Volvo pousse en ce sens avec le XC40 et le C40 Recharge, notamment. À la suite des légers changements esthétiques de 2023, Volvo repense l’approche mécanique de ses petits VUS électriques pour 2024. Pour ce qui est possiblement la première fois de l’histoire de l’automobile sur une même génération de véhicules, on passe d’une configuration technique favorisant la traction (de 2020 à 2023) à son opposé, une approche impulsée par le train arrière (de 2024 à).
Confiance
Le XC40 a été commercialisé en 2018, alors que sa version électrifiée « Recharge » s’est pointée en 2020. Pour le modèle 2023 qui n’a même pas pris de rides, on a proposé un réalignement stylistique à la suite de l’introduction du C40 Recharge, la version « coupé » du XC40. La seule évolution pour 2023 se résume à des blocs optiques dont la forme est passée de rectangulaire à triangulaire. On a aussi retouché le pare-chocs, c’est tout. Confiante que le style des XC40 et C40 Recharge est toujours dans le coup, malgré les importants changements techniques, Volvo ne propose que 4 nouvelles couleurs et de nouvelles jantes de 19 pouces comme éléments distinctifs pour 2024.
J’admets être un amateur de la pureté et de la simplicité de leurs lignes. Alors que le C40 n’est livrable qu’en configuration électrique, le XC40 possède aussi une version à essence. Pour identifier le Recharge, comme le C40, le XC40 Recharge a une calandre pleine. Évidemment, je ne peux pas passer sous silence la signature des blocs optiques et leur bande de DEL en T poétiquement appelée les « Marteaux de Thor » ; difficile de faire plus suédois comme référence. Le « coupé » C40 pousse la notion de design plus loin avec un hayon fortement incliné et ses feux à la fois complexes et dynamiques. La qualité de l’assemblage, la finition extérieure des XC40 et C40 Recharge se monte à la hauteur de la catégorie.
Aussi subtil dans l’habitacle
On observe que peu de changements dans l’habitacle. C’est dommage, car il y a place à l’amélioration. L’instrumentation offre un style épuré, mais l’information n’est pas gérée de manière intuitive. Bien que le tout soit numérique, on peut avoir seulement deux tableaux, une carte routière avec navigation ou, encore, un excitant, rien du tout. Toujours au chapitre de l’affichage, l’écran central utilise l’application Google. C’est assez simple à l’usage à défaut d’être visuellement beau. Il faut souligner que ce système multimédia est plus convivial que l’ancien « Sensus ». Là où Volvo l’échappe, c’est quand on parle d’autonomie et d’énergie restante dans la batterie. Ces données sont toujours approximatives. De nos jours, il faut plus de précision.
Ces VUS font honneur à la réputation de Volvo, le bien-être des occupants à l’avant est réel. Le dossier offre un bon soutien lombaire alors que l’assise peut se régler manuellement. Étonnamment, j’ai trouvé les sièges recouverts de laine encore plus agréables. Le matériel est superbe, mais à proscrire avec des enfants. Attention à la visibilité! Dans le cas du XC40, ce n’est pas un problème, mais c’en est tout un avec le C40. La lunette descend tellement bas qu’on voit le véhicule derrière nous que lorsqu’il est à une dizaine de mètres seulement. Pour les occupants arrière, bien qu’on ait critiqué la position trop droite du dossier et l’absence de possibilités de réglage, ces points demeurent en 2024. Prendre place à l’arrière est désagréable, mais heureusement, les dégagements sont bons, même pour la tête dans le C40. Dans le coffre, la capacité de chargement du XC40 va de 586 à 1 336 litres, alors que le C40 en offre 489 et 1 205 litres en fonction de la position du dossier. Tous deux viennent avec un petit coffre de 21 litres à l’avant.
On vire ça de bord
Volvo procède à un changement technique majeur pour 2024. La plateforme CMA demeure, mais, comme elle est modulable, on change l’approche mécanique. Initialement, ces VUS étaient mus par 2 moteurs électriques de puissance égale de 150 kilowatts (201 chevaux), un sur chaque essieu. Ailleurs dans le monde, il existait un Recharge mû par un seul moteur, à l’avant. Pour 2024, on vire tout ça de bord. L’intégral revient, mais, cette fois, le moteur électrique arrière à aimant permanent, de conception Volvo, est plus puissant à 190 kilowatts (255 chevaux, 310 livres-pieds). Le moteur avant asynchrone, pas de Volvo, plafonne à 110 kilowatts (147 chevaux, 184 livres-pieds). Ce dernier ne s’activera qu’en cas de nécessité, comme une accélération vive ou quand les conditions routières se détériorent. Le reste du temps, il est latent. La puissance culmine à 408 chevaux, un gain de 6 chevaux. La vélocité est réelle, et le couple, impressionnant. Après tout, c’est la beauté de l’électrification. On sent très bien le mordant du rouage quand la surface est mouillée comme durant l’essai. Même sous la pluie battante, le véhicule demeure très stable. On doit une bonne partie de son comportement à sa répartition parfaite des masses de 50 % par essieu.
- À LIRE : La propulsion est un choix logique pour les VÉ, selon Volvo et Polestar
- À LIRE : La conduite autonome Volvo reposera sur la nouvelle carte HD de Google
Cette version AWD reçoit une batterie 78 kilowattheures. Volvo affirme que sa densité de puissance est améliorée de 5 %, ce qui permet de gagner en autonomie. Dans le cas du XC40, on parle d’un gain de 50 kilomètres à 409, contre 414 kilomètres pour le C40. Avec le rouage intégral, j’ai fait l’essai du C40 Twin, ma consommation moyenne a atteint 22,3 kilowattheures/100 kilomètres, donc une autonomie réelle de 349,7 kilomètres (pluie et température de 10 degrés). Volvo ne l’a pas encore confirmé, mais il semble qu’une version à autonomie « prolongée » soit bientôt offerte avec une batterie cette fois de 82 kilowattheures.
C’est d’ailleurs cette batterie qui est utilisée dans les versions à propulsion. Oui, vous avez bien lu, c’est une première depuis le retrait de la 940 en 1998. On retrouve un seul moteur à l’arrière d’une puissance de 185 kilowatts (248 chevaux) et d’un couple de 310 livres-pieds. L’essai s’est fait dans les mêmes conditions pluvieuses et en accélération agressive, le rouage ne bronche pas, pas même un léger patinage des roues. Les systèmes d’aide et d’assistance à la conduite font en sorte qu’il soit presque impossible de faire décrocher l’arrière. La rapidité de la réaction du moteur électrique et de son « différentiel » fait en sorte que la poussée soit toujours optimale. Bien que la puissance soit inférieure au « Twin » à 2 moteurs, on obtient le même couple. Les accélérations sont suffisamment vives que l’on a la sensation d’avoir passablement plus de kilowatts sous le pied que ceux annoncés.
Comme il n’utilise qu’un seul moteur, les autonomies annoncées sont plus intéressantes à 472 kilomètres pour le XC40 et à 478 kilomètres pour le C40. Pour le modèle à propulsion, j’avais le XC40 avec une consommation de 18,5 kilowatts/100 kilomètres, donc une autonomie réelle de 443 kilomètres. Dans tous les cas, la conduite à une pédale se veut intuitive, bien calibrée sans être agressive et, surtout, permet un arrêt complet avec une capacité de régénération jusqu’à 100 kilowatts. Parlant de capacité, ces Volvo peuvent prendre une puissance jusqu’à 150 kilowatts dans une borne de recharge rapide. Notez aussi que toutes les versions offrent une capacité de remorquage de 907 kilos (2 000 livres).
J’aime beaucoup la conduite des Volvo, et ces électriques ne font pas exception. On retrouve cette épice unique aux Suédoises qui leur confèrent une personnalité unique. La direction propose une précision et une résistance qui nous permettent de nous sentir connectés avec le véhicule. Le fait que la batterie soit dans le plancher, et que le véhicule affiche une bonne répartition des masses, les Recharge sont bien plantés sur la route. Une bonne partie de ce comportement sportif vient de la calibration des suspensions qui rejettent tout roulis ou tangage excessif, même en conduite agressive. Même si les Recharge sont des véhicules lourds, on maintient un niveau de confort sans jamais avoir l’impression que les amortisseurs sont trop rigides.
Conclusion
Volvo fait un pas de plus dans l’électrification et s’émancipe un peu plus des équipementiers en proposant son premier moteur électrique développé maison à Göteborg. On est encore loin de Tesla en matière d’avancée technologique, mais ça avance. À mon avis, les XC40 et C40 Recharge sont pertinents dans le marché, car ils offrent leur approche suédoise qui est unique et qui parle à bien des amateurs de la marque. Les prix seront annoncés en juin alors que les premiers exemplaires sont attendus en septembre. Nous vous recommandons de patienter avant de vous lancer avec ces deux produits. Volvo a un lourd passé en matière de fiabilité, et là on arrive avec une première génération de moteurs électriques. Il est impératif de voir comment cette motorisation évoluera avant de la recommander.
- Trouvez un Volvo XC40 d'occasion à vendre
- Consultez tous nos articles sur le Volvo XC40