À peine deux ans après l’arrivée de la dernière génération de la Porsche 911, nom de code à l’interne, 992, on a droit cette année à l’introduction d’une version fort intéressante, la GTS 2022. Vous décrire la Porsche Carrera 911 GTS est assez simple, c’est une livrée plus dynamique qui compte de série une panoplie d’options à un prix inférieur à celui que vous auriez payé si vous les aviez toutes sélectionnées individuellement.
La Porsche 911 Carrera GTS se situe au sein de la gamme entre les livrées 4S et Turbo ; sa mécanique, son style ainsi que ses équipements lui sont propres. Pour le moment, elle est proposée au prix de base de 150 700 $ en cinq variantes : coupé et cabriolet à propulsion, coupé et cabriolet à rouage intégral ainsi que Targa à rouage intégral.
La GTS se démarque des autres 911 par ses éléments de carrosserie contrastants dont ses phares et ses feux arrière noircis. D’autres composants ont le même traitement, notamment la lèvre de l’aileron, le verrou central des roues et l’intérieur des prises d’air à l’avant.
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D’ailleurs, la 911 GTS profite de série de l’ensemble Sport Design qui compte quelques composants de design et de performances supplémentaires. J’ai souvent reproché à Porsche de nous forcer à piger dans l’immense catalogue d’options pour obtenir une voiture plus éclatante, ce n’est pas le cas de la GTS, un peu moins, disons. La couleur Carmine Red de mon véhicule d’essai était tout de même une option (3 730 $).
On retrouve aussi le traitement GTS à l’intérieur. Le levier de vitesses de la boîte manuelle est plus court de 10 millimètres, il tombait parfaitement en main, surtout que mon véhicule d’essai profitait des sièges baquets sport avec coquille en fibre de carbone, une option qui vaut son pesant d’or. Non seulement ai-je adoré leur design et l’agressivité de leur maintien, mais je suis en mesure de vous assurer qu’ils changent complètement l’expérience de conduite de la voiture. J’avais l’impression d’être assis dans une voiture de course, c’est, pour moi, l’effet recherché avec une telle voiture. En revanche, il est moins aisé d’entrer et de sortir de la voiture, et ces sièges offrent moins de possibilités de réglages.
L’habitacle est recouvert du matériau en suède que Porsche nomme Race-Tex. Des sièges et un volant exclusifs au modèle sont également de la partie, tout comme l’ensemble Sport Chrono qui ajoute une commande au volant permettant de sélection les différents modes de conduite. Des emblèmes GTS apposés sur le seuil des portières nous rappellent qu’on a déboursé 35 000 $ de plus pour cette livrée par rapport à une 911 de base.
L’instrumentation demeure efficace, elle comporte un large compte-tours au centre flanqué de deux blocs numériques affichant ce que vous préférez. L’écran tactile du système d’infodivertissement est bien en vue et accessible, il permet de contrôler du bout des doigts toutes les fonctions de base du véhicule.
La 911 a toujours été plus pratique que les modèles 718, c’est surtout en raison des deux sièges arrière qui permettent d’y déposer vos objets. Deux personnes ? Même des enfants trouveront l’expérience punitive, et vous devrez conduire les genoux dans le volant.
Toutes les Porsche 911 GTS sont mues par un moteur à 6 cylindres à plat biturbo de 3,0 litres ; dans le cas de mon véhicule d’essai, sa puissance est poussée à 473 chevaux, et son couple, à 420 livres-pieds. C’est 30 chevaux et 30 livres-pieds de couple de plus que la Carrera S, la GTS n’est donc pas uniquement une affaire de style et d’équipements, elle est aussi plus puissante.
Deux choix de transmission sont offerts pour le même prix : une manuelle à 7 rapports et une automatique à double embrayage à 8 rapports baptisée PDK pour Porsche DoppelKupplung. Difficile de ne pas recommander la boîte manuelle pour hausser la sensation de contrôle, mais la PDK est drôlement efficace et, surtout, plus agréable dans la congestion. Elle est aussi un brin plus rapide au sprint de 0 à 100 kilomètres/heure, il ne faut que 3,4 secondes pour arriver à la limite permise sur les autoroutes du Québec.
La Porsche 911 GTS hérite aussi d’une suspension dérivée de la version Turbo, elle profite aussi de série de plusieurs technologies qui améliorent ses performances, notamment le système Porsche Active Suspension Management (PASM), le Porsche Torque Vectoring Plus (PTV+) avec blocage de différentiel à commande électronique et répartition du couple entièrement variable ainsi que la technologie de roues arrière directrices. Tous ces systèmes font de cette 911 une véritable bête de piste qui a peu d’égales.
La Porsche 911 demeure une voiture agréable à conduire au quotidien. Son ADN est bien dissimulé derrière de bonnes manières et un degré de confort qui rend les longues randonnées assez agréables, et ce, même si Porsche a réduit l’insonorisation afin de laisser pénétrer un peu plus les sonorités harmoniques.
Impossible de ne pas vous recommander d’aller en piste afin d’être à même de découvrir ce pour quoi vous vous êtes payé une telle voiture. Lorsque j’ai engagé le mode Sport+ par l’entremise de la commande au volant, la voiture a révélé tout son caractère. Le régime grimpe, la direction et la suspension se raffermissent, on sent que la voiture se prépare à vous montrer ses capacités. Enfoncez l’accélérateur, et l’échappement sport, exclusif à la GTS, laisse filtrer une sonorité riche et puissante qui vous donnera inévitablement des frissons. C’est à ce moment qu’on éteint la chaîne audio pour profiter pleinement de l’expérience.
Les ingénieurs ont abaissé le châssis de 10 millimètres de la GTS ainsi que son centre de gravité, l’idée étant, bien entendu, de la coller un peu plus au bitume sans trop pénaliser le confort sur la route. Dans notre cas, nous avions aussi droit à des modèles équipés de roues arrière directionnelles (2 390 $), un élément qui rehaussait grandement l’agilité en virage et à haute vitesse, tout en facilitant les manœuvres de stationnement.
Pour ce qui est de la consommation, la courte durée de mon essai ne m’a pas permis de la vérifier, mais est-ce important ?
Véritable pièce d’horlogerie, la Porsche 911 Carrera GTS 2022 s’est à nouveau révélée ma version préférée si, bien entendu, j’écarte de l’équation la 911 GT3. Elle représente un choix du chef qui comprend tout ce qu’il faut pour transformer une 911 en un véritable bolide avec, en prime, un peu plus d’éclat.
Peu de voitures sport peuvent endurer une séance de piste et reprendre ensuite la route comme si de rien n’était avec une extrême fiabilité. Pour toutes ces raisons, nous n’hésitons pas à vous la recommander.