Le Kia Niro est un véhicule que j’affectionne personnellement. En effet, c’est au volant de ce charmant petit utilitaire (version électrique) que je me suis rendu jusqu’à la centrale électrique de Manic 5 depuis Montréal, en hiver, à peine un mois avant le déclenchement de la pandémie de COVID-19. À l’époque, le Niro m’avait démontré que, peu importe sa configuration, soit hybride, hybride rechargeable ou électrique, il réussissait à tout bien faire.
Voilà pourquoi, pour sa 2e génération, introduite pour l’année modèle 2023, Kia n’a altéré que son style et quelques minimes éléments techniques. On ne change pas une formule gagnante, comme dirait l’autre. Un détail me chicote toutefois : une déclinaison hybride rechargeable que semble délaisser le constructeur. Curieux de comprendre la stratégie de commercialisation de cette version, j’ai cru bon de la mettre à l’essai sur une période d’une semaine.
Plus une priorité
En réalité, si la version PHEV du Kia Niro 2023 ne s’offre que dans la déclinaison EX à un prix de départ de 40 559 $ y compris tous les frais, mais avant l’application des crédits gouvernementaux de 7 500 $ sur la facture finale, c’est que Kia délaisse tranquillement ce type de technologie en raison d’une demande décroissante.
Durant le lancement du modèle, mon collègue, Samuel Lessard, avait reçu la confirmation des relationnistes du constructeur à l’effet que Kia prioriserait plutôt les motorisations hybrides et électriques.
Néanmoins, il existe tout de même des hybrides rechargeables qui performent bien. Voilà pourquoi j’ai laissé la chance au coureur avec ce Niro qui, je dois l’avouer, me plaît encore plus que son prédécesseur en raison de son design à la fois mignon et moderne.
Car si l’ancien modèle avait l’allure d’un petit dinosaure par sa calandre arrondie et ses gros phares globuleux, celui-ci, dont le design s’inspire du concept HabaNiro du constructeur, y va vraiment d’une approche plus angulaire et contemporaine. J’aime bien. J’adore aussi le format de ce véhicule — à cheval entre une familiale et un VUS — ce qui lui permet d’être à la fois polyvalent et un peu sportif, sans toutefois aller dans l’excès.
Toujours aussi pratique, commandes de climatisation agaçantes
Parce que ce Niro repose essentiellement sur la même architecture que son prédécesseur, l’accès à bord continue de s’effectuer aisément grâce à des portières à grande ouverture et à une garde au sol ni trop élevée ni trop basse. Une fois à bord, le siège du conducteur procure un bon maintien pour les grands gabarits, le tout amplifié de plusieurs réglages à commande électrique. On aime ça.
Je reproche toutefois l’assise élevée de ce siège qui, bien que moins intense que dans un Kia EV6, par exemple, pourrait donner l’impression à une grande personne d’avoir la tête qui frôle le plafond. Enfin, même si la visibilité périphérique est acceptable, le gigantesque pilier C, résultat du nouveau design, nuit en partie à la visibilité arrière.
Là où tout change vraiment, c’est dans la présentation générale de la planche de bord du Niro, dans sa technologie et dans les matériaux utilisés. Tout est bien construit et comporte des touches de design agréables comme ce motif coloré qui vient s’étendre vers la droite de la planche de bord. À l’instar des récents produits du constructeur, toute la planche de bord est désormais numérique grâce à l’énorme tablette qui combine deux écrans de 10,25 pouces, un pour l’instrumentation, et l’autre, pour le système multimédia.
Le tout fonctionne avec une certaine fluidité, et on retrouve rapidement l’information. Mon seul reproche va à cette tablette de climatisation qui sert aussi de commandes audio si l’on fait basculer un tout petit bouton difficile à saisir en conduisant. Ça ajoute une étape inutile à une opération qui devrait être simple.
La console centrale du Niro, redessinée, demeure énorme pour le rangement et bien aboutie pour y insérer son téléphone intelligent sur le plateau de recharge à induction. Et à l’arrière, Kia a légèrement amélioré le dégagement pour les jambes grâce à un empattement allongé de 20 millimètres. Ça permet donc à un adulte de grande taille d’y trouver confort.
L’espace de chargement a également augmenté. À titre de référence, le Niro peut maintenant loger jusqu’à 1 803 litres d’espace de chargement quand le dossier de ses sièges est replié, une amélioration de 260 litres par rapport au modèle sortant.
Un peu plus de batteries
Si la motorisation hybride rechargeable du Niro PHEV est sensiblement identique à celle de son prédécesseur, sa batterie au lithium-ion gagne quelques kilowattheures. Sa capacité est désormais chiffrée à 11,1 kilowattheures, ce qui octroie au véhicule une autonomie électrique de 55 kilomètres, selon Ressources naturelles Canada. C’est 13 kilomètres de plus que l’ancien modèle.
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Au cœur de sa motorisation, on trouve un moteur à 4 cylindres de 1,6 litre. Il est combiné à un moteur électrique dont la puissance fait 83 chevaux. Au total, on parle d’une puissance combinée de 180 chevaux et d’un couple de 195 livres-pieds. Le tout est jumelé à une boîte de vitesses automatique à double embrayage à 6 rapports.
Aucun souci d’autonomie, mécaniquement irritant
Par une chaude journée d’été, j’ai facilement pu parcourir les 55 kilomètres qu’annonce Kia après avoir ravitaillé le Niro EV sur ma borne à domicile de niveau 2. Même que l’ordinateur m’affichait une distance parcourue de 62 kilomètres au moment où la batterie s’était vidée. Je précise toutefois que je conduisais le Niro PHEV dans des conditions météo optimales.
Ensuite, la mécanique thermique s’est mise en marche. Bien que silencieuse, elle ne semblait pas bien s’agencer avec son assistance électrique. En fait, le problème semblait provenir de la boîte de vitesses qui se montrait beaucoup trop saccadée et, surtout, mal adaptée à ce genre de motorisation. Aussi étrange que cela puisse paraître, pour ce genre d’application, j’aurais préféré une transmission à variation continue (CVT)!
Outre les délais de réaction de cette mécanique — caractéristique typique des hybrides rechargeables — le Niro PHEV fait preuve de franches accélérations grâce à un petit moteur nerveux qui livre sa puissance et son couple avec une linéarité plutôt impressionnante. Le Niro demeure un petit véhicule agile qui fait preuve de suspensions bien calibrées — c’est-à-dire qu’il amortit bien les imperfections de la route tout en conservant une certaine fermeté —, ainsi que d’un caractère enjoué qui le rend amusant à conduire.
Sur une distance de 150 kilomètres avec la batterie à plat (212 kilomètres de conduite au total), j’ai enregistré une consommation moyenne de carburant de 5,2 litres/100 kilomètres, un peu plus élevée que les promesses du constructeur (4,8 litres/100 kilomètres), mais toute de même plus qu’acceptable. En mode électrique, le Niro consommait son énergie au rythme de 18,1 kWh/100, un chiffre tout à fait raisonnable.
Il y a de l’espoir pour les PHEV
Ceux qui me suivent connaissent mon option au sujet des véhicules hybrides rechargeables. Je me rends à l’évidence que cette technologie transitoire est déjà désuète et finit par combiner le pire des deux technologies, c’est-à-dire une mécanique thermique souvent trop maladroite et une autonomie électrique réduite.
Dans les faits, un Niro hybride EX coûte environ le même prix et consomme la même quantité de carburant qu’un PHEV, tous rabais considérés. Certes, il est vrai qu’une autonomie électrique d’une cinquantaine de kilomètres vous évitera de brûler de l’essence, mais les choses se gâteront en hiver où cette autonomie sera compromise. Même que le véhicule pourrait refuser de fonctionner sur l’électrique en fonction des conditions météo
Mais c’est surtout la version électrique, à un prix de départ de 47 859 $ avant l’application des crédits gouvernementaux de 12 000 $ sur la facture finale et son autonomie annoncée de 407 kilomètres, qui fait de la version PHEV une pilule encore plus difficile à avaler.
Tout cela étant dit, mon expérience avec ce Niro PHEV m’a néanmoins redonné un peu d’espoir en la technologie. Grâce aux subventions auxquelles nous avons droit au Québec, cette version peut finalement s’avérer monétairement avantageuse pour les automobilistes qui ne s’en tiennent qu’à de courtes distances journalières. À ce compte, vous ferez de belles économies à la pompe.
Dans toutes ses formes, le Niro demeure un véhicule que nous recommandons. Il ne vous suffit que de bien saisir vos besoins et d’y aller vers l’option qui concorde le mieux avec ceux-ci.
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