Poussées par le tandem de GM, les Chevrolet Colorado et GMC Canyon, les camionnettes intermédiaires ont suscité un regain d’intérêt chez la plupart des acheteurs après des années de disette. Du côté de Ford, l’idée de retirer du marché son Ranger en 2012 pour mettre uniquement l’accent sur sa camionnette pleine grandeur n’était pas la meilleure ; le constructeur a fait un virage à 180 degrés et a réintroduit le Ford Ranger en 2019.
Vieillissant et décalé par comparaison avec la concurrence, le Ford Ranger se paie une refonte pour 2024. Le constructeur veut lui insuffler un peu des ingrédients à succès du Ford F-150, y compris une version Raptor, celle qui vous permettra de regarder tous les autres propriétaires de Ranger de haut, ou du moins, dans votre rétroviseur.
Je me suis donc déplacé du côté des États-Unis pour mettre à l’essai le Ford Ranger de 5e génération et, en complément, son dérivé de haute performance, le Ford Ranger Raptor. Ce dernier sera abordé dans un essai séparé.
Nouvelle plateforme et nouvelle carrosserie
Le Ford Ranger propose une nouvelle carrosserie et une nouvelle plateforme élargies de 5 centimètres (2 pouces). L’idée consistait à améliorer l’assise du Ranger et à rehausser sa stabilité. La suspension arrière a d’ailleurs été sortie en dehors des longerons, ce qui a aussi permis d’élargir la caisse et de rehausser la garde au sol tout en améliorant les angles d'approche et de départ.
En termes de design, on remarque à l’avant la nouvelle calandre, alors que les blocs optiques ont aussi été retouchés. On y retrouve les phares de jour composés d’une bande de DEL en forme de C, signature visuelle que l’on retrouvait sur le Ford F-150 . Ce qui frappe de côté, c’est le fameux pavé tactile numérique qui permet de déverrouiller les portes dont l’intégration n’est pas très réussie. Il est apposé telle une protubérance juste au-dessus de la poignée, les ingénieurs auraient sans doute peu l’intégrer un peu mieux. On n’est plus en 1980.
Une seule configuration
On n’a droit qu’à une seule configuration, soit SuperCrew avec ses 4 portières et 5 places ; elle est jumelée avec la caisse de 5 pieds. C’est la plus populaire dans le cas du Ford Ranger, le constructeur a donc décidé de miser sur un seul choix comme les autres et de laisser au Toyota Tacoma la variété, lui qui propose deux longueurs de caisse, 5 et 6 pieds.
Placé près de la roue arrière, on retrouve un marchepied assez large pour y mettre les deux pieds, ce qui facilite l’accès à la caisse. Le hayon a aussi été repensé, il est beaucoup plus léger, et un système de retenue lui permet de s’abaisser seul sans devoir le retenir. On retrouve en option dans la caisse un ondulateur qui permet d’alimenter vos équipements et vos outils à 120 volts ; il faut cependant laisser tourner le moteur quand vous l’utilisez.
Un prix de base de 43 965 $
Trois versions sont offertes, XL (43 965 $), XLT (48 215 $) et Lariat (56 415 $), sans compter la bestiale Raptor qui domine la pyramide avec un prix de 80 040 $. À l’intérieur, on a l’impression que Ford nous pousse vers les versions les mieux équipées si on veut avoir tout ce qu’il y a d’intéressant. Ça comprend un espace de rangement supplémentaire au-dessus de la boîte à gants pour les Ford Ranger XLT et Lariat, et l’instrumentation numériques de 8 pouces qui est de série, alors que celui de 12,4 pouces est beaucoup plus intéressant. Même constat avec l’écran tactile de 10,1 pouces du système d’infodivertissement ;, celui de 12 pouces, placé à la verticale, est beaucoup plus intéressant.
Pendant qu’on y est, le système d’infodivertissement, lors de mon départ, a nécessité une trentaine de secondes avant que l’écran du système ne s’allume et ne donne accès au système de navigation. J’avais l’impression d’utiliser un ordinateur 386 avec modem 14,4 K tournant DOS 3,2. Ford a mentionné que le véhicule que je conduisais était un modèle de préproduction ; je leur donne le bénéfice du doute, car mon autre véhicule d’essai n’était pas affligé du même problème. Il faudra cependant valider le tout lors de nos essais subséquents.
Du reste l’habitacle est plus moderne et de meilleure apparence, c’est surprenant pour une petite camionnette. Cependant, lorsqu’on y regarde de près, on s’aperçoit que certains panneaux sont un subterfuge et qu’en fait, ils sont un peu plus bas de gamme. . La vision tout autour est bonne, la banquette arrière dispose d’un bon espace pour les jambes. Son dossier peut cette fois être rabattu complètement à plat, alors qu’on retrouve des espaces de rangement utiles sous l’assise. On peut aussi équiper le Ranger d’une fenêtre coulissante électrique, autre nouveauté.
Un nouveau moteur pour plus de puissance
Le Ford Ranger 2024 revient de série équipé d’un moteur à 4 cylindres EcoBoost de 2,3 litres qui développe une puissance de 270 chevaux et produit un couple de 310 livres-pieds. Il est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 10 rapports, la seule proposée dans toute la gamme. Ce moteur est éprouvé et n’a rien de nouveau.
Plusieurs se sont plaints par le passé du manque de puissance du Ranger. La réponse de Ford a été l’ajout d’un V6 EcoBoost de 2,7 litres, le même moteur qu’on retrouve sous le capot du Ford F-150, le grand frère du Ranger. Il déploie une puissance de 315 chevaux, mais c’est surtout son couple de 410 livres-pieds qui est remarquable. Je n’ai pas eu la chance de le mettre à l’essai puisque ce moteur, qui est offert en option, n’arrivera sur le marché que plus tard cet été. Son prix demeure aussi inconnu, mais il apportera certainement une dimension intéressante au Ranger. Pas de version à 2 roues motrices au Canada, tous les Ranger disposent d’un système 4x4. Dommage, aucune motorisation hybride au catalogue qui aurait pu avantager le Ranger.
Un délai avant la puissance
Lors de mon départ, au volant du modèle de préproduction, j’ai rapidement trouvé le moteur rugueux, surtout en accélération initiale. La boîte de vitesses était aussi hésitante à basse vitesse, j’étais assez déçu. Toutefois, c’était beaucoup mieux dans le cas de mon second véhicule d’essai. Une chose est demeurée, c’est le délai avant l’arrivée de la puissance quand on enfonce l’accélérateur. J’aurais apprécié une réponse plus rapide, ce sera sans doute le cas avec le moteur offert en option.
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Le format du Ford Ranger le rend très agile en zone urbaine. C’est ici que ce genre de camionnette trouve ses principaux avantages par rapport au modèle pleine grandeur. Il se faufile partout et demeure assez simple à stationner. Un système de caméras peut aussi vous faciliter la tâche.
La direction est assez précise, j’avais l’impression d’être en contrôle. Les changements apportés à la largeur des voies et à l’empattement ont été bénéfiques, on sent le véhicule beaucoup plus stable sur la route. Les transferts de poids sont mieux contrôlés, et on sent bien l’aplomb supérieur.
Le Ford Ranger offre d’une bonne capacité de remorquage, 3 402 kilos (7 500 livres). Son système Pro Trailer Backup Assist facilite les manœuvres quand vous reculez avec une remorque. Une commande, appuyée par des caméras, permet de contrôler efficacement la manœuvre au point où l’on perdra tout plaisir à se rendre à la descente de bateaux les samedis matin.
Le Ford Ranger 2024 profite de plusieurs améliorations, mais il conserve certains irritants. L’arrivée du nouveau moteur pourrait bien en corriger quelques-uns. Il faudra pousser notre essai avant de statuer sur notre recommandation ; nous plaçons donc le Ford Ranger 2024 en évaluation pour le moment.
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