Aller visiter le Japon, c’est faire face à une culture, à une langue, à une histoire et à des règles sociales qui sont totalement différentes de ce qu’on retrouve au Canada. C’est aussi l’occasion de voir une industrie automobile distincte de celle que nous connaissons ici.
Rien de mieux pour bien vivre l’automobile au Japon que de conduire dans tout le pays au volant d’une voiture unique, qui n’a pas son pareil chez nous. La petite Nissan Note Aura, une voiture aux origines plutôt modestes, qui m’a été confiée, avait néanmoins quelques atouts dans sa manche, comme son niveau d’équipement NISMO et sa technologie e-POWER, laquelle serait pertinente chez nous. Résumé d’un périple de près de 1400 kilomètres au pays du Soleil-Levant.

Plus proche que vous ne le pensez
Le nom Note, ça vous dit quelque chose? On l’a vu il n’y a pas si longtemps avec la Nissan Versa Note, commercialisée chez nous jusqu’en 2019. Elle a été abandonnée en raison de l’arrivée du Nissan Kicks au sein de la gamme du constructeur, mais aussi pour préparer le retour de la Nissan Versa berline, qui allait débarquer peu de temps après.
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La Nissan Note que j’ai pu conduire est en réalité la digne descendante de la Nissan Versa Note que nous avons eue chez nous, et qui était connue sous le nom de Nissan Note au Japon. Arrivée pour l’année modèle 2021, cette nouvelle génération de la Nissan Note a rapidement accueilli les déclinaisons Aura, qui sont en réalité des versions mieux garnies et surtout plus luxueuses.

On compte d’ailleurs sur la présence d’équipements assez inusités pour une telle citadine. Les phares, par exemple, sont munis d’une technologie adaptative à DEL qui découpe les véhicules qui précèdent ou qui circulent en sens inverse pour éviter de les éblouir tout en offrant la meilleure qualité d’éclairage possible. Aussi, elle était équipée de caméras 360 degrés et d’un rétroviseur caméra, pour assurer une circulation aisée dans les rues de Tokyo. Quel contraste avec le Canada, où ce genre d’équipement est traditionnellement réservé aux véhicules de luxe, ou à tout le moins plus équipés, pas à une voiture sous-compacte à visée urbaine.
Puis, il faut ajouter l’ensemble NISMO, lequel potentialise le style – et les performances – de la sous-compacte. La grille de calandre, les effets de sol, les roues et les divers accents rouges calquent le style NISMO avec justesse pour renforcer le côté allumé de la petite urbaine. Remarquez aussi la suspension rabaissée qui lui donne des airs de bagnole modifiée avec des pièces d’après-marché, pour un coup d’œil réussi sur toute la ligne. D’ailleurs, les divers appuis aérodynamiques ont une visée fonctionnelle, selon Nissan, pour améliorer la performance.
Combien coûte cette bagnole? Compte tenu des options qui sont incluses, et du niveau d’équipement, elle se détaille 3 733 620 yens, ce qui équivaut à environ 38 500 $ canadiens. Décidément, c’est un prix nettement plus élevé que ce à quoi les Canadiens sont habitués de payer pour une sous-compacte!

Un habitacle familier
Il faut d’abord savoir que le fait que le volant soit positionné à droite plutôt qu’à gauche n’a pas manqué de tromper mon cerveau tout au long des dix jours avec la voiture. En voulant monter à bord de la voiture, j’ai pris place un nombre incalculable de fois du côté passager, et j’ai activé les essuie-glaces à multiples reprises en voulant actionner le clignotant. Heureusement que les pédales sont placées dans le même sens que nous, parce que j’aurais sans aucun doute donné la frousse à mes passagers plus souvent qu’à mon tour.
Une fois apprivoisé, l’habitacle a tout d’un espace où il fait bon vivre. D’abord, les sièges ultra-enveloppants de la version NISMO maintiennent quiconque en place, même dans les courbes les plus prononcées. Le fait qu’ils soient recouverts de suédine au centre augmente d’autant plus le sentiment de qualité qui en émane. Ceux-ci permettent aussi d’avoir une bonne position de conduite, juste assez proche du volant pour se sentir ancré dans la voiture. En revanche, pour les personnes de plus fort gabarit, ils peuvent être trop enveloppants pour procurer du confort.

Toutes les commandes sont bien positionnées, notamment l’écran d’infodivertissement qui est absolument identique à celui d’autres produits Nissan offert sur notre marché. La connexion Apple CarPlay sans fil a rendu l’expérience sans tracas, tout comme l’instrumentation numérique qui est, elle aussi, identique à celle qu’on retrouve ici. Facile à lire et à interpréter, elle permet d’avoir un coup d’œil rapide sur l’information critique. La qualité de finition est similaire à celle qu’on retrouve ici dans un Rogue, par exemple, donc tout à fait correcte.
Avec trois personnes à embarquer, qui trainent des bagages pour deux semaines de tournage, j’étais sceptique quand j’ai aperçu l’Aura Note NISMO pour la première fois. Comment allons-nous être en mesure de faire entrer le tout dans cette petite bagnole? À ma très grande surprise, nous n’avons pas eu à laisser quoique ce soit derrière nous malgré la petitesse de la voiture.

Motorisation e-POWER
L’une des caractéristiques les plus singulières de cette Note se trouve sous le capot. D’abord, toutes les Note ont recours au même moteur 3-cylindres de 1,2 litre. Celui-ci crache 80 chevaux à 6 000 tr/min et un couple de 76 lb-pi à 4 800 tr/min. C’est peu, me direz-vous, mais sachez que celui-ci n’entraine jamais les roues.
Cet engin thermique ne fait qu’alimenter un générateur qui envoie de l’énergie à une batterie lithium-ion, qui alimente par la suite un moteur électrique qui se charge de déplacer la voiture. En fonction des déclinaisons, la traction ou le rouage intégral est proposé, et la puissance varie. Dans le cas de la version NISMO, il s’agit d’un véhicule à traction dont la puissance du moteur électrique atteint seulement 134 chevaux, et le couple, 220 lb-pi. C’est bien peu pour une NISMO.

Au-delà des performances pas tellement impressionnantes pour une version NISMO, ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la fluidité de la mécanique e-POWER. J’avais réellement l’impression de conduire une voiture électrique. La poussée est linéaire, il n’y a pas de changements de rapports, et la sélection du mode B de la boîte de vitesse permet un freinage régénératif plutôt convaincant. Il n’y a pas moyen malheureusement de se rendre à un arrêt complet; la conduite à une pédale n’est donc pas possible malgré la vocation électrique.
Le moteur thermique démarre et se tait selon les besoins de puissance, et souvent son régime est correspondant à la pression de l’accélérateur. À plus basse vitesse, il peut être carrément éteint le temps que l’énergie dans la batterie soit épuisée, puis il démarre pour tourner plutôt lentement en ville dans le but de fournir le peu d’énergie électrique demandé. Quand on met le pied au plancher, toutefois, le 3-cylindres rugit pour fournir un bon flot d’électricité, à un point où c’en est presque dérangeant. Heureusement, en temps normal, il se fait oublier.
Au terme de près de 1 400 kilomètres de route, y compris de la circulation urbaine, mais aussi environ 60 % d’autoroute, j’ai maintenu une consommation de 6,3 litres/100 km, ce qui est plus qu’acceptable compte tenu de ma conduite et des conditions dans lesquelles l’essai s’est effectué.

Un vrai kart
L’autre avantage de la Nissan Note Aura NISMO est sa tenue de route, procurée par sa quincaillerie modifiée. D’abord, les voies sont plus larges et la suspension est rabaissée – et raffermie – par rapport à la Note de base. De plus, la carrosserie est renforcée pour améliorer le comportement de la voiture.
Tout ça a un effet bénéfique sur la stabilité globale de la voiture. Les déhanchements occasionnés par les rares crevasses des routes japonaises sont rapidement circonscrits par la suspension plutôt ferme, et l’assiette de la voiture demeure très droite. En plus, avec ses roues de 17 pouces enveloppées de pneus Michelin Pilot Sport 4 et sa direction vive, la voiture se contrôle du bout des doigts. Elle se faufile dans la circulation avec précision, ténacité et fluidité, nettement mieux que n’importe quelle sous-compacte nord-américaine actuellement en vente. Rajoutez à ça l’instantanéité de la motorisation et vous obtenez une voiture qui procure un plaisir de conduire réel, bien au-delà des espoirs que j’avais.

L’e-POWER gagnerait à être connue
Bien qu’il soit très peu probable que la Note revienne sur le marché nord-américain, considérant les ventes en chute libre de la précédente génération, je crois que la technologie e-POWER gagnerait à être connue en sol nord-américain.
À mon sens, son principal attrait repose dans le fait qu’elle se conduit comme une électrique. Cette motorisation annule l’élasticité et la réponse tardive auxquelles les moteurs turbos accompagnés d’une CVT présents dans un grand nombre de véhicules nous ont habitué. De plus, sa consommation de carburant est bonne, et sa douceur également.
Quant à savoir dans quel véhicule Nissan pourrait apporter cette technologie, sachez qu’elle vend au Japon le Nissan X-Trail, un Rogue vendu sous un autre nom. La voie est donc déjà presque tracée!