Les divisions de performance se sont montrées fort lucratives au fil des années. Si Mercedes-Benz a pavé la voie avec AMG, les autres n’ont pas tardé à joindre la parade et à multiplier l’offre de modèles performants tout aussi profitables les uns que les autres.
NISMO (pour Nissan Motorsports International) suit inévitablement cette tendance. Si cette marque a longtemps agi à titre d’équipementier tiers pour les véhicules du constructeur et s’est concentrée davantage sur le développement de ses voitures de course, ce n’est que plus récemment que nous avons été témoins de véritables éditions NISMO dans les concessions Nissan, les 350 et 370 Z notamment.
NISMO est de retour avec la Z de 7e génération. Elle promet, cette fois, de complètement altérer le dynamisme du bolide au point d’en faire un modèle à part entière. Pour confirmer ces dires, je l’ai essayée sur la route et sur la piste, au circuit de Sonoma, dans la magnifique région de Napa, en Californie.
Changement de style, pour l’aérodynamisme
Fidèle à la tradition des produits NISMO, la Z est immédiatement reconnaissable à ses pare-chocs et à ses jupes modifiés, décorés d’une mince ligne rouge qui fait le tour du véhicule. Ces ajouts stylistiques servent surtout à améliorer l’aérodynamisme et la stabilité à haute vitesse.
Ensemble, ces ajouts augmentent l’appui aérodynamique du véhicule, réduisent le coefficient de traînée et la turbulence à haute vitesse et, par le fait même, améliorent le refroidissement du moteur et des freins.
Offerte en 3 couleurs de carrosserie seulement pour notre marché, soit le noir, le rouge et le gris Stealth, des coloris qui s’harmonisent à merveille avec le toit noir et les jantes noires de marque Rays, la Z NISMO 2024 coûte 77 950 $ y compris tous les frais. Ça commence à faire cher pour une Z.

Les touches NISMO qui font la différence
Dès qu’on ouvre la portière du conducteur d’une Z NISMO, on reconnaît les touches de style qui lui permettent de se distinguer des versions ordinaires. Il y a d’abord ce logo NISMO sur les tapis et sur les sièges rouges plus enveloppants, fournis par Recaro. Un indicateur du centre sur un volant recouvert d’alcantara, également peint en rouge, permet au pilote de toujours savoir quand les roues sont droites. Le sélecteur des modes de conduite, qui hérite d’un 3e mode — le Sport+ — est également rouge afin de nous rappeler qu’il s’agit d’une version plus véloce.
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Une fois à bord, le siège nous retient fermement en place, sans qu’on se sente trop coincé. C’est honnêtement confortable compte tenu de la vocation. La position de conduite est excellente, mais la visibilité arrière est tout aussi problématique que dans une Z ordinaire en raison des énormes piliers C et de la lunette très inclinée.

Modifiée, de la tête aux pieds
La Z NISMO hérite de plusieurs modifications. Tout commence par une rigidité structurelle qui augmente de 2,5 % grâce à un plancher modifié et à des renforts de châssis installés à l’avant, dans le toit et à l’arrière.
NISMO a ensuite revu la géométrie des suspensions pour intégrer des amortisseurs plus costauds et des ressorts plus fermes. Tous les joints de suspension ont également est changés pour améliorer la rigidité latérale qui augmente de 12,2 %. Même la crémaillère a été renforcée, tandis que la programmation de la servodirection électronique et du système d’antipatinage a été revue. Des freins qui comportent des disques et des étriers surdimensionnés ainsi que des pneus Dunlop conçus en partenariat avec NISMO (les mêmes que ceux d’une GT-R NISMO) complètent le tout.
Le groupe motopropulseur reçoit, lui aussi, une pléthore d’altérations. Le V6 biturbo de 3 litres voit sa puissance et son couple grimper respectivement de 400 à 420 chevaux et de 350 à 384 livres-pieds. Ça provient de modifications du côté de la turbocompression, de l’admission d’air et de l’échappement, du système de refroidissement et du calage variable des soupapes. Toute la séquence d’allumage du V6 a également été revue pour qu’il priorise la performance plutôt que l’économie de carburant.
La boîte de vitesses automatique à 9 rapports à multiple embrayages — la seule option pour le moment — a été renforcée du côté de ses plaques d’embrayage afin qu’elle puisse mieux résister à un abus sur circuit. Pourquoi Nissan n’offre-t-elle pas l’option d’une boîte de vitesses manuelle dans la NISMO? Selon le constructeur, l’acheteur de cette version désire obtenir la Z la plus rapide sur un circuit fermé. Seule une boîte de vitesses automatique est en mesure de livrer des performances optimales en piste.

Sur la route
Nissan nous avait préparé un programme en deux sections qui commençait par une balade sur la route, suivie de séances sur circuits, tant avec la NISMO qu’avec la Z ordinaire, ce qui nous a permis de comparer le dynamisme des deux versions.
Sur la route, la sonorité nettement plus dominante du système d’échappement m’a rapidement fait comprendre que la NISMO est un produit sérieux en matière de performance. J’ai apprécié cette sonorité. Pour ce qui est de la Z ordinaire, je reprochais au bolide d’être beaucoup trop discret à ce chapitre.
Si les modes Normal et Sport ne me permettaient pas réellement d’observer de différences en matière de tenue de route, c’est sur le mode Sport+ que la Z NISMO s’est montrée considérablement plus véloce. Ses suspensions plus fermes, sa direction plus lourde et sa boîte de vitesses, qui répondait plus rapidement à mes commandes, permettaient de complètement transformer la bête.
C’est surtout lorsque je conduisais la voiture dans les étroites routes montagneuses de Napa que j’ai réalisé à quel point sa direction est précise et son châssis réagit rapidement. Déjà, je la sentais moins joueuse et moins molle qu’une Z ordinaire et carrément collée à la chaussée. J’ai toutefois été déçu du comportement de la boîte de vitesses qui, même sur son mode Sport +, accusait d’irritants délais sur le mode manuel.

Et sur circuit
Ceux qui connaissent Sonoma savent qu’il est constitué de grands changements d’élévation, de virages aveugles et de longues lignes droites qui exercent une pression énorme sur les freins.
Voilà où les efforts de NISMO d’améliorer la stabilité de l’auto ont porté leurs fruits. Dès le virage 1, qui monte vers la gauche, avant de s’enchaîner vers le virage 2 qui tourne rapidement vers la droite, la Z NISMO était toujours bien plantée sur le bitume, contrairement à la Z Performance qui voulait constamment faire déraper son train arrière. Et que dire d’un train avant qui réagit à nos commandes sans la moindre hésitation et qui fait pivoter l’auto avec un niveau de précision absolu? Sublime.
Le V6, quant à lui, ne m’a jamais déçu. Il a livré toute la puissance et le couple dont j’avais besoin pour suivre mon instructeur durant les séances lead and follow. La boîte de vitesses s’est montrée un peu plus rapide sur le mode automatique, mais ses fâcheux délais venaient néanmoins gâcher l’excellent châssis et le rendement de la motorisation. À ce compte, je crois qu’une boîte à double embrayage ou une boîte ZF comme ce que propose BMW, se seraient mieux mariés à cette précise sportive.
Vous comprendrez que, en raison d’un parcours routier trop court et d’une conduite à fond de train sur circuit, il a été impossible pour moi de proprement évaluer la consommation de carburant. Nous devrons conduire la Z NISMO sur les routes du Québec sur une période plus prolongée pour l’évaluer correctement.

Un pied de nez aux allemandes
Non seulement la Nissan Z NISMO 2024 réussit-elle à réellement s’imposer comme modèle entièrement différent du reste de la gamme, mais elle talonne également des bolides de performance allemands comme la BMW M2 ou, encore, la Porsche 718 Cayman GT4 au chapitre du dynamisme et de la performance. Il s’agit d’un produit sérieux qui affiche une certaine exclusivité et qui a été méticuleusement étudié par des gens qui comprennent la course automobile. Il ne lui manque qu’une boîte de vitesses mieux adaptée à ses prouesses dynamiques pour qu’elle soit au sommet de son art.
Toute la gamme de la Z est encore à l’étape d’évaluation par notre équipe de journalistes. Voilà pourquoi nous ne pouvons encore nous prononcer sur une recommandation pour la NISMO.
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