La Honda Civic Type R de dernière génération avait très peu de défauts. Personnellement, j’adorais cette compacte sportive pour sa tenue de route phénoménale, son agrément de conduite, le rendement de sa motorisation et sa polyvalence franchement impressionnante. Toutefois, je détestais son design de « petit kid à calotte » ainsi que ses quelques irritants, comme l’impossibilité de pouvoir personnaliser le mode de conduite ou, encore, son système multimédia mal foutu.
Pour 2023, Honda débarque avec une toute nouvelle mouture et de nombreuses améliorations. Permettent-elles à la Civic Type R de finalement se positionner au sommet de la catégorie comme elle le mérite? Je l’ai mise à l’essai pour le savoir.

Un peu de maturité, ça fait toujours du bien
Si l’ancienne Type R affichait une allure beaucoup trop juvénile, c’est plutôt le contraire avec celle-ci qui présente un design à la fois mature et sobre, et ce, malgré ses ajouts aérodynamiques. Basée sur la Civic à hayon de 11e génération, cette Type R tente le plus possible de rester discrète tout en affichant fièrement ses capacités avec ses entrées et ses sorties d’air, ses trois pots d’échappement, ses énormes étriers de frein, ses ailes élargies et son aileron de course.
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Tout est désormais plus cohérent et s’harmonise mieux avec le design. J’aime ça! La Type R ne ressemble plus à une compacte sportive qui a été modifiée par un adolescent durant l’époque du premier film Rapides et dangereux. Elle transpire plutôt la performance et la sophistication.
Tout comme toutes les autres versions de la Civic, le prix de la Type R a monté. Il faut maintenant payer 51 830 $ pour y accéder, ce qui représente une hausse de 3 815 $ par rapport à sa devancière.
L’habitacle d’une Civic, avec beaucoup de rouge!
Tout comme le modèle qu’elle remplace, l’habitacle de la Type R se démarque surtout par ses appliques, son écusson, ses sièges et ses tapis rouges. Et honnêtement, ça lui va bien et ça lui confère une touche d’exclusivité appréciée. La qualité de la finition est franchement superbe, et Honda a installé de nouveaux sièges à la fois plus attrayants qui offrent encore plus de soutien qu’avant.
Un nouveau pommeau de levier de vitesses en métal brossé - plus mince qu’avant - brille dans la console centrale. Cette console a toutefois perdu en polyvalence en raison du retrait de l’énorme compartiment de rangement au centre.
C’est sur cette même console qu’on retrouve le bouton de sélection des modes de conduite. Grande amélioration à ce chapitre : la Type R permet maintenant à son propriétaire de personnaliser son mode préféré grâce au réglage indépendant de chaque paramètre.

Tout comme la Civic ordinaire, la Type R propose désormais un affichage entièrement numérique. Cependant, elle comporte un nouveau menu R qui transforme complètement sa présentation pour qu’elle soit plus facile à saisir quand on performe sur un circuit de course.
L’interface multimédia ajoute, elle aussi, un menu supplémentaire appelé LogR. Ce menu permet de visionner une foule de données sur la voiture quand elle est en action et, même, d’enregistrer nos temps de piste. Tout peut ensuite être transféré vers une application mobile où l’utilisateur peut analyser, sauvegarder et partager les données.
Cette Civic de course demeure très bien outillée pour un usage au quotidien. L’accès aux places arrière est facile grâce à une grande ouverture des portières, et le dégagement pour la tête et les jambes est franchement impressionnant, même pour une grande personne. Elle perd toutefois un peu d’espace de chargement, avec un coffre qui s’affiche maintenant à 693 litres par comparaison avec les 708 litres de l’ancien modèle.

Mécanique connue avec plusieurs améliorations techniques
Oui, la Type R est toujours mue par le même moteur à 4 cylindres turbocompressé de 2,0 litres, mais Honda lui a apporté une foule de révisions techniques pour le rendre plus puissant et plus résistant à une utilisation abusive sur circuit.
Par exemple, il y’a un système d’admission d’air plus efficace, un nouveau type de turbocompresseur et un système d’échappement entièrement revu. Celui-ci comprend désormais une soupape active qui s’ouvre automatiquement à haut régime. Selon Honda, ces modifications améliorent aussi les temps de réaction de la mécanique.
Ce qui en résulte est une puissance de 315 chevaux (au lieu de 306) et un couple de 310 livres-pieds (au lieu de 295). Le moteur déploie maintenant sa puissance 100 tours/minute plus tôt dans la plage de puissance (à 6 400 tours/minute), et le couple s’active désormais entre 2 600 et 4 000 tours/minute au lieu de 2 500 à 4 500 tours/minute. Tout le système de refroidissement a également été amélioré.
Ce moteur est toujours uniquement jumelé à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, mais Honda a tout revu son mécanisme de fonctionnement pour le rendre plus précis et agréable à utiliser. Le sixième rapport reçoit un ratio de 3,842 contre 4,111, ce qui augmente légèrement la vitesse de pointe.
Toujours motivé que par le train avant, la nouvelle Type R est aussi plus large. Honda a élargi les voies de 25,4 millimètres à l’avant et de 20,3 millimètres à l’arrière. Il s’agit d’ailleurs de la Honda Civic la plus large de toute l’histoire du modèle.

La précision, façonnée à la japonaise
Au démarrage, rien ne nous fait réaliser qu’on est au volant de la Civic la plus performante de la gamme. Si ce n’était pas de tout ce rouge parsemé dans l’habitacle, on pourrait jurer qu’il s’agit d’une Civic ordinaire par la douceur de fonctionnement de son moteur au ralenti qui n’émet aucune sonorité véritablement enivrante, outre un léger ronronnement causé par le système d’échappement.
Et si on la conduit normalement sur son mode Comfort, cette sportive cache bien son jeu en étant douce, raffinée et, surtout, très confortable sur une route abîmée. Même que je trouve que la calibration des amortisseurs adaptatifs est nettement mieux que dans l’ancienne en ce sens qu’elles altèrent véritablement le comportement du véhicule. Mon seul réel reproche en conduite quotidienne : le bruit de roulement des pneus à haute vitesse.
Mais bon, conduire lentement dans une Type R ne concorde vraiment pas avec sa raison d’être. C’est sur son mode +R qu’on constate de quel bois elle se chauffe. Quand Honda décide de s’appliquer dans une vocation très précise, elle livre la marchandise!
Sur le mode +R, la Type R se réveille. Ses amortisseurs deviennent durs comme du roc, au point de s’accrocher au volant quand on roule rapidement sur des routes abîmées, car cette Civic vous lancera vers le plafond sans s’en excuser! Malgré une telle fermeté, sa structure demeure ultra solide et encaisse très bien les impacts sans bruits de caisse, ni vibrations.

C’est plutôt mon squelette qui avait de la misère à suivre. Vivement le réglage personnalisé qui permet de remettre la suspension sur le mode Comfort tandis que tout le reste demeure en mode +R !
La livrée de puissance est fantastique. Qu’elle soit dans les hauts tours du régime moteur ou enterrée sur le 5e rapport, cette bombe répond et ne tarde pas de nous livrer une surdose de puissance et de couple jusqu’à son limiteur.
Certes, il y a un certain délai dans la turbocompression, mais pas pour longtemps. Quand tout s’active, c’est franchement ahurissant comme expérience. Il faut s’accrocher, et être alerte, car on constate que, malgré les ingénieux composants suspenseurs du train avant qui éliminent presque entièrement l’effet de couple, il est difficile de cacher les 315 chevaux que doit gérer la direction. On ressent qu’il y a du muscle dans le volant!
Mais c’est justement cette vivacité qui ajoute du piquant à l’expérience de conduite d’une Type R. J’ajoute à ça une précision impressionnante en négociation de virage. La Type R répond et exécute les moindres commandes. Rares sont les sportives à traction qui pivotent le nez vers l’intérieur du virage quand on enfonce l’accélérateur. La Type R le fait avec grâce et injecte une confiance ultime dans les veines de son conducteur au passage.
Tout cela étant dit, je trouve que Honda gâche l’expérience avec une sonorité artificielle beaucoup trop présente. Sa tonalité numérique ne cadre vraiment pas avec cette expérience de conduite analogique. Heureusement, ce vacarme peut être atténué grâce au système multimédia.

La reine du segment
Il n’y a pas à dire, Honda a amélioré la Civic Type R l’a où ça compte. Ce qui en résulte est une compacte sportive hyper surdouée qui brille par son ingéniosité et ses performances absolument stupéfiantes, lui permettant de se positionner au sommet de la catégorie.
En raison d’une mécanique connue – outre ses quelques améliorations techniques – et qui a montré très peu de problèmes mécaniques durant la dernière génération, nous pouvons continuer de recommander l’achat d’une Honda Civic Type R.
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