Volkswagen ID.4 2023 : nouveau modèle américanisé et nouvelle version à autonomie réduite

Le Volkswagen ID.4 est sur nos routes depuis déjà presque un an ; nul doute que le VUS compact électrique de la marque intéresse grandement les acheteurs. De l’aveu même de Volkswagen, si la disponibilité était aux rendez-vous, l’ID.4 serait rapidement devenu le modèle le plus vendu de la marque, devançant même le Volkswagen Taos. On connaît la réalité, il faut des mois, des années même pour se procurer un ID.4.

La disponibilité, c’est le nerf de la guerre, on a beau encenser un véhicule, si les acheteurs ne peuvent se le procurer dans un délai raisonnable, c’est vendre du vent. C’est pour cette raison que Volkswagen vient tout juste d’inaugurer une nouvelle chaîne d’assemblage de l’ID.4 à son usine de Chattanooga, au Tennessee. Il sortira de la chaîne un nouvel ID.4 toutes les minutes, alors que le constructeur vise à produire 7 000 exemplaires destinés au marché nord-américain de plus par mois. Volkswagen espère ainsi être mesure de fournir à la demande et de couper les délais de livraison.

J’ai eu la chance de m’y rendre afin de visiter les installations mais, surtout, de prendre le volant des premiers Volkswagen ID.4 2023 produits pour notre marché, et ce, dans une nouvelle version Standard équipée d’une batterie plus compacte.

Plus abordable ? Pas réellement

Vendu au prix de base de 43 995 $, Le Volkswagen ID.4 à autonomie régulière devient la version d’entrée de gamme, il est donc théoriquement plus abordable d’environ 1 000 $ par rapport à l’ancien ID.4 Pro de base. Si l’on s’attarde aux détails, on s’aperçoit toutefois que la pompe à chaleur est maintenant reléguée au catalogue des options, alors qu’elle était incluse de série par le passé. On se retrouve donc avec un modèle d’entrée de gamme plus cher à équipement égal puisqu’il faut débourser 1 500 $ de plus pour l’obtenir et pour finir, se retrouver avec une batterie plus petite. Ces gens du marketing ont l'art de masquer une hausse de prix.

Est-ce que c’est l’ancien modèle de base qui représentait une bonne affaire ou c’est la nouvelle livrée qui l’est moins ? L’ancien ID.4 était vendu à un prix inférieur à ce qui était prévu. Volkswagen voulait percer le marché et, surtout, s’assurer que son modèle soit admissible au maximum de rabais. Elle s’était donc saignée à blanc initialement, ce ne sera plus le cas.

Des changements esthétiques ? Quelques-uns, les stylistes ont revu le pare-chocs arrière afin d’améliorer l’aérodynamisme du véhicule, et on retrouve un nouveau choix de jantes. J’ai bien aimé son design, un peu moins extravagant que le Hyundai IONIQ 5, mais plus passe-partout. C’est futuriste, rien à voir avec l’idéologie derrière la défunte e-Golf.

Une batterie de 62 kilowattheures

Cette nouvelle version de base est équipée d’une batterie de moindre capacité, soit 62 kilowattheures (58 utilisables) qui procurera une autonomie de 336 kilomètres. Cet ajout permet à Volkswagen d’émuler la stratégie de quelques constructeurs, soit d’offrir quelques motorisations et différentes autonomies. C’est ce que fait notamment Hyundai avec son IONIQ 5 qui dispose d’une version de base équipée d’une batterie de 58 kilowattheures pour une autonomie de 354 kilomètres. L’ID.4 2023 profite toutefois du même moteur électrique de148 kilowatts qui développe l’équivalent de 201 chevaux et produit un couple de 229 livres-pieds aux roues arrière.

Les déclinaisons Pro (47 995 $) et Pro AWD (52 995 $) continuent quant à elle de profiter d’une batterie de 82 kilowattheures dont l’autonomie se situe à 443 kilomètres, soit un peu moins que les 488 kilomètres offerts par l’IONIQ 5. La version AWD ajoute un second moteur électrique asynchrone à l’avant ; son autonomie est réduite à 410 kilomètres, mais on obtient plus de stabilité et de performance avec une puissance totale de 295 chevaux et un couple de 339 livres-pieds.

Autre nouveauté cette année, la puissance de recharge rapide passe de 135 à 170 kilowatts, mais ce n’est que pour les livrée Pro, la version standard est à 140 kilowatts. Le Volkswagen ID.4 est donc doté de technologies en ligne avec la concurrence, il n’est pas en arrière, mais il ne bouscule rien non plus.

Une nouvelle console nord-américaine

À l’intérieur, quelques changements notables ont été apportés au Volkswagen ID.4 2023. Il a été américanisé ; on a relevé la console située entre les deux sièges. Les modèles européens vendus jusqu’ici avaient une console très basse, presque au plancher, et des appuie-bras intégrés au siège. C’est terminé pour nous. Cette console permet de déposer nos coudes, d’y placer des gobelets et autres objets grâce à plus d’espace de rangement.

Mon modèle d’essai était doté d’un volant blanc, offert en option ; c’est chic, mais je n’ose imaginer la vitesse avec laquelle le tout deviendra taché. En termes d’ergonomie, le sélecteur de vitesses électronique (un gros bras) est placé derrière le volant ; je comprends que ça dégage la console centrale, mais c’est moins intéressant comme position. L’écran tactile de 10 pouces du système d’infodivertissement laisse place à un modèle de 12 pouces, une bonne chose, toutefois l’interface est d’utilisation moins intuitive que certains concurrents. La présentation générale est très épurée, le nombre de commandes a été réduit au maximum, il faut même enfoncer un sélecteur afin de contrôler les glaces arrière à partir des mêmes commandes que celles de l’avant.

Les sièges sont confortables, malgré une assiste courte ; ceux à l’arrière procurent assez d’espace, même pour les jambes. Le volume de chargement demeure généreux, un faux plancher surélevé permet de déposer vos objets à la bonne hauteur, pas d’espace de chargement supplémentaire sous le capot avant.

Sur la route

Au volant, la conduite de l’ID.4 n’a rien à voir avec celle d’une Golf GTI. L’électrification de l’accélérateur, du volant et d’un peu tout inhibe la sensation de contrôle qu’on avait à bord d’un véhicule griffé VW, il faut s’y faire. Le Volkswagen ID.4, sans être très dynamique, m’a tout de même surpris sur les quelques tronçons sinueux que j’ai empruntés, il colle bien à la route, et l’effet de lourdeur typique des véhicules électriques en raison du poids de la batterie était moins présent que dans le cas d’une IONIQ 5. La répartition de poids 50/50 de l’ID.4 y est pour quelques chose, les ingénieurs ont mieux réussi à transmettre un « certain » plaisir de conduire à ce petit VUS électrique.

La force de l’ID.4, c’est son agilité en ville, il tourne presque sur un dix sous, mais surtout son degré de puissance quand on enfonce l’accélérateur. La puissance est instantanée, on colle au siège et en une fraction de seconde, on s’est inséré sur l’autoroute devant tout le monde avec une impression de supériorité. Même chose sur le chemin de campagne, les dépassements s’effectuent en tour de main.

À l’instar de la Toyota Prius, le sélecteur de vitesses du Volkswagen ID.4 comprend un mode de conduite normale et un mode B (Brake) qui favorise une régénération supérieure quand on relâche l’accélérateur. Pas moyen de moduler son agressivité, le véhicule ralentit un peu plus, mais pas au point de pouvoir conduire avec une seule pédale, chose à laquelle on s’est habitué avec beaucoup de modèles électriques.

La version standard laisse de côté l’autonomie au profit de l’abordabilité. Ses 336 kilomètres d’autonomie seront certainement suffisants pour plusieurs, mais il faut savoir que vous perdrez un bon 30 % durant la saison froide, à vous de voir si le jeu vaut la chandelle. Son poids inférieur de 109 kilos (240 livres) joue aussi sur son comportement, mais ce sera peu perceptible en conduite normale.

Nul doute que cette nouvelle version offre une alternative supplémentaire aux acheteurs. Toutefois, son prix inférieur de 4 000 $ par rapport à la version Pro à longue autonomie ne représente pas l’aubaine du siècle, l’économie se chiffre à 7 000 $ du côté de la Hyundai IONIQ 5 entre les versions de base et à autonomie prolongée. À 47 995 $, le Volkswagen ID.4 Pro à longue autonomie vous coûtera environ 98 $ par kilomètre d’autonomie, le même calcul nous donne 130 $ par kilomètre d’autonomie pour cette nouvelle version d’entrée de gamme, ce qui est beaucoup moins avantageux. On poursuit notre évaluation du modèle avant de le recommander.

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