Chevrolet Bolt EV 2022 : en voie de disparition

Le parcours de la petite Chevrolet Bolt EV n’a pas été de tout repos. Après 5 ans sans grands changements, il y a eu l’hécatombe des batteries à remplacer, qui ont fait sacrer ceux qui l’avaient, mais aussi ceux qui l’attendaient.

La Bolt EV devra bientôt composer avec le Chevrolet Equinox EV, un VUS compact qui promet non seulement d’être plus spacieux, mais également moins cher. Pour voir quels sont les aspects que devra corriger l'Equinox, je l’ai mise à l’essai en plein mois de janvier.

Style unique

On la reconnaît par une devanture modifiée qui intègre des phares plutôt complexes qui poursuivent la bande noire qui ceinture le bas de la fenestration. L’arrière est aussi retouché pour être plus conservateur qu’avant. Je déplore cependant que les clignotants et les feux de freinage soient positionnés dans le bas du pare-chocs, ce qui les rend difficiles à voir pour les autres automobilistes. Alors que les VUS et les camions pullulent sur les routes, les lumières de la petite Bolt EV sont difficiles à repérer.

La Bolt EV n’est offerte qu’en une seule version LT, à laquelle on peut ajouter uniquement quelques options, comme la couleur de la carrosserie ou encore le style des jantes. D’ailleurs, mon véhicule d’essai avait des jantes optionnelles au coût de 395 $ et une couleur vendue au coût de 495 $, pour un prix total d’un peu moins de 41 000 $. À ce prix, vous pouvez enlever le montant des deux rabais, ce qui descend le prix de la Bolt EV à moins de 31 000 $, soit à peine plus cher qu’une Honda Civic équipée de la même manière.

Si vous voulez plus de choix, il faut vous tourner vers la déclinaison EUV de la Bolt, qui reprend des formes similaires à celles d’un VUS tout en conservant les entrailles de la citadine. L’EUV est offerte en deux versions, LT et Premier, et propose davantage de choix pour l’acheteur. C’est notamment avec la Bolt EUV qu’on peut obtenir le Super Cruise, le système de conduite semi-autonome.

Habitacle juste assez amélioré

J’ai toujours aimé la position assise à bord de la Chevrolet Bolt EV. Les sièges sont relevés, notamment en raison de la présence de la batterie, et la fenestration latérale est basse, ce qui garantit une excellente visibilité. À l’avant, le tableau de bord élevé et le pare-brise qui n’en finit plus donnent quasiment l’impression de conduire une Chevrolet Lumina APV. Autrement dit, j’avais l’impression de conduire une voiture spéciale.

Bonne nouvelle pour 2022, les sièges sont améliorés. Leur rembourrage est plus généreux, leur soutien plus enveloppant et leur qualité de fabrication nettement plus encourageante. Et la présentation de la planche de bord est nettement moins ludique et assemblée avec des matériaux plus convaincants. Bien que les écrans soient demeurés les mêmes, ils demeurent totalement bien adaptés à la voiture. L’instrumentation numérique compacte est claire et limpide, tandis que le système multimédia de grande taille est facile à consulter et à utiliser. Les commandes de climatisation repensées sont aussi conviviales.

Alors que j’aimais vraiment le grand dégagement que laissait l’agencement du tableau de bord de la Bolt EV 2017, la console prend toute la place dans la 2022. Elle est en plus munie de boutons plutôt emmerdants pour la transmission, puisqu’ils demandent constamment de s’y référer visuellement pour s’assurer d’enclencher le bon rapport. La cabine demeure étroite, mais les espaces de rangement ne manquent pas, notamment dans l’accoudoir central, dans les portières ou le coffre à gants.

À l’arrière, les dégagements sont surprenants pour une si petite auto. Dans le coffre, c’est la même chose, autant quand la banquette arrière est relevée que baissée. Il n’y a que le seuil du coffre qui est élevé, ce qui complique l’accès à bord.

Un excellent point dans tout l’habitacle : la qualité de finition et de matériaux est en nette progression par rapport à 2017. Dommage que ça ait pris tout ce temps pour en arriver là.

Une mécanique intouchée

Un des éléments clés qui permet sans doute à Chevrolet d’offrir la Bolt EV à un prix si alléchant est la mécanique qui n’a pratiquement pas changé au fil du temps. D’accord, la batterie est passée d’une capacité de 60 kilowattheures à une capacité de 65 kilowattheures au fil du temps, mais le moteur électrique à aimant permanent d’une puissance de 150 kilowatts (200 chevaux) et d’un couple de 266 lb-pi est demeuré intact. Il entraine les roues avant, et constitue la seule option pour toute la gamme Bolt.

Il va sans dire qu’une telle puissance dans une voiture aussi petite est plus que suffisante. Les accélérations sont vives, rapides et il faut faire attention pour ne pas faire patiner les roues tant l’instantanéité est présente. En utilisant la conduite à une pédale, en plus du levier situé derrière la branche gauche du volant et qui augmente la force de freinage régénératif, il devient facile de conduite avec la Bolt EV, particulièrement en ville, avec son comportement agile.

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Sur la route, bien qu’elle ne manque pas de puissance, elle tend à manquer de stabilité. Non pas que la suspension induise des mouvements de caisse incontrôlables, mais plutôt parce que la petite est sensible aux vents latéraux et aux crevasses présentes dans la chaussée. De plus, la direction légère, en proie à un effet de couple en accélération, n’aide rien à cette sensation. Néanmoins, quand on contient ses ardeurs, la Bolt EV vous mène où vous voulez sans problème, et même avec plaisir.

Au cours de la première semaine du mois de janvier, j’ai obtenu une consommation d’énergie de 22,8 kilowattheures/100 km. En partant des 416 kilomètres d’autonomie annoncée par Ressources naturelles Canada, j’ai enregistré une baisse de 31,5 %, pour atteindre 285 kilomètres. Ça demeure correct et permet d’effectuer la plupart des déplacements sans problèmes. Dommage que la capacité de recharge rapide ne soit que de 55 kilowatts, ce qui signifie qu’un peu moins d’une heure est nécessaire pour regagner 80 % de l’autonomie.

Une offre unique

La Chevrolet Bolt EV est pratiquement unique dans sa catégorie. Ses concurrents principaux sont plus chers tout en n'offrant rien de significativement plus alléchant, ce qui confirme sa pertinence. Sa compétence globale, sa performance, et sa fiabilité sont impressionnantes compte tenu du prix demandé.

Selon toute vraisemblance, elle cohabitera avec le Chevrolet Equinox EV un certain temps, quoique son avenir demeure incertain. Quelle sera sa place au sein de la gamme du constructeur? Verra-t-on une seconde génération? Peu probable. Ou encore une baisse de prix lors de l'arrivée du Chevrolet Equinox EV, pour la rendre encore plus alléchante? Il faudra être patient pour le savoir.

Entre temps, c’est une voiture que nous avons recommencé à recommander après l’histoire des batteries, et si vous avez l’opportunité, et la patience, de vous en procurer une, c'est un bon choix. Et disons que le Chevrolet Equinox EV a de gros souliers à chausser!

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