Alors qu’on aurait pu croire que la Nissan LEAF ne se vend à peu près plus en raison de la stagnation de la voiture, il suffit de regarder autour de soi pour en voir une bonne quantité sur les routes. Même les chiffres de vente témoignent d’une popularité relativement bonne.
Curieux de voir ce qui attire toujours les consommateurs dans cette voiture, mais aussi pour voir comment elle se débrouille vis-à-vis les autres véhicules proposés à prix similaire, je l’ai remise à l’essai, après qu’elle a subi quelques améliorations de mi-parcours.
Du nouveau en 2023
Cette génération de Nissan LEAF est arrivée sur notre marché pour l’année modèle 2018. C’est donc dire que l’année 2023 constitue la sixième année de commercialisation de ce modèle. Pour souligner le tout, Nissan apporte quelques modifications à l’apparence du véhicule. On retrouve à l’avant des phares noircis, une grille de calandre avec une nouvelle finition et un pare-chocs retravaillé. À l’arrière aussi le pare-chocs est retouché, tout comme le diffuseur, mais ce qui frappe le plus, ce sont les jantes de 17 pouces au design inédit, communes à toutes les déclinaisons. Honnêtement, je ne sais pas trop ce que recherche Nissan avec des roues aussi laides, mais si c’est de faire parler, c’est réussi. Sans exception, toutes les personnes à qui j’ai parlé en présence de la voiture les ont qualifiées de hideuses. Pour le reste, la LEAF demeure plutôt anonyme, et son style commence à dater.
Ce que j’aime toutefois, c’est le format de la LEAF, toujours convivial, mais toujours aussi saugrenu. Il ne s’agit pas d’une voiture, mais pas d’un VUS non plus. Elle se situe quelque part entre les deux.
Trois versions demeurent proposées pour la LEAF. La version SV est la moins chère, avec sa batterie de 40 kilowattheures de capacité, suivie des versions SV Plus et SL Plus qui, elles, ont une batterie de 60 kilowattheures de capacité. Le prix commence à 44 585 $ et plafonne à 52 685 $ avec la version d’essai SL Plus. Quand on y pense, c’est très cher, surtout en comparaison avec la Chevrolet Bolt EUV vendue à un prix plus bas malgré son équipement plus généreux et son autonomie plus grande. Même chose pour le Kia Niro EV. Oui, la LEAF est admissible aux deux rabais gouvernementaux, applicables après les taxes, d’un total de 12 000 $, mais les autres également…
Habitacle vieillot
Tandis que beaucoup de véhicules électriques mettent à l’avant-plan une expérience unique à bord, avec des écrans spécifiques au modèle ou encore un design qui sort de l’ordinaire, la LEAF ne fait rien de tout ça. L’apparence de la planche de bord et des écrans est on ne peut plus ennuyante, donnant l’impression d’être tirée de n’importe quel autre produit Nissan. La qualité graphique des deux écrans est plutôt désuète, sans parler que l’écran central de 8 pouces est difficile à lire en plein soleil. Ajoutez à ça le fait que les deux écrans passent en mode nuit à chaque fois que vous passez sous un viaduc, ne serait-ce qu’une demi-seconde, et vous obtenez un habitacle qui a besoin d’un sérieux renouveau.
Par chance, l’ergonomie de la planche de bord est sans reproche. Les commandes tombent sous la main facilement, et il est simple de monter à bord de la voiture. Les sièges, recouverts de cuir avec empiècements de suédine, sont relativement confortables. Ils sont chauffants à l’avant, et aussi à l’arrière, avec un seul bouton pour régler uniformément l’intensité du chauffage de toute la banquette, une approche pour le moins bon marché.
Parlant des places arrière, le dégagement pour la tête est pour le moins limité. La batterie dans le plancher empiète sur l’espace habitable, ce qui oblige le constructeur à rehausser l’assise. Pour le reste, les dégagements sont très corrects, même dans le coffre. Le plancher du coffre est bas, même si le seuil est élevé. Et vous devez composer avec cet imposant composant de plastique qui sert au système audio, d’une qualité très correcte, par ailleurs.
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La finition de l’habitacle est respectable, avec des matériaux peut être un peu bon marché, mais qui sont néanmoins assemblés avec sérieux.
Un moteur puissant
Comme nous avons la batterie de plus grande capacité, avec 60 kilowattheures utilisables, nous avons également le moteur le plus puissant. Il s’agit d’un moteur synchrone à aimant permanant de 160 kilowatts de puissance, soit l’équivalent de 214 chevaux, et 250 livres-pieds de couple. Il est placé à l’avant du véhicule, faisant de la LEAF une traction.
Ce petit engin ne manque pas de cœur au ventre, particulièrement en reprises. Une simple pression sur l’accélérateur déploie toute la puissance promptement, et lance la LEAF vers l’avant avec une vivacité surprenante. Le fonctionnement de la conduite à une pédale e-Pedal est également facile à moduler pour ajuster la vitesse du véhicule. Le véhicule est amené à un arrêt complet avec conviction. Vraiment, cet aspect est maitrisé par Nissan.
La consommation témoigne néanmoins de l’âge de la voiture. J’ai conclu ma semaine d’essai avec une consommation de 18,4 kWh/100 km, ce qui donne une autonomie projetée de 326 kilomètres. C’est légèrement inférieur aux 349 kilomètres d’autonomie annoncés par le constructeur, un chiffre bas par rapport à la concurrence vendue à peine plus cher et qui offre plus de 400 kilomètres d’autonomie avec une batterie de capacité comparable. Prenez aussi garde à la circulation sur autoroute, qui fait fondre l’autonomie comme neige au soleil. De plus, la LEAF ne peut qu’accepter 100 kilowatts de recharge rapide, en plus avec un connecteur CHAdeMO démodé que plus personne n’utilise.
Une bonne surprise provient toutefois du comportement routier de la LEAF. Je m’attendais à me faire brasser la cage pendant une semaine, considérant le caractère « économique » de la voiture, mais j’ai plutôt eu affaire à une voiture stable, bien plantée au sol et avec une suspension tout juste assez ferme. Le poids de la batterie n’est sans doute pas étranger à ce comportement rassurant. Même la direction précise contribue au plaisir de conduire. Hélas, elle est trop assistée pour donner la sensation d’avoir quelque chose entre les mains.
Quel est son avantage?
À la lumière de cet essai, je me rends compte que la Nissan LEAF 2023 est dépassée par tous ses concurrents. Peut-être que ces derniers n’acceptent pas une plus grande puissance de recharge, ou qu’ils ne sont pas plus puissants, mais ils sont globalement plus intéressants en raison de leur configuration de carrosserie, de leur habitacle plus moderne et de leur équipement plus généreux pour le prix demandé. C’est pourtant drôle, parce que la LEAF avait une longueur d’avance à son arrivée en 2011, mais elle n’a pas su la conserver.
Mais, il ne faut pas se leurrer : la LEAF actuelle est en fin de vie et Nissan parle à mots couverts d’une prochaine génération qui arriverait plus tôt que tard. L’actuelle, vit donc sur du temps emprunté. Nous continuons néanmoins de la recommander en raison de sa fiabilité très bonne, mais jetez un coup d’œil aux concurrents avant de signer au bas de la feuille.
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