Honda fait fi de ce que ses concurrents font, peu importe la catégorie. C’est exactement ce qui se passe actuellement dans le cas de la fourgonnette Odyssey. Alors que la Kia Carnival met à l’avant-plan un prix attrayant, que le duo Chrysler Pacifica/Grand Caravan offre une déclinaison hybride rechargeable et que la Toyota Sienna n’est offerte qu’en version hybride à quatre cylindres, l’Odyssey n’amène pas grand-chose d’innovant. Elle est chère, toujours mue par un V6 conventionnel, n’offre pas de rouage intégral et a atteint six ans bien sonnés sur le marché.
Mais peu importe, elle demeure pertinente. Voici ce que j’ai redécouvert après une semaine à son volant.
La différence a un prix
Le style de l’Odyssey n’a pas son pareil dans la catégorie. Que ce soit en raison de la cassure à la fenestration latérale, ou encore en raison du capot très bas et plongeant, elle se distingue de ses comparses. Les changements stylistiques de 2021 lui ont donné un coup de main en rajeunissant son apparence, notamment avec une nouvelle grille de calandre, un nouveau pare-chocs et un choix de jantes amélioré, mais il reste qu’elle est facilement reconnaissable. Personnellement, je la trouve réussie sur le plan du style.
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En ce qui a trait aux déclinaisons offertes, elles sont au nombre de trois en 2024 : EX-L, Touring et Black Edition. Les prix varient de 54 104 $ à 62 104 $, ce qui classe l’Odyssey parmi les fourgonnettes les plus chères du marché, considérant l’équipement. L’absence de déclinaison de base lui fait mal quand on la compare. Son prix de base est plus élevé de 14 000 $ que la Kia Carnival LX, et de 8000 $ que la Toyota Sienna LE à motorisation hybride. En revanche, la Toyota Sienna peut être vendue plus cher (65 340 $), et la Chrysler Pacifica également (75 500 $).
La version testée de l’Odyssey est la Touring, soit une déclinaison bien équipée, mais qui conserve un style plus classique que la Black Edition. Son prix est à 60 304 $.
Interfaces qui se font vieilles
J’ai toujours aimé l’habitacle avant de l’Odyssey. Premièrement, la forme de la portière est différente de toutes les autres, et elle contribue à ce sentiment de monter à bord d’une fourgonnette plus basse et plus agile que toutes ses concurrentes. En position, cette approche lorgnant plutôt du côté des berlines que des VUS est payante, parce qu’on se sent immédiatement en confiance. C’est d’autant plus vrai quand on réalise qu’on a une excellente visibilité vers l’extérieur.
On fait face à un tableau de bord qui commence à prendre quelques rides. Non pas en raison de son ergonomie dépassée — l’Odyssey est encore une championne à ce chapitre avec ses boutons bien placés et sa facilité d’utilisation — mais bien en raison des interfaces numériques. L’instrumentation avec écran de 7 pouces juxtaposé de deux aiguilles simples, tout comme le système multimédia de 8 pouces, ne font plus le poids face à ce qu’on retrouve du côté de Kia avec la Carnival ou encore de Chrysler avec la Pacifica. Encore une fois, l’ergonomie est bonne, mais la taille, la qualité graphique et le type d’interface ne sont tout simplement plus au goût du jour.
Néanmoins, ce ne sont pas les astuces familiales qui manquent. Premièrement, on retrouve le « Cabin Talk » qui permet de parler aux passagers arrière depuis l’avant par les haut-parleurs du véhicule. Il y a aussi un écran de surveillance « Cabin Watch » qui retransmet une image des places arrière sur l’écran central à l’avant. Passons rapidement sur l’écran arrière de 10,2 pouces avec lecteur Blu-ray et encore HDMI pour parler de la configuration des sièges, ici à huit places assises, carrément impeccable. Non, la seconde rangée ne peut entrer dans le plancher comme chez Chrysler, mais on peut facilement retirer la place centrale pour déplacer latéralement les deux sièges baquets d’un côté à l’autre. On peut même les retirer au besoin, non sans effort en raison de leur poids élevé. Bien sûr, la troisième rangée se range dans le plancher ; Honda a été précurseur en la matière en 1999, et conserve cette astuce encore aujourd’hui.
Un mot sur la qualité de finition qui est supérieure à celle retrouvée dans une Toyota Sienna, mais qui n’atteint toutefois pas de degré de raffinement des versions les plus équipées des Kia Carnival ou Chrysler Pacifica. Pour finir, notons une excellente qualité sonore de la chaine de 550 watts à 11 haut-parleurs.
Un V6 dégourdi
Je le disais d’entrée de jeu, l’Odyssey a une approche classique en matière de motorisation. Un seul moteur est proposé, un V6 3,5 litres de 280 chevaux de puissance à 6000 tr/min et 262 livres-pieds de couple à 4700 tr/min. Il comprend l’injection directe de carburant, la désactivation des cylindres, le système arrêt-démarrage et le calage variable des soupapes. Hélas, aucune forme d’hybridation n’est présente pour l’Odyssey.
La bonne nouvelle est que ce moteur, dans la plus pure tradition Honda, ne manque pas de cœur au ventre. Sa puissance est disponible facilement, il ne craint pas de monter dans les tours pour livrer des accélérations et des reprises très adéquates pour ce type de véhicule. De manière générale, l’automatique à dix rapports est satisfaisante, hormis quelques hésitations à basse vitesse ou encore une certaine paresse à répondre aux impulsions du conducteur, particulièrement en reprise vive. D’ailleurs, un effet de couple modéré se fait sentir dans la direction lors d’accélérations vives, un comportement qui n’est pas inhabituel pour ce type de véhicule, mais qui est néanmoins présent en raison de l’absence de rouage intégral. S’il manque quelque chose à l’Odyssey, c’est bien un rouage intégral.
Pour ce qui est du comportement routier, il est très bon. L’avant est incisif, permet de pointer facilement où on veut aller, avec une direction rapide et précise. En conduite sinueuse, l’arrière apparait un peu lourdaud, mais ce n’est rien d’étonnant pour une telle carrosserie. Les mouvements de caisse sont bien contrôlés, la tenue de route est tenace, et la fourgonnette transmet un sentiment de confiance.
Malgré le manque d’hybridation, le V6 maintient une consommation raisonnable. Lors de l’essai de la fourgonnette, j’ai maintenu une consommation de 10,2 litres/100 km pour environ 680 km de route. Très bon.
Pertinence affirmée
Même si elle n’offre rien de particulièrement révolutionnaire, la Honda Odyssey 2024 continue d’accomplir la tâche qui lui est confiée avec brio. Une bonne performance du moteur, un habitacle fonctionnel et un comportement routier sain sont ses principaux atouts. Il ne manque en vérité qu’une motorisation hybride pour abaisser encore plus la consommation, et un rouage intégral pour satisfaire les plus exigeants.
Compte tenu de ces qualités évidentes, et aussi du bilan de fiabilité dans la bonne moyenne, l’Odyssey continue d’être recommandée par RPM.
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