Statistiques Canada publie de manière trimestrielle depuis 2011 le nombre d’enregistrements de véhicules électriques au pays. En consultant sa base de données, on se rend compte que, au cours des 30 derniers mois, près de deux fois plus de véhicules électriques que dans l’ensemble de la dernière décennie (2010-2019) ont trouvé preneur au pays.
Le début d’une nouvelle ère
Bien qu’on puisse croire que les ventes de véhicules peinent à se relever depuis la pandémie, certains segments sont à l’inverse dans une incroyable période de prospérité. On parle bien évidemment des 136 357 véhicules électriques enregistrés au Canada depuis le mois de janvier 2020.
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Bien que ce nombre ne représente qu’une très petite portion de l’ensemble des véhicules enregistrés depuis le début de cette période (environ 3 000 000), on remarque que la croissance est des plus impressionnantes par rapport aux années antérieures. Dans les faits, on note 81 615 véhicules électriques qui ont été enregistrés au pays entre 2010 et 2019, soit 54 742 de moins qu’au cours des 30 premiers mois de la décennie actuelle.
Si le passé est garant de l’avenir, on ne peut qu’être impressionné par la croissance prochaine du segment des voitures électriques qui pourrait certainement continuer son ascension à un rythme similaire et, même, encore plus accentué.
Accessibilité et prix
Plusieurs raisons pourraient expliquer la forte croissance qu’a connue ce segment de l’industrie de l’automobile au Canada, mais deux scénarios sont certainement à l’avant-plan. Le premier, soit l’accessibilité, est sans l’ombre d’un doute au sommet. En fait, en 2011, quatre modèles électriques seulement étaient en vente au Canada.
Les Nissan LEAF, Mitsubishi i-Miev, Smart Fortwo Electric Drive et Ford Focus électrique trouvaient toutes, à leur début, quelques centaines de propriétaires par année. D’ici quelques mois, quelques années tout au plus, certains constructeurs comme General Motors, offriront à eux seuls plus de quatre véhicules électrifiés dans leur gamme.
En second lieu, le prix moyen des véhicules électriques n’a pas augmenté par rapport au coût de la vie. En 2011, le prix de détail d’une Nissan LEAF se chiffrait à 38 395 $, alors que la même voiture (extrêmement améliorée par rapport à l’année modèle 2011) affiche aujourd’hui un prix de base de 41 560 $. Cela représente une augmentation de 8,2%, alors que l’augmentation du coût de la vie se chiffre à 27,58 % depuis 2011.
La montée en flèche du prix du carburant y est certainement pour quelque chose. Depuis 2011, on note une augmentation moyenne du prix de l’essence de 33 % au Canada, alors que le prix moyen au pays était jadis de 1,29 $ le litre.
L’environnement et le gouvernement
Les objectifs mis en place par le gouvernement fédéral et provincial en matière d’émission de gaz à effet de serres ont aussi joué un grand rôle dans cette croissance du secteur de l’automobile électrique. Avec les changements climatiques plus présents que jamais, des programmes d’incitatifs se devaient d’être mis en place afin de changer les habitudes et les mœurs des citoyens du pays.
C’est ici qu’entrent en jeu les subventions pour véhicules électriques des divers paliers gouvernementaux du pays. Depuis 2012, plusieurs milliers de dollars sont soustraits de la facture des consommateurs qui se procurent un véhicule électrique. Le rôle que joue l’absorption de cette somme par nos gouvernements est donc indéniable quand on cherche à expliquer la croissance des ventes de véhicules électriques.
Sinon, plus que jamais les consommateurs sont sensibilisés face à l’impact de l’automobile sur l’environnement et l’état de santé de la planète. Ces derniers cherchent à réduire leur impact en passant ainsi à la propriété de voitures électrifiées, ce qui fait naturellement grimper les ventes (et enregistrements) de celles-ci.
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