Le moteur de choix de la fourgonnette a longtemps été le V6. Puissant, pas trop coûteux en carburant et, somme, toute fiable, il a permis à des modèles comme la Toyota Sienna d’être adoptée par des centaines de milliers de familles nord-américaines. Toutefois, avec le prix du litre d’essence qui a récemment fait un bond considérable et d’un coût de la vie à la hausse en raison d’une inflation soudaine, les jeunes familles doivent se tourner vers des véhicules moins énergivores. On pensera à la Sienna hybride, un modèle qui prouve qu’une fourgonnette peut amplement faire l’affaire sans un moteur à 6 cylindres.
VUE D’ENSEMBLE
La motorisation hybride, c’est le cheval de bataille de cette nouvelle Sienna, celle qui a été introduite à titre de modèle de quatrième génération pour l’année modèle 2021.
Dans le cas de cette mouture, les stylistes de Toyota y sont allés pour une allure nettement plus éclatée et joufflue qui permet même à cette Sienna d’avoir une allure sportive.
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Elle a toutefois des ressemblances avec sa devancière, mais l’énorme grille noire et l’effet élargi vers l’arrière confèrent à ce véhicule une prestance qui nous fait penser à un véhicule sport. C’est toute une ironie, considérant à quel point ce genre de véhicules n’évoque absolument rien de sportif. Quoi qu’on en pense, ça frappe, et j’aime personnellement ce que Toyota a tenté de faire avec ce design. Dans sa version XSE plus punchée, la Sienna est étrangement attrayante.
Hélas, elle fait un pas en arrière en matière de qualité de la finition. Il en est de même de la qualité de la peinture qui n’est pas très épaisse, et la présence de pelures d’orange me laisse sur mon appétit.
Notre exemplaire était un modèle de base LE à 8 places dont le prix est de 42 940 $, y compris les frais de transport et de préparation. La gamme plafonne à 61 679 $ pour une Limited à 7 places.
VIE À BORD
L’accès à bord d’une Sienna se fait assez aisément grâce à de larges portières. On apprécie la planche de bord qui a été soulevée pour faciliter l’accès à l’information et aux commandes, mais les petites personnes pourraient trouver difficile l’accès à certaines commandes du système multimédia.
Même en version de base LE, les sièges sont confortables et offrent un bon maintien latéral. La visibilité vers l’avant est bonne en raison d’un siège conducteur installé haut dans l’habitacle et aussi d’un museau aplati. On constate toutefois un gros angle mort à l’arrière causé par un imposant pilier C.
Cet habitacle propose énormément d’espaces de rangement. On peut penser à la longue tablette horizontale installée sous la planche de bord et à l’énorme console centrale flottante qui fait le pont au-dessus d’un gigantesque espace de rangement. Un deuxième compartiment a été également été aménagé sur le dessus, vers l’arrière de cette console.
J’ai cependant été déçu de la qualité globale des matériaux. Pour un véhicule qui se détaille à un prix supérieur à 40 000 $, Toyota aurait certainement pu faire mieux que ces plastiques bon marché.
Dans les faits, le degré d’équipement d’une Sienna LE est adéquat. Plusieurs connexions USB ont été stratégiquement installées dans l’habitacle et les passagers peuvent régler eux-mêmes leur climatisation.
À l’arrière, l’accès à bord s’effectue facilement grâce à de grosses poignées de soutien et à une deuxième rangée qui se rabat rapidement. Cette dernière assure aux passagers un plus grand degré de mobilité et permet un accès facile à la troisième rangée, mais elle ne se déplace pas de gauche à droite. Elle ne peut non plus être retirée ou rangée dans le plancher comme ce que propose Chrysler avec la technologie Stow ‘N Go.
Enfin, bien que la Sienna offre à son propriétaire la possibilité de rapidement glisser la troisième rangée de sièges dans le plancher, l’espace de chargement total figure parmi les plus faibles de la catégorie. Quand la troisième rangée est retirée, et que la deuxième est repoussée jusqu’à l’avant, on obtient 2 860 litres d’espace de chargement. C’est vraiment loin derrière les reines de la catégorie, soit les Honda Odyssey et Chrysler Pacifica, avec leurs 3 964 litres d’espace.
TECHNIQUE
La Sienna a laissé tomber son moteur V6 en faveur d’une motorisation hybride. Toutes les Sienna offrent donc une motorisation hybride composée d’un 4-cylindres de 2,5 litres, dont la puissance combinée est chiffrée à 243 chevaux et d’un moteur électrique sur le train avant. Cette motorisation est jumelée à une transmission à variation continue (CVT).
Cette fourgonnette est donc d’abord une traction, mais le rouage intégral est offert en option grâce à l’ajout d’un second moteur électrique installé sur le train arrière.
Malgré le retrait du moteur V6, la capacité de remorquage d’une Sienna ne baisse pas. Dans toutes ses versions, même la LE de base, elle peut tracter jusqu’à 1 588 kilos (3 500 livres) si elle est convenablement équipée.
AU VOLANT
Toujours douce et confortable, la Sienna m’a surtout impressionné par le rendement de sa motorisation hybride. Certes, il s’agit d’un moteur beaucoup plus râleux et bruyant que le V6, mais ô combien économique en carburant.
Durant une période d’une semaine et sur une distance de 825 kilomètres en plein mois d’avril froid et humide, ma Sienna a enregistré une consommation moyenne de carburant de 8,1 litres/100 kilomètres. Mes collègues Samuel et Luc-Olivier ont même été sous la barre des 7 litres/100 kilomètres. Pour un véhicule de cette taille et de ce poids, c’est très impressionnant.
Même que, malgré l’absence de 2 cylindres, cette Sienna ne se révèle aucunement déplaisante à conduire. Ses performances sont plus que suffisantes, et l’assistance électrique permet à ce moteur à 4 cylindres de fournir amplement. On note également une bonne rigidité structurelle et des éléments suspenseurs bien calibrés pour nos routes. C’est ce qui permet à cette Sienna de bien encaisser les imperfections et d’assurer un confort optimal à ses passagers.
CONCLUSION
Il est évident que les qualités rationnelles de cette Sienna, comme sa motorisation hybride, son confort et le dossier de fiabilité établie de sa mécanique, lui permettent d’être un choix sensé pour les jeunes familles de la classe moyenne.
Toutefois, lors de notre essai sur piste à l’émission, la Sienna a échoué aux manœuvres d’évitement d’obstacle et de freinage d’urgence. La jugeant non sécuritaire, l’équipe de RPM a malheureusement dû retirer sa recommandation pour ce modèle.
C’est dommage car, outre ces défauts, la Toyota Sienna a tous les ingrédients pour être une gagnante. Nous continuerons donc de la surveiller de près.