Pour 2024, le constructeur Hyundai se ravise concernant la IONIQ 5, sans doute à la lumière des chiffres de vente. La version d’entrée de gamme à autonomie standard, équipée d’une batterie de 58 kilowattheures, est carrément éliminée pour laisser toute la place aux versions à autonomie prolongée, équipées d’une batterie de 77,4 kilowattheures.
L'IONIQ 5 est donc plus chère que jamais, et il ne reste que deux versions au catalogue, jusqu’à l’arrivée de la surpuissante N. Pour voir à qui elle s’adresse, et si elle est pertinente par rapport à sa consœur à rouage intégral, j’ai mis à l’essai la version d’entrée de gamme de l'IONIQ 5, la Preferred à propulsion à autonomie prolongée.
Un style qui frappe toujours autant
Tous ont été surpris du style de l’IONIQ 5 quand elle est débarquée en 2022. C’est polarisant comme apparence, et personne ne reste indifférent à cette voiture. Personnellement, je trouve que c’est entièrement réussi comme style. Malgré les quelques années accumulées depuis la sortie du modèle, la voiture demeure aussi réussie.
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Évidemment, la version Preferred à l’essai n’a pas l’apparence soignée des modèles Ultimate, dont les bas de caisse sont peints et dont les roues de 20 pouces agrémentent le style, mais je ne déteste pas du tout l’apparence plus aventurière des bas de caisse en plastique mat. Les roues de 19 pouces de la version à l’essai ont pour but d’améliorer l’autonomie en favorisant une meilleure pénétration dans l’air, mais sachez qu’elles emprisonnent la neige en hiver, ce qui peut occasionner des vibrations si vous avez circulé dans la neige profonde. Un ensemble de roues plus ajourées pour l’hiver me semble être une bonne idée, pour favoriser le dégagement de la neige, quitte à sacrifier un peu d’autonomie.
Prix et positionnement
C’est vrai que la version à autonomie standard était peu populaire. Mais son retrait, combiné à la hausse de prix due au changement d’année modèle, fait automatiquement bondir le prix d’entrée de gamme de l'IONIQ 5 de 6000 $ pour 2024. La version Preferred à propulsion est donc vendue à partir de 57 666 $, y compris tous les frais de transport et de préparation. Il faut ajouter 2000 $ pour obtenir le rouage intégral, et on peut ensuite ajouter l’ensemble Ultimate qui farde le véhicule d’options de tout genre.
Fidèle à la tradition sud-coréenne, n’oublions pas que si vous voulez une autre couleur que le blanc atlas, vous devez débourser un minimum de 250 $. Ce faisant, notre modèle d’essai de couleur « bleu lucide » se vend 57 916 $, avant taxes et rabais gouvernementaux de 12 000 $.
Quand on regarde la concurrence, l'IONIQ 5 est désormais placée en plein centre. Il y a le Tesla Model Y à propulsion qui est moins cher, mais dont l’autonomie de 394 kilomètres ne saurait rivaliser avec l’autonomie de 488 kilomètres de l’IONIQ 5 à propulsion. Le Volkswagen ID. 4 Pro 2024 se vend 55 710 $, soit moins cher que l’IONIQ 5, mais le Kia EV6 et le Ford Mustang Mach-E s’avèrent plus chers. Force est donc de constater que le véhicule demeure concurrentiel.
Habitacle générique, mais pratique
L’accès à bord de l’IONIQ 5 est très facile, autant à l’avant qu’à l’arrière. Les dégagements sont amples partout, et le siège est placé assez haut dans l’habitacle. Cette version d’entrée de gamme propose des sièges électriques chauffants, recouverts de tissu de bonne qualité.
La pièce maitresse est certainement l’applique de plastique blanche qui jointe les deux écrans de 12,3 pouces, placée au sommet de la planche de bord. Malgré le tournant technologique, la présentation demeure simple et sans grandes possibilités de personnalisation dans l’instrumentation, et dispose d’icônes tous empilées dans l’écran central. Les commandes de climatisation placées un peu plus bas sont simples, mais le simple fait de démarrer les sièges chauffants demande 3 ou 4 étapes. De plus, la connexion avec Apple CarPlay demande un fil. Des améliorations devraient être apportées de ce côté, à mon sens, surtout quand on compare avec Tesla, ou même Volkswagen.
L’espace arrière est généreux, au point où les qualités familiales de l’IONIQ 5 sont indiscutables. C’est la même chose dans le coffre avec 770 litres, et un total de 1680 litres une fois les dossiers rabaissés, quoique le Tesla Model Y la bouffe carrément avec son espace encore plus caverneux.
Deux choix pour le moment
Toutes les Hyundai IONIQ 5 sont maintenant munies de la batterie lithium-ion polymère de 77,4 kilowattheures de capacité. La recharge de niveau 2 accepte 10,9 kilowatts, et la capacité de recharge rapide DC atteint de 239 kilowatts. Dans les meilleures conditions, Hyundai affirme que le véhicule peut se recharger de 10 à 80 % en 18 minutes, ce qui est carrément le temps le plus court de toute la catégorie.
La version à l’essai est équipée d’un moteur arrière synchrone à aimants permanents dont la puissance est de 225 chevaux et le couple de 258 livres-pieds. L’autonomie de cette version est homologuée à 488 kilomètres.
Pour seulement 2000 $ de plus, vous pouvez opter pour le rouage intégral qui ajoute un moteur à l’avant. On atteint donc 320 chevaux, mais surtout 446 livres-pieds de couple. L’autonomie descend à ce moment à 410 kilomètres en raison de la consommation d’énergie plus élevée.
Nous avons couvert la version à rouage intégral en long et en large en période hivernale, mais pas la version à propulsion. Premièrement, la puissance est amplement suffisante. Avec 225 chevaux et un couple convaincant, l’IONIQ 5 est à l’aise sur la route autant qu’en ville. Deuxièmement, je salue toujours la douceur de roulement de cette voiture et sa tenue de toute, aidées par l’empattement très long. La voiture est stable, bien plantée au sol, et facile à contrôler.
Même si ces qualités dynamiques sont bonnes, si vous êtes un amateur de conduite, vous remarquerez immédiatement qu’on a l’impression d’être assis sur l’auto, et non dans l’auto. Ceci est inhérent à la configuration de l’habitacle, et ça nuit à l’implication dans la conduite. On ne sent pas qu’on fait corps avec la voiture, ce qui confirme la vocation familiale et non sportive de l’IONIQ 5.
Cette impression n’est nullement altérée par les divers modes de conduite. Même le mode Sport ne parvient pas à trahir la vocation du véhicule. Mention spéciale au mode Snow qui fait toute la différence en conduite hivernale, comme je l’ai bien décrit dans un autre article.
Consommation et autonomie
L’un des principaux intérêts de la version à propulsion, à mon avis, est l’autonomie supplémentaire qu’elle propose, du moins, en théorie. En effet, ce n’est pas l’économie de 2000 $ à l’achat (soit l’équivalent de 3,4 %) qui influencera beaucoup d’acheteurs, mais bien le gain de 19 % d’autonomie homologuée qui peut faire la différence entre la panne sèche et l’atteinte de la destination, pour certaines situations spécifiques.
Dans les faits, la réalité est autre. Pour une distance de 416 kilomètres parcourue en plein mois de janvier, dont une certaine proportion sur des routes enneigées, j’ai obtenu une consommation de 28,4 kilowattheures/100 kilomètres. C’est plutôt élevé, et ça m’aurait donné une autonomie projetée, en fonction de la taille de la batterie, de 272 kilomètres, soit 44 % moins que l’autonomie homologuée de 488 kilomètres. Des tests effectués sur des routes sèches ou en été sont plus convaincants, mais gardez en tête que l’IONIQ 5 est un véhicule qui consomme beaucoup d’énergie en situation hivernale.
Verdict
Il semble donc que le gain en matière d’autonomie serait réalisable principalement en été, avec la Hyundai IONIQ 5 à propulsion. Si c’est un aspect qui vous interpelle, puisque vous parcourez de grandes distances régulièrement, la version à propulsion peut être intéressante. Cependant, pour la plupart des acheteurs québécois qui doivent faire face à des conditions routières pas toujours évidentes, la version à rouage intégral me semble être un automatisme. Personnellement, je ne lésinerais pas là-dessus, surtout compte tenu de la faible différence de prix.
Pour 2024, la Hyundai IONIQ 5 est un véhicule que nous continuons de recommander compte tenu de son bilan de fiabilité généralement bon. De plus, le délai d’attente semble être en voie de diminuer, ce qui est une excellente nouvelle pour les acheteurs potentiels. Notez que le modèle 2025 subira quelques améliorations selon toute vraisemblance, notamment pour corriger l’absence d’essuie-glace arrière.
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