Au moment d’écrire ces lignes, Porsche offrait 24 versions de la 911. Je vous le dis tout de suite, elles sont toutes excellentes. Rares sont les sportives qui font tout bien, et ce, depuis plusieurs décennies. Aujourd’hui, la 911 est devenue une voiture tellement mythique qu’elle constitue un symbole de réussite. Il n’est pas rare d’entendre des propriétaires dire avoir dirigé leur carrière dans le but de se procurer une Porsche 911 un jour. C’est une voiture de rêve, rien de moins.
Quand viendra le temps de choisir votre 911 idéale, la décision pourrait être difficile à prendre car la grande variété des versions et la quantité d’options pourraient vous étourdir. Pour vous aider durant votre magasinage, j’ai donc cru bon de mettre à l’essai le modèle qui, à mon avis, réside au centre de la gamme. Eh oui, la GTS ! Voyons donc si elle constitue réellement le juste milieu.
Comme un bon rouge à lèvres
Mon exemplaire, peint en rouge Guards – couleur symbolique pour la GTS – avait l’apparence idéale pour une Porsche 911. Ce que j’aime particulièrement de cette teinte de rouge de Porsche (à ne pas confondre avec le rouge Carmine), c’est qu’il agit comme un bon rouge à lèvres en ce sens que la teinte a beaucoup de profondeur.
À titre d’exemple, quand elle est propre et garée au soleil, la GTS rayonne fièrement sous les rayons UV. Toutefois, quand elle est sale et garée à l’ombre, ce rouge devient nettement plus foncé et en altère la prestance.
Cette couleur s’agence également bien avec les détails esthétiques propres à une GTS, comme ses jantes et ses quelques éléments de carrosserie noirs, dont l’écusson GTS au bas des portières. Certes, il est vrai que la Porsche 911 a pris du poids au fil des années, mais sa ligne de design intemporelle continue de stimuler l’œil des passionnés. À mes yeux, il s’agit encore de l’une des plus belles sportives sur le marché.
Évidemment, une Porsche 911 ne constitue jamais une aubaine, et la GTS ne fait pas exception. Si ce modèle commande un prix de départ de 168 305 $, mon exemplaire comptait plus de 30 000 $ d’accessoires supplémentaires. Le prix final de ma belle Porsche s’élevait à 204 090 $.
Cockpit enveloppant et ergonomiquement réussi
L’habitacle de la 911 continue d’honorer la réputation du constructeur en ce sens que tout est hyper bien construit et recouvert de matériaux de bonne qualité. La GTS va encore plus loin et intègre des touches d’alcantara au volant et à la planche de bord. La finition rouge de mon exemplaire permettait vraiment de me sentir dans un modèle spécial au sein de la gamme.
La position de conduite dans une 911 demeure excellente, et le soutien lombaire ainsi que le maintien latéral sont à point, même pour une personne de grand gabarit. Cette Porsche est une réussite en matière d’ergonomie : tout est facile à repérer, et on s’y retrouve rapidement dans son système multimédia. Il dégage une agréable sensation de simplicité et de convivialité. J’aime ça !
Je comprends que l’habitacle d’une Porsche 911 n’a jamais été conçu pour être pratique, mais je continue de reprocher l’absence de solutions de rangement réellement pertinentes dans cette voiture.
Certes, son coffre avant peut avaler jusqu’à 130 litres de marchandise, ce qui correspond à 2 ou 3 sacs d’épicerie ou à une valise de voyage, mais l’habitacle ne comprend aucun véritable compartiment de rangement. Outre deux porte-gobelets et un compartiment pour le téléphone, c’est assez nu là-dedans. De plus, mon exemplaire était équipé de l’ensemble d’allègement (d’une valeur de 9 910 $) qui supprime les sièges arrière. Oubliez donc la possibilité d’y faire monter un enfant.
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Le bon vieux flat six
Une Porsche 911 ne serait pas une Porsche 911 sans la présence d’un moteur à 6 cylindres à plat du type Boxer installé derrière son train arrière. La GTS reprend essentiellement le bloc turbocompressé de 3 litres d’une Carrera S, mais monte la puissance à 473 chevaux (contre 443) et le couple à 420 livres-pieds (contre 390). Elle y arrive grâce à une augmentation de la pression du turbocompresseur. Il passe de 16 à 18,6 psi.
Équipée de la transmission intégrale (à l’essai) ou de la propulsion, la GTS se situe quelque part entre une Carrera S/4S et une GT3 en matière de performance. En plus d’avoir un moteur un peu plus puissant que la gamme des Carrera ordinaires, elle incorpore quelques éléments provenant de la gamme GT pour l’aider à mieux performer sur circuit, comme des suspensions plus fermes, des supports de moteur plus costauds, des freins plus performants et un système d’échappement modifié. Les 4 roues directionnelles font également partie de l’offre d’une GTS.
L’ensemble d’allègement permet de réduire la masse nette de 25 kilos (55 livres), tandis que la boîte de vitesses automatique à double embrayage (PDK) à 8 rapports octroie au véhicule un mode départ-canon. Une boîte de vitesses manuelle est également offerte. Dans cette configuration, la Porsche 911 Carrera 4 GTS boucle le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure en 3 secondes seulement et atteint une vitesse de pointe de 310 kilomètres/heure.
Équilibrer sportivité et convivialité
Derrière le volant de cette GTS, je n’ai pas mis beaucoup de temps à comprendre qu’il s’agit bel et bien d’un équilibre entre les versions les plus dociles et les versions les plus performantes. On sent vraiment que, en proposant ce modèle, Porsche cherche à offrir aux consommateurs le meilleur des deux mondes.
Car dans son mode le plus douillet, la GTS est tout aussi facile à endurer au quotidien qu’une Golf GTI. Oui, on entend constamment son moteur ronronner derrière soi, et la visibilité périphérique dans une 911 n’est pas toujours idéale en raison, surtout, de ses larges hanches qui obstruent les rétroviseurs latéraux.
Cependant, le fait que la sonorité de l’échappement puisse être atténuée nous permet enfin de tout cacher en arrière-plan. Cette caractéristique révèle donc une sportive qui se montre très confortable quand on s’en sert pour aller faire les courses.
La boîte PDK, quant à elle, performe comme aucune autre boîte à double embrayage en contexte urbain ; elle ne glisse pas et ne donne pas de coups désagréables. Bref, on l’utilise comme on le ferait d’une boîte de vitesses automatique ordinaire, et elle enfile les rapports en douceur, ce qui permet de bien exploiter la puissance disponible en tout confort.
Vous comprendrez que je ne suis pas resté dans ce mode trop longtemps, car sans surprise, la 911 GTS nous invite rapidement à découvrir ce qu’elle a dans le ventre. C’est en activant les modes Sport et Sport + que ses tuyaux d’échappement se sont éveillés, et que toute l’auto s’est raffermie. Il me suffisait d'approcher les 100 kilomètres/heure pour voir l’aileron se déployer dans le rétroviseur. Une 911 nous fait instantanément comprendre pourquoi elle a été construite.
Malheureusement, j’ai effectué la majorité de mon essai sur les routes publiques, ce qui m’empêchait de vraiment exploiter son potentiel. Cela étant dit, je me suis tout de même permis d’apprécier la précision chirurgicale de sa direction, les temps de réaction presque instantanés de sa boîte de vitesses et, bien sûr, la nervosité de son flat six et les décibels qui en découlent.
Mais quelle expérience. On comprend pourquoi tant de gens rêvent de se procurer une Porsche 911 un jour. Il s'agit après tout d'une sportive qui ravive les passions, sans compter tous les regards qui étaient rivés sur moi. J’en tremble encore.
À la fin de ma semaine en compagnie de cette beauté, l’ordinateur de bord enregistrait une consommation moyenne de carburant de 12,6 litres/100 kilomètres. Si je considère tout le plaisir et l’euphorie que m’a transmis cette petite bombe, ce chiffre me semble tout à fait raisonnable.
L’art de créer des exclusivités
Il est clair que la Porsche 911 Carrera 4 GTS 2023 n’est qu’une autre version parmi tant d’autres à l’intérieur d’une gamme déjà superbe. Quoi qu’on dise de Porsche, ce constructeur sait comment créer des exclusivités et en tirer profit. Avec la GTS, elle nous livre sur un plateau d’argent ce qui est, à mon avis, la meilleure 911 en raison de sa convivialité au quotidien et de ses performances justes à point.
La Porsche 911 a fait ses preuves à maintes reprises en matière de fiabilité par le passé, et sa valeur de revente est très élevée. C’est ce qui nous permet de la recommander sans hésitation.
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