Hyundai a rapidement démontré son engagement dans les véhicules électriques en commercialisant, il y a plusieurs années, les premières générations de l’IONIQ électrique et du Kona électrique, des modèles qui ont du succès, plus particulièrement le Kona. L’arrivée de l’IONIQ 5, il y a presque deux ans, a ajouté une couche de sérieux ; le modèle est très intéressant, et, si Hyundai pouvait fournir à la demande, on en verrait des tonnes sur la route.
Hyundai ajoute un nouveau modèle à sa gamme de véhicules électriques, la Hyundai IONIQ 6 2023 qui reprend les bases de l’IONIQ 5, mais qui se présente sous les trais d’une voiture plutôt que d’un VUS du type multisegment. Le design est à nouveau un composant primaire du modèle, j’apprécie surtout que Hyundai mise sur la passion et le cœur dans un marché d’électriques qui, jusqu’à présent, est beaucoup plus rationnel que passionnel.
L’arrière d’une Porsche 911
Il est vrai que l’IONIQ 6 affiche des lignes hors du commun, elle est encore plus jolie en vrai. Elle profite des mêmes touches de modernisme que l’IONIQ 5 avec ses feux et ses phares à DEL dotés d’une présentation très techno. La voiture est tout en rondeurs avec les parties avant et arrière qui plongent, on dirait une Volkswagen New Beetle étirée. Dans les faits, le constructeur a surtout voulu s’assurer que son design affichera un coefficient de traînée minimal de 0,21 afin d’optimiser au maximum son efficacité et son autonomie.
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C’est surtout la partie arrière qui la distingue avec la ligne de toit qui fuit vers le bas et vers deux ailerons assez imposants. Ajoutez des feux minces joints par une bande qui traverse tout l’arrière, on a l’impression qu’il s’agit d’un arrière de Porsche 911. Avouez que ce n’est pas désagréable comme constat. L’effet est renforcé par une section basse du pare-chocs au design agressif qui comprend les sorties d’air, alors que mon véhicule d’essai en ajoutait avec ses jantes de 20 pouces et sa couleur de carrosserie au fini mat. On m’a même demandé si je pouvais utiliser le véhicule pour accompagner une voisine à son bal de finissant. C’est déjà une belle reconnaissance.
Plus chère que l’IONIQ 5
Alors que le Hyundai IONIQ 5 2023 se décline en 3 versions, la 6 n’a droit qu’à 2 versions. Le constructeur a laissé de côté la version de base à petite batterie, c’est dommage. L’IONIQ 6 Preferred à longue portée fait donc office de version d’entrée de gamme ; elle est vendue au prix de 57 635 $, soit 2 000 $ de plus que l’IONIQ 5 équivalente. Même constat pour l’IONIQ 6 à traction intégrale et à longue autonomie à 60 635 $, c’est 3 000 $ de plus que l’IONIQ 5.
On pourrait penser que la voiture est plus abordable que le VUS, mais il n’en est rien. Hyundai la considère plus nichée, et en profite donc pour faire passer les acheteurs à la caisse. Même si elle est admissible aux rabais gouvernementaux à l’achat ou à la location d’un véhicule électrique, elle demeure assez chère ; la livrée de base vous coûtera actuellement 900 $ par mois à l’achat pour un terme de 72 mois à un taux d’intérêt de 5,99 %, et ce, y compris les frais, les taxes et les rabais.
Une autonomie pouvant atteindre les 581 kilomètres
La Hyundai IONIQ 6 profite des mêmes composants techniques que l’IONIQ 5. La livrée de base ne dispose que d’un seul moteur électrique synchrone à aimant permanent positionné à l’arrière ; il développe une puissance de 168 kilowatts (225 chevaux) et produit un couple de 258 livres-pieds. La Hyundai IONIQ 6 2023 à rouage intégral ajoute un second moteur à l’avant qui pousse la puissance totale à 239 kilowatts (320 chevaux) et le couple à 446 livres-pieds. Non seulement obtient-on plus d’efficacité en toute saison, mais le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure est réduit de 7,4 secondes à 5,1 secondes. La différence est assez importante et l’effet se traduit bien sur la route.
En termes d’autonomie annoncée, Hyundai ne déçoit pas. Grâce à une batterie lithium-ion de 77,4 kWh, il est possible de parcourir jusqu’à 581 kilomètres avec la version deux roues motrices et 509 kilomètres avec les quatre roues motrices ; cependant, mon véhicule d’essai ne disposait que de 435 kilomètres d’autonomie en raison de la présence de jantes de 20 pouces au lieu de 18 pouces, une perte d’efficacité au nom du style. À mon avis, c’est un sacrifice trop important, surtout si l’on tient compte du prix des pneus d’hiver en 20 pouces.
Tout comme l’IONIQ 5, l’architecture de l’IONIQ 6 est à 800 volts, ce qui maximise la rapidité de la recharge, 18 minutes, selon Hyundai, dans une borne de niveau 3 adéquate. Mais, rarement vous atteindrez cette performance au Québec, selon l’expérience de certains propriétaires de IONIQ 5. La puissance du chargeur embarqué dans une borne de niveau 2 est de 10,9 kilowatts, ce qui pourrait vous permettre de recharger l’IONIQ 6 en 7 heures environ.
Soucis du détail, mais un peu moins pratique
À l’intérieur, c’est identique à l’IONIQ 5, je n’étais donc nullement dépaysé. Aucun reproche sur la qualité de fabrication et d’assemblage, j’ai bien aimé le compromis entre un habitacle dégarni et le maintien de certaines commandes classiques. L’éclairage en soirée est une belle touche, on retrouve plusieurs détails dans l’IONIQ 6 qui sont absents ailleurs, notamment du côté de Tesla.
L’instrumentation numérique est bien présentée devant le conducteur, et l’utilisation du système d’infodivertissement est simple et efficace. Les designers ont épuré au maximum les portières, c’est beau et chic, mais on se retrouve avec toutes les commandes, dont les vitres électriques, dans la console centrale. Je n’ai pas particulièrement aimé le rendu. La banquette arrière offre amplement d’espace pour les jambes, c’est surprenant. L’IONIQ 6 est beaucoup moins pratique que l’IONIQ 5 qui dispose d’un hayon. Le plancher du coffre est haut, mais l’accès étroit posera des problèmes si vous devez composer avec les besoins d’une jeune famille.
Un bon effet de puissance
Sur la route, la puissance du véhicule m’a rapidement surpris. Au départ, on colle au siège, alors que le rouage intégral de mon modèle d’essai s’assurait de capter la moindre parcelle d’assurance. Très peu de véhicules pourront rivaliser avec ce type d’accélération. L’effet diminue à plus grande vitesse, mais on ne manque jamais de pep dans toutes situations qui l’exigent et on apprend rapidement à apprécier cet aspect.
Les sièges sont toutefois très fermes, mais manquent cruellement de maintien. J’aurais aimé me sentir plus enveloppé et mieux ancré, surtout que la voiture est capable de vous projeter d’un bord à l’autre avec ses performances et son accélération. Le large repose-pied aide un peu à se camper dans le siège ; toutefois, au prix où on vend le véhicule, il pourrait être métallisé, comme le pédalier, plutôt qu’en plastique.
Malgré sa forme étrange, le volant propose d’une bonne prise en main, mais la direction à assistance électrique ne me donnait pas l’impression d’être bien connecté à la route. Je n’ai pas trouvé de constructeurs qui aient bien réussi à maîtriser cet aspect à bord d’un véhicule électrique si ce n’est BMW et Volvo dans son C40 Recharge.
La Hyundai IONIQ 6 2023 s’est révélée assez efficace en matière de consommation d’énergie. J’ai bouclé mon essai avec une consommation moyenne de 18,8 kilowattheures/100 kilomètres dans des conditions presque idéales, donnant une autonomie projetée de 411 kilomètres. Il faut mentionner cependant que je n’ai pas adopté une conduite très économe en électrons. On peut moduler l’agressivité de la régénération ; beaucoup préféreront le niveau 3 qui permet de conduire à un seul pied, ce qu’on apprend rapidement à apprécier tellement ce mode me manque quand je retrouve un véhicule à essence.
Pour ce qui est de la disponibilité, les gens de Hyundai mentionnent qu’il y aura bien évidemment des délais d’attente à la première année, mais que la liste pourrait être moins longue que dans le cas de l’IONIQ 5. Ça reste à voir! Même si l’IONIQ 6 2023 est basée sur l’IONIQ 5, nous attendrons avant de nous prononcer sur sa recommandation. Elle doit faire ses preuves.