Chrysler Pacifica hybride Limited 2023 : presque un sans faute

Depuis quelques années, on observe un certain ravivement dans le segment des fourgonnettes. On comprendra les constructeurs de leur injecter des nouveautés pour leur permettre de demeurer pertinentes face à l’engouement pour les VUS. Kia commercialise une toute nouvelle Carnival, Toyota a entièrement revu sa Sienna en l’équipant de motorisations hybrides et Honda demeure bien ancrée avec sa vieillissante, mais ô combien compétente Odyssey.

Toutefois, malgré une récente modernisation des véhicules de la catégorie, aucune autre fourgonnette, si ce n’est la Chrysler Pacifica, ne propose de version hybride rechargeable. Curieux de savoir si elle demeure concurrentielle face à ses nouvelles concurrentes, je l’ai mise à l’essai au printemps sur une période d’une semaine.

Aucun changement

L’année modèle 2023 n’apporte absolument rien de nouveau à la Pacifica. Il faut toutefois prendre le temps de souligner que, en 2021, le constructeur lui avait apporté une mise à jour qui touchait légèrement les parties avant et arrière et bonifiait l’offre des déclinaisons en ajoutant encore plus de technologies à bord du véhicule. Outre ces changements, elle reste la même bonne vieille Pacifica qui est avec nous depuis 2017.

Malgré son âge, la Pacifica continue de garder une certaine modernité au niveau de son apparence. J’aime personnellement l’allure de cette fourgonnette qui y va d’une approche à la fois sportive et raffinée, sans nécessairement aller dans l’excès comme le fait Toyota avec sa Sienna.

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Mon exemplaire, habillé de l’ensemble apparence S — d’une valeur de 895 $ — avait fière allure. L’ensemble ajoute des jantes noires de 18 pouces ainsi que des écussons et des rétroviseurs noirs et supprime toute trace de chrome sur la carrosserie. On note également des sièges en cuir noir dans l’habitacle avec l’écusson S dans le dossier.

Fidèle à ses habitudes, la Chrysler Pacifica hybride rechargeable n’est pas donnée. La gamme commence à 62 190 $ et plafonne à 72 190 $ avant les options. Mon exemplaire, une Limited agrémentée de quelques ensembles supplémentaires, affichait un prix de 67 190 $. Heureusement, toutes les versions de la Pacifica hybride rechargeable sont admissibles aux deux rabais pour les véhicules du genre, ce qui permet de sabrer 10 000 $ à la facture finale. Ça demeure tout de même salé comme échelle de prix.

Tout aussi belle de l’intérieur

L’accès à l’habitacle s’effectue facilement grâce à des portières de grande ouverture et à une garde au sol qui est juste à point, soit un peu plus élevée qu’une voiture, mais tout de même plus basse qu’un VUS.

À l’intérieur, la Pacifica continue sur la même lancée. On est accueilli par une belle finition (les plastiques noirs lustrés de l’ensemble S ne plairont pas à tous), une bonne qualité d’assemblage et une excellente visibilité périphérique une fois qu’on prend place à bord.

J’aime particulièrement son pare-brise installé très bas devant la planche de bord. Cela permet d’avoir une belle visibilité frontale et de bien saisir la route devant nous. Dans les faits, on constate, encore aujourd’hui, à quel point Chrysler comprend bien les besoins des familles. Non seulement la Pacifica fait-elle preuve d’une ergonomie sans faille, mais sa console centrale incorpore quelques solutions de rangement agréables comme un énorme compartiment, deux gigantesques porte-gobelets et un second compartiment de rangement où l’on peut placer le téléphone ou d’autres accessoires.

Tout cela est possible grâce à la molette de sélection de la boîte de vitesses installée à même la planche de bord. Les boutons physiques qui permettent d’utiliser la climatisation et la chaîne audio sont appréciés, surtout quand on porte des gants en hiver. Outre quelques lenteurs du système par moment, l’instrumentation semi-numérique/semi-analogique continue d’être efficace, tandis que l’interface multimédia UConnect 5 effectue bien le travail en ce sens qu’on retrouve rapidement l’information.

Bien entendu, c’est à l’arrière qu’une fourgonnette nous montre de quel bois elle se chauffe. La Pacifica connaît très bien sa mission. On accède facilement à bord de sa deuxième rangée de sièges par des portes coulissantes de grande ouverture. Deux écrans tactiles de 10 pouces ont été installés (parmi l’ensemble cinéma famille à 3 145 $) derrière les dossiers des sièges avant. Les passagers peuvent ainsi y brancher des accessoires télévisuels externes, tandis que des jeux pour les enfants ont été intégrés aux écrans par défaut, avec la possibilité d’en télécharger d’autres.

Autre qualité indéniable de la Pacifica : sa technologie Stow’N Go pour la troisième rangée de sièges qui permet, en quelques secondes, de cacher les sièges dans le plancher et de se retrouver avec un plancher plat.

Quand la troisième rangée est en place, étonnamment, il est facile d’y accéder et d’y trouver confort, même si l’on est grand. Finalement, l’espace de chargement total, dossier de tous les sièges replié, s’affiche à 3 979 litres, ce qui permet à la Pacifica de figurer parmi les fourgonnettes les plus spacieuses du marché. Seule une Kia Carnival (4 108 litres) peut faire mieux.

Mécanique à jour

Malgré ses 7 ans de service, la motorisation hybride rechargeable de la Pacifica hybride demeure au goût des tendances d’aujourd’hui.

En son centre, on retrouve un V6 de 3,6 litres (Pentastar), un moteur bien connu chez le constructeur. Ce moteur est jumelé à un minimoteur électrique monté sur la transmission à variation continue (CVT) et alimenté par une batterie au lithium-ion refroidie par liquide d’une capacité de 16 kilowattheures. Au total, cette motorisation développe une puissance combinée de 260 chevaux, tandis que l’autonomie électrique annoncée par Ressources naturelles Canada se chiffre à 51 kilomètres.

Hélas, cette Pacifica n’est encore offerte qu’avec les roues motrices avant. Il aurait été intéressant que Chrysler offre les quatre roues motrices sur cette version, comme Dodge et Alfa Romeo la proposent sur le Hornet et le Tonale.

Douce, raffinée et efficace

Dès les premiers tours de roue, on remarque à quel point la Pacifica demeure hautement raffinée, malgré ses quelques rides. En réalité, sa douceur de roulement et son insonorisation penchent davantage vers un produit de luxe, et la tenue de route de cette fourgonnette continue de me surprendre. Elle est étonnamment amusante à conduire sur une route sinueuse!

À une température ambiante de -10 degrés, j’ai éprouvé énormément de difficulté à rouler sur le mode électrique en raison du chauffage. Par chance, la Pacifica gère tout ça à votre place dans le sens qu’elle priorisera le mode hybride, qui permet au véhicule de valser automatiquement entre les motorisations électriques et thermiques. Ça m’a permis, sur une distance de 825 kilomètres et 2 cycles de recharge à la maison sur une borne de niveau 2, d’enregistrer une consommation combinée de 7,4 litres/100 kilomètres. Ce chiffre se situe en dessous de ce qu’annonce le constructeur (8 litres/100 kilomètres).

Je termine sur le fait que la mécanique thermique de la Pacifica continue d’être hautement compétente, allumée et, surtout, elle fonctionne en douceur. Jamais je n’ai manqué de puissance ; j’ai même trouvé que ses accélérations étaient plus que suffisantes.

Elle a deux gros défauts

En somme, la Chrysler Pacifica hybride rechargeable 2023 continue d’être une fourgonnette très accomplie et un véhicule hyper bien adapté aux besoins des familles modernes. De plus, malgré son âge, elle continue de s’afficher comme le modèle le plus luxueux et le moins énergivore sur le marché.

Elle a toutefois deux gros défauts. Le premier, bien entendu, c’est son prix élevé qui risque de freiner quelques familles de la classe moyenne. Le second, c’est le dossier de fiabilité aléatoire du modèle hybride rechargeable qui nous empêche de pouvoir le recommander.

C’est dommage, car cette fourgonnette a tout ce qu’il faut pour être une championne. Sachez toutefois que RPM recommande la version thermique.

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