux; c’est un peu moins que la plupart de ses concurrents directs. C’était perceptible lors de mon essai, les accélérations ne sont pas aussi surprenantes que dans le cas de modèles plus performants et qui disposent bien souvent de deux moteurs électriques.
Effectivement, il n’y a malheureusement pas de rouage intégral dans le cas de l’Escape PHEV ; c’est un handicap important par rapport à ses rivaux qui le proposent, le Mitsubishi Outlander PHEV, le Hyundai Tucson PHEV et le Kia Sportage PHEV, notamment. Il s’agit strictement d’un véhicule à traction ; cela l’avantage du côté du poids, mais ça le pénalise drôlement en hiver. On perd l’un des principaux avantages du VUS par rapport à la voiture.
60 kilomètres d’autonomie électrique
Le moteur est jumelé à une transmission à variation continue (CVT). J’aurais préféré une automatique à 6 rapports comme chez plusieurs concurrents, mais je dois avouer qu’elle ne s’est pas montrée trop désagréable. Le manque de puissance y est probablement pour quelque chose, elle n’a pas trop la vie dure.
Le véhicule dispose d’un ensemble de batteries lithium de 14,4 kilowattheures qui procure, dans les meilleures conditions, une autonomie de 60 kilomètres. C’est bien si on le compare aux autres, c’est une autonomie similaire à celle du Mitsubishi Outlander PHEV (61 kilomètres), inférieur au Toyota RAV4 Prime (67 kilomètres). Il faudra un peu plus de 3 heures pour compléter une charge dans une borne de niveau 2, je retrouvais donc toute mon autonomie assez rapidement.
Une fois l’autonomie épuisée, le moteur à essence prend le relais, et le véhicule tombe sur le mode hybride avec une consommation annoncée de 6 litres/100 kilomètres en moyenne, ce qui est beaucoup mieux que ce que proposent ses concurrents. C’est ici que sa puissance moindre et ses deux roues motrices deviennent payantes.
Du reste, le Ford Escape hybride rechargeable offre un comportement décent, il est assez léger, ce qui lui procure un comportement un peu plus connecté à la route. La direction n’est pas très communicative, mais le véhicule s’est montré, en général, supérieur à mes attentes.
Surprenant, mais coûteux
Avec une bonne discipline, j’ai réussi à effectuer la majeure partie de mes déplacements sur le mode électrique, même si j’étais réticent à payer pour recharger la batterie sur des bornes publiques. Contrairement à un véhicule électrique, j’avais l’impression que ce ne valait pas la peine, j’avais tendance à simplement vouloir rouler à l’essence et attendre le retour à la maison pour la recharger. Pour conclure, le véhicule m’a surpris, c’est dommage que son prix élevé mine son accessibilité. On recommande le Ford Escape 2024, à l’exception des versions équipées du moteur à trois cylindres de base.
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