Subaru a toujours été réputée pour offrir des véhicules à saveur familiale, axés sur la grande efficacité de leur groupe motopropulseur. Malgré cet aspect sérieux du constructeur japonais, son implication en sport motorisé s’est traduite par la démonstration d’un côté beaucoup plus enjoué qui a donné lieu à la commercialisation de véhicules à vocation beaucoup plus sportive. La plus connue, la Subaru WRX, a, en presque 20 ans d’histoire, attiré une clientèle de jeunes acheteurs à la recherche d’une voiture stylisée, performante et, surtout, relativement abordable.
C’est toujours avec intérêt que j’ai récemment pris le volant de la Subaru WRX 2023 dans sa version plus équipée, la Sport-Tech. Rien de très nouveau dans le cas de la Subaru WRX 2023 ; c’est normal, on a eu droit à la 5e génération du modèle l’an dernier. Proposée au prix de base de 34 783 $, elle se décline en cinq versions, la Sport-tech avec EyeSight se retrouvant au sommet de la gamme avec son prix de 45 683 $.
Un design qui ne fait pas l’unanimité
Parlons d’ailleurs de son design, un aspect très important dans le cas de la WRX. Inspirée de voitures de rallye, la WRX a très souvent été commercialisée sous les traits d’une berline à 4 portières. Ce sont surtout ses équipements et ses accessoires issus de la course automobile qui lui conféraient tout son caractère visuel, une imposante prise d’air sur le capot, des jupes latérales, des prises d’air supplémentaires et un becquet surdimensionné, notamment. De l’aveu même d’un styliste avec qui j’en ai discuté, les voitures de rallye n’ont jamais été conçues pour être belles, elles doivent simplement être efficaces. Les stylistes de la Honda Civic Type R partagent certainement ce credo.
- À LIRE : Subaru WRX 2016 : manuelle ou CVT?
- À LIRE : Subaru WRX 2022 : inspiration rallye
Malgré tout, la WRX a toujours eu ses admirateurs et ses détracteurs, mais il semble que ses nouvelles lignes déçoivent les plus jeunes, c’est ce que j’ai pu constater lors de mon essai, alors que plusieurs ont décrié son design un peu trop monotone. Si la partie avant passe le test malgré l’absence des phares ronds qui faisaient son charme il y a 20 ans, la partie arrière avec ses nombreuses garnitures en plastique noir fait beaucoup moins l’unanimité. Ce sont surtout les larges contours d’ailes, le pare-chocs et les diffuseurs d’air qui lui ont aussi valu de mauvais commentaires. Heureusement, l’échappement quadruple et bien visible vient sauver légèrement la mise et donne le ton aux prétentions sportives de la voiture.
Un intérieur mieux ficelé
Par le passé, ma grande déception chez Subaru venait des habitacles, et la WRX ne faisait pas exception : simplistes, jonchés de plastiques durs, des écrans numériques à trois couleurs et une chaîne audio de piètre qualité. Il fallait en faire son deuil et se concentrer sur les autres qualités de la WRX. Heureusement, ce n’est plus cas, et c’est encore mieux avec cette nouvelle génération.
Il s’en dégage maintenant une impression de qualité grâce à l’utilisation de matériaux souples aux endroits de contacts. Les surpiqûres de couleur rouge de mon véhicule d’essai apportaient aussi une belle touche. Avec ses formes carrées, la WRX offre une excellente vision tout autour ; non seulement est-ce agréable quand on circule, mais ça facilite également les manœuvres de stationnement. J’aime bien les sièges sport qui procurent un excellent maintien, ils nous gardent bien en place quand on pousse un peu plus la voiture en virage. Une autre belle touche de design, le large repose-pied et le pédalier gris métallisé.
Les passagers arrière disposent aussi de bons dégagements pour une voiture de cette taille ; l’assise plus élevée apporte aussi une bonne vision, et les balades en groupe sont assez agréables. Quant à l’espace de chargement, avec ses 340 litres, il n’est pas le plus généreux, et sa configuration ne facilite pas l’accès aux gros objets.
Subaru a aussi grandement amélioré son système d’infodivertissement. Tout passe par un écran tactile de 11,6 pouces placé à la verticale qui permet de contrôler un peu tout à bord. Son interface est efficace, mais son traitement visuel n’est pas des plus modernes. Il en est de même de l’instrumentation dont le style demeure classique, mais elle a l’avantage de demeurer efficace.
Une CVT? Vraiment?
Mais la vraie raison pour laquelle on achète une Subaru WRX, c’est pour son dynamisme et ses performances en toute saison. Beaucoup de nouveau à ce chapitre d’ailleurs. Depuis l’an dernier, la WRX laisse de côté son moteur turbo de 2 litres et reçoit une nouvelle mécanique à 4 cylindres à plat de 2,4 litres également turbocompressé. Le moteur, dérivé de celui du Subaru Ascent, déballe 271 chevaux et un couple de 258 livres-pieds.
Vient ensuite la transmission. Au catalogue, une transmission à variation continue, communément appelée CVT. C’est à ce moment que l’aiguille du tourne-disque se brise, et que la musique s’arrête soudainement. Une CVT pour une sportive? Eh oui, Subaru mise sur ce type de transmission depuis quelques années, surtout pour réduire les chiffres de consommation. Ce n’est pas élogieux pour la WRX, d’ailleurs Subaru fait référence à une transmission « Subaru Performance Transmission » et évite à tout prix le terme CVT sur son site, comme si elle savait qu’elle commettait un sacrilège. Et entre vous et moi, la WRX s’oriente vers les performances, alors pourquoi privilégier ici quelques millilitres en consommation? À ce chapitre, j’ai conclu mon essai routier avec une consommation moyenne de 12,5 litres/100 kilomètres.
Afin d’éviter la CVT, oups, pardon la « Subaru Performance Transmission », on offre heureusement une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports ; elle est offerte dans 3 des 5 versions dont la Sport-tech, la mieux équipée presque.
Toujours efficace
Avec sa cylindrée plus élevée, le moteur répond mieux, et ses accélérations sont plus franches. C’est surtout à plus grande vitesse que la différence est notable, il s’essouffle moins et conserve son pep plus longtemps par rapport à l’ancienne mécanique. À l’accélération, les amateurs reconnaîtront la sonorité typique des moteurs à plat. Notre modèle d’essai disposait de la CVT, et, malgré ce que j’en pense, Subaru a programmé des rapports virtuels qui réussissent tout de même à émuler le comportement d’une automatique classique. Elle n’offre pas le même plaisir que la manuelle, mais disons qu’elle n’est pas à éviter à tout prix.
Quant à la voiture, l’impression de contrôle est l’une de ses forces, le tout appuyé par une direction électrique qui demeure précise. On peut littéralement jouer avec la voiture, une caractéristique rare de nos jours et à une époque de rectitude politique.
Ce qui impressionne au volant de la WRX, c’est que, peu importe les conditions, elle demeure au sommet de ses performances, et si vous l’équipez de quatre bons pneus d’hiver, les tempêtes de neige deviendront un plaisir beaucoup plus qu’un désagrément. Peu de voitures peuvent se vanter d’en offrir autant pour leur prix, et c’est là que la WRX fait oublier tous ses petits désagréments.
Bref, les lignes de cette nouvelle Subaru WRX 2023 ne font peut-être pas l’unanimité, mais la WRX procure un comportement et un plaisir de conduire que peu de voitures peuvent se vanter d’offrir de nos jours. Elle fait partie des quelques voitures qui réussissent à me faire sourire encore en me donnant l’impression d’être véritablement connecté à la route. Pour toutes ces raisons, RPM la recommande.
- Trouvez une Subaru WRX d'occasion à vendre
- Consultez tous nos articles et vidéos sur la Subaru WRX