Il n’y a pas de merci dans la catégorie des VUS compacts; quand on joue dans la cour des Honda CR-V, Mazda CX-5, Ford Escape et Volkswagen Tiguan, il faut être prêt à trimer dur et à manger quelques baffles.
C’est dans ce contexte qu’évolue le Kia Sportage, un véhicule qui fait partie de l’histoire canadienne du constructeur coréen depuis le tout début. Plus sérieux que jamais, il est encore le second modèle le plus vendu du constructeur, tout juste derrière la berline compacte Forte.
Plusieurs de ses concurrents ont été renouvelés au cours des dernières années, ce qui a mis à rude épreuve le Sportage avec nous sous cette forme depuis 2017. Kia a donc apporté quelques changements pour 2020 dans le but de maintenir le véhicule à flot. Voyons voir comment il se débrouille dans sa version EX Tech.
Le style a toujours été une des caractéristiques maitresses du Kia Sportage. En fait, plus particulièrement depuis l’avènement de la précédente génération qui amenait quelque chose de nouveau avec sa grande portière arrière et son arrière tout en rondeurs. Cette approche globale a été conservée en 2017 lors du renouvellement du modèle, qui voyait ses phares – à DEL très puissant, par ailleurs – quitter la grille de calandre pour être perchés plus haut alors que la grille en « nez de tigre » descendait dans le pare-chocs pour mieux le distinguer.
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L’année 2020 est synonyme de changements mineurs pour le Kia Sportage, dont la carrosserie est désormais ornée d’encore plus de chrome. Les pare-chocs sont aussi retouchés et les feux de position arrière aussi.
Même si ce n’est rien pour écrire à sa mère, la bonne nouvelle est que ces changements n’altèrent pas le style divergent du Sportage, qui continue d’être différent de celui de ses compétiteurs. Je salue d’ailleurs l’effort qu’a fait Kia en ce sens; ça met un peu de vie dans cette catégorie ou le mimétisme est trop souvent appliqué. Ce qui ne change pas non plus c’est la qualité de finition à l’extérieur qui est très bonne, tandis que la qualité de peinture est correcte, sans plus.
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Les changements à bord sont plus subtils. Ce ne sont que les bouches de ventilation et le volant qui subissent des retouches mineures, en plus du système d’infodivertissement qui est désormais d’une dimension de 8 pouces sur toutes les versions.
La bonne nouvelle est que les qualités qu’on connaît de l’habitacle depuis 2017 sont demeurées intactes : excellente ergonomie des commandes, beaucoup de rangement et espace généreux compte tenu de la compacité du véhicule.
Ce qui frappe également, particulièrement si on monte dans le Sportage après avoir fait un séjour dans un véhicule américain, c’est la qualité de construction. La finition est impeccable, tout comme le choix des matériaux qui donne l’impression de sortir d’un véhicule beaucoup plus cher.
Finalement, l’équipement embarqué est des plus généreux. La version EX Tech est munie, entre autres, d’une chaine audio Harman Kardon, d’un chargeur par induction, d’un toit ouvrant panoramique, d’une galerie de toit et de sièges de cuir chauffants et ventilés. Par contre, impossible d’avoir un régulateur de vitesse intelligent ou des capteurs de stationnement; ceux-ci sont réservés à la version SX Turbo toute équipée. C’est incompréhensible, compte tenu de l’origine coréenne du véhicule et du prix demandé.
Je trouve aussi dommage qu’on n’ait pas profité de la mise à jour de mi-cycle pour intégrer quelques équipements plus technologiques comme, par exemple, une instrumentation entièrement numérique. Ça aurait permis au Sportage de se démarquer de la concurrence puisque, bien qu’efficace, son habitacle demeure terne dans sa présentation.
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Il n’y a aucune révolution de ce côté, non plus. La plupart des versions, de la LX à la EX Tech essayée, sont équipées d’un 4-cylindres 2,4 litres de 181 chevaux et 175 lb-pi de couple. Celui-ci est jumelé à une boîte automatique à six rapports et au rouage intégral Dynamax, qui est de série sur toutes les versions, à l’exception de la version LX d’entrée de gamme qui est proposée à traction pour un prix d’achat plus séduisant.
Également, il y a la version la plus performante (SX Turbo) qui est mue par un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres et qui fournit une puissance de 237 chevaux via une boîte automatique à six rapports.
Rien d’extravagant n’est proposé en matière de suspension, qui est composée des traditionnelles jambes de force McPherson à l’avant et d’un arrangement à bras multiples à l’arrière. Quelques modes de conduite sont proposés, mais ceux-ci n’ont un impact que sur la fermeté de la direction électrique, la sensibilité de l’accélérateur et la réactivité de la transmission.
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Voici ce qui revient sans cesse en tête quand on est au volant du Kia Sportage : sans histoire.
Ça peut être considéré comme un défaut puisque le Sportage ne propose pas un agrément de conduite très relevé. En fait, la fermeté de la suspension incite d’abord à une conduite plus sportive, mais rapidement la direction floue et déconnectée vient anéantir toute envie de pousser le Sportage.
Ça peut aussi être considéré comme une qualité en ce sens qu’on remarque dès les premiers tours de roue que le rendement mécanique est d’une telle efficacité qu’il se fait oublier. Le combo moteur-transmission donne une puissance très correcte lorsqu’on le sollicite et se fait oublier en circulation urbaine. La quiétude n’est altérée qu’une fois le pied enfoncé dans le plancher, ce qui provoque un tintamarre engendré la transmission automatique qui étire les six rapports autant qu’elle peut. À ce titre, je m’explique mal pourquoi Kia n’a pas cru bon de la remplacer pour 2020 par l’automatique à huit rapports qu’on retrouve, entre autres, dans le Hyundai Santa Fe.
Pour le reste, il n’y a pas réellement place à la critique : les sièges maintiennent bien et place, l’insonorisation est feutrée, les mouvements de caisse sont bien contrôlés et la tenue de cap est rassurante. Seule la visibilité vers les ¾ arrière, entravée par la forme de l’élégant pilier C, mériterait d’être retravaillée.
La capacité de remorquage est un avantage du véhicule. En effet, avec 2 000 lb, il surpasse la plupart de ses concurrents avec moteur 4-cylindres d’entrée de gamme, qui plafonnent à 1 500 lb.
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Tout compte fait, les qualités d’ensemble du Kia Sportage sont là. Le confort est bon, la qualité de finition aussi, l’équipement est généreux et le style se démarque. Ce ne sont toutefois pas les améliorations très mineures apportées en 2020 qui changeront la donne de manière significative, autant positive que négative.
Il faut également souligner que le prix de la version EX Tech monte à tout près de 40 000 $ en incluant le transport et la préparation. Même si c’est plus cher que ce à quoi Kia nous a habitué avec le Sportage, ce ne l’est pas plus que le Honda CR-V, le Toyota RAV4 ou le Mazda CX-5 équipés de manière équivalente. De plus, les promotions plus agressives de Kia jouent en faveur du Sportage.
Le Sportage est donc un véhicule recommandable compte tenu du rendement qu’il donne et de son prix de vente. Il faut néanmoins composer avec un certain retard technologique et une valeur de revente qui est légèrement moins bonne que celle du trio japonais.