Alors que le Mazda CX-5 commence à prendre de l’âge, le constructeur n’a pas l’intention de le remplacer. Une stratégie de complémentarité est plutôt privilégiée, et c’est là que le CX-50 entre en scène. Est-ce que les deux véhicules peuvent cohabiter? J’ai assisté au lancement du véhicule pour le découvrir.
VUE D’ENSEMBLE
À la base, le CX-50 emprunte la plateforme de la Mazda3, laquelle a été modifiée pour accueillir un véhicule plus volumineux. En termes de dimensions, il est donc plus long, plus large mais aussi plus bas que le CX-5 qui, lui, repose sur une autre architecture plus vieille. Étrangement, sa formule me fait penser à une Subaru Outback.
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Le constructeur le positionne comme un véhicule d’aventure, mieux adapté à sortir des sentiers battus que le CX-5. Ça se traduit par une apparence renforcée de protections de plastique dans les bas de caisse, par des arches de roues prononcées et par des accents noirs dispersés un peu partout. Difficile de manquer le long capot et la cabine déportée vers l’arrière, une caractéristique que Mazda met à profit depuis l’arrivée du CX-9 en 2016. Personnellement, j’aime l’apparence, mais j’ai été déçu de quelques éléments de finition, comme les portières qui émettent une sonorité peu rassurante à la fermeture.
Trois versions sont proposées : GS-L, GT et GT Turbo. Il n’y a donc pas de version dégarnie GX ou GS comme pour d’autres modèles du constructeur. Éventuellement, d’autres déclinaisons seront proposées, comme la Meridian encore plus axée sur l’aventure avec ses roues et ses pneus adaptés. Pour le moment, les prix varient entre 39 950 et 47 400 $, soit une gamme de prix légèrement supérieure à celle du CX-5.
VIE À BORD
À l’image de la Mazda3, le design du tableau de bord du CX-50 crée une espèce d’enveloppe autour du conducteur en raison des bouches de ventilation placées de part et d’autre de l’instrumentation, elle qui provient directement du Mazda CX-5 Signature. Les commandes de climatisation sont intégrées subtilement dans la planche de bord et l’écran d’infodivertissement carrément déposé sur le tableau de bord peut être contrôlé tactilement ou via la molette placée à la console.
Un sentiment réellement familier nous habite quand on s’assoit dans un CX-50. Tous les éléments sont connus et il n’y a absolument rien de révolutionnaire dans l’habitacle de ce produit, hormis l’introduction du premier toit ouvrant panoramique de Mazda. Grosse nouvelle.
Ce conservatisme ne change rien à la bonne qualité de finition et à l’équipement généreux du modèle (GT Turbo) essayé. Les sièges confortables qui soutiennent bien améliorent aussi l’expérience à bord, quoique j’ai trouvé le véhicule trop bruyant à vitesse d’autoroute. Les jeux de couleurs et de textures rehaussent l’impression de luxe et de qualité de l’habitacle, et je trouve que c’est de bon goût. Pour ce qui est de l’ergonomie, elle est à l’image des autres produits Mazda, soit facile à prendre en main.
À l’arrière, l’espace pour les jambes est nettement supérieur à celui d’un CX-5, mais l’espace pour la tête est limité par la caisse abaissée et le toit panoramique. Les portières ouvrent à 90 degrés pour faciliter l’accès à bord et accéder au support de toit, alors que l’espace de chargement de 889 litres plus long que large demeure facile d’accès avec son seuil bas.

TECHNIQUE
En attendant l’arrivée prochaine d’une motorisation hybride dans le CX-50, les consommateurs doivent se contenter de deux mécaniques très connues. Les versions GS-L et GT arrivent d’office avec le 4-cylindres atmosphérique de 2,5 litres de 187 chevaux et 186 lb-pi de couple, alors que la version GT Turbo arrive avec le 4-cylindres turbocompressé de 2,5 litres qui développe un maximum de 256 chevaux et 320 lb-pi de couple. Nouveauté cette année, ce moteur est offert avec la technologie arrêt-démarrage automatique. La boîte automatique à six rapports demeure la seule proposée, alors que le rouage intégral est offert de série sur toutes les déclinaisons.
En plus de l’habituel mode Sport, les modes « Offroad » et « Remorquage » ont été ajoutés via le nouveau système Mi-Drive. Ces modes influent sur la programmation de la transmission, la réponse de l’accélérateur, la fermeté de la direction et la réaction du rouage intégral. La capacité de remorquage de 1 588 kg (3 500 lb) pour la version Turbo donne un avantage de 907 kg (1 500 lb) au CX-50 en comparaison avec le CX-5.

AU VOLANT
Ce qui affecte le plus positivement le comportement routier du Mazda CX-50 est son châssis large et allongé. Sur la route, la caisse est stable, bien plantée et la suspension absorbe bien les crevasses dans la chaussée. La direction rapide et précise aide également à améliorer le plaisir au volant, un aspect indéniablement présent dans ce véhicule.
Le moteur turbo, comme c’est toujours le cas, ne manque pas de souffle. Son couple à bas régime le rend à l’aise dans la plupart des situations et la boîte automatique est d’une douceur remarquable.
Sur environ 100 km de chemins de gravier défoncés et délavés, où une circulation parfois assez lente était nécessaire, le mode « Offroad » à contribué à améliorer l’adhérence procurée par le rouage intégral. Il devient plus mordant et élimine le délai d’activation qu’on retrouve en mode « normal ». Le fait que la transmission sélectionne automatiquement un rapport plus faible maintient aussi le moteur dans sa plage performante, donnant une meilleure réactivité. Le véhicule demeure stable et la caisse est très rigide, mais le comportement global est néanmoins handicapé dans ce genre d’exercice par les roues de 20 pouces à profil bas, qui sont mal adaptées. Les trous frappaient durs et les pneus à flancs rigides ne pardonnaient rien. Vivement la Meridian avec ses roues de 18 pouces pour une telle besogne.
En remorquage, c’est là que le couple du moteur est salutaire. Bien que la charge de 1 477 kg (3 250 lb) approchait la limite, le moteur n’a pas failli à la tâche et la boîte automatique s’est avérée douce. Sur environ 250 km de circulation mixte, incluant quelques accélérations franches, j’ai maintenu une consommation plutôt élevée de 11,2 litres/100 km.

CONCLUSION
L’excellente balance entre le comportement routier sur route et la capacité à s’aventurer dans les bois font du CX-50 un véhicule plus polyvalent que le CX-5, et je pense que les deux véhicules peuvent cohabiter, surtout considérant que ce dernier peut être nettement moins cher que le CX-50.
Son plus gros défaut demeure le fait qu’il n’apporte aucune innovation technologique dans ce segment compétitif. Il ne s’agit que d’une réinterprétation de ce qui est connu et reconnu chez Mazda depuis longtemps. Inutile de dire que nous avons hâte de voir la déclinaison hybride se pointer. Ce conservatisme a au moins le bénéfice d’assurer une fiabilité qui sera sans doute très bonne, à l’image d’autres produits Mazda. En ce sens, nous pouvons donc vous le recommander malgré son arrivée récente sur le marché.