Le Chevrolet Bolt EUV 2023 est entré en production à l’été 2021. Je me souviens très bien, lors de ce premier contact, avoir reçu un courriel me disant que je ne devais plus le recharger à l’intérieur d’un garage et à pleine capacité. On connaît la suite, un important rappel de batteries pour la gamme Chevrolet Bolt, et une introduction ratée pour le Bolt EUV.
Malgré les embûches, le Bolt EUV a atteint un niveau de vente plus qu’intéressant, et la raison est fort simple. Il propose une autonomie intéressante et un prix de base de 43 174 $, le rendant drôlement abordable pour un véhicule électrique, surtout si l’on tient compte des rabais gouvernementaux. Il semble toutefois que cela ne sera pas suffisant pour assurer sa survie ; GM a annoncé la fin de la commercialisation des deux Bolt à la fin 2023 dans leur forme actuelle.
Son style, rien pour se lever en pleine nuit pour l’admirer
J’ai donc repris le volant du Chevrolet Bolt EUV 2023, un croisement en la Bolt EV régulière et un VUS. Il est un peu plus pratique et spacieux puisque légèrement plus haut, son empattement est majoré de 7,5 centimètres, mais il est surtout plus long de 16 centimètres, ce qui lui vaut son espace intérieur plus généreux.
On n’achète pas un Chevrolet Bolt EUV pour la passion que son design soulève. Son style est très générique, il a surtout l’apparence d’un petit véhicule bon marché, et ce, malgré son avant un peu plus musclé et sa longueur supérieure qui apporte un design un peu plus étiré. Beaucoup d’autres modèles électriques déclenchent plus de passion. Je dois cependant avouer que la couleur noir métallisé de mon véhicule d’essai et l’ensemble Distinction (570 $) qui comprenait des jantes de 17 pouces peintes en noir avec des appliques rouges du type « Red Line » apportaient une petite touche intéressante au véhicule.
Le Chevrolet Bolt EUV 2023 est vendu en deux versions, soit LT (43 174 $) et Premier (46 674 $), toutes sont admissibles aux rabais gouvernementaux totaux de 12 000 $, ce qui hausse encore plus l’intérêt. Mon véhicule comportait toutes les options et se vendait à près de 50 000 $, mais j’avais véritablement l’impression d’en avoir pour mon argent. Rien d’important ne manquait. Curieusement, je me suis aperçu qu’il faut débourser 555 $ de plus afin d’obtenir une prise de recharge extérieure éclairée, ça me semble pourtant le genre de détail qui devrait être inclus.
Un habitacle simple, mais efficace
L’intérieur du Chevrolet Bolt EUV est bien conçu. J’aime bien l’instrumentation numérique qui présente toute l’information pertinente d’une manière visuelle et logique. Il me semble important de tout savoir concernant l’autonomie, et c’est bien détaillé dans ce cas-ci grâce à un graphique comprenant la gradation de l’autonomie avec des estimations maximales et minimales. À l’autre extrémité de l’écran, on peut voir la puissance délivrée en kilowattheures.
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Le volant regroupe aussi toutes les fonctionnalités nécessaires, j’apprécie les commandes derrière qui permettent de contrôler le volume et la syntonisation. L’écran de 10,2 pouces du système d’infodivertissement est positionné horizontalement au centre du tableau de bord. Son interface est très simple et offre la possibilité d’accéder sans fil à Apple CarPlay et à Android Auto. On retrouve juste en dessous les commandes de climatisation, j’aime bien l’idée de ne pas les avoir intégrées dans l’interface numérique.
L’avantage du Bolt EUV par rapport à la Bolt EV, c’est l’espace à bord, surtout à l’arrière. J’avais plus d’espace pour les jambes et un meilleur dégagement pour la tête. J’ai beaucoup moins l’impression d’être étouffé, et la position surélevée du siège apporte une bonne visibilité, élément qu’apprécieront les enfants.
Cependant, c’est à l’arrière que j’ai remarqué la plus grande différence entre les deux Bolt. L’EUV offre beaucoup plus d’espace pour les jambes, avec une augmentation de 7 centimètres, ce qui procure une sensation de confort accrue. Les familles, en particulier celles qui ont des sièges pour enfants, apprécieront cette amélioration. De plus, la banquette arrière est surélevée et offre une meilleure visibilité vers l’avant. Curieusement, le Chevrolet Bolt EUV procure moins d’espace de chargement que la Bolt régulière, 462 litres contre 470, une constatation étonnante, sans doute apportée par le toit un peu plus plongeant du Bolt EUV.
Une très bonne autonomie
Le Chevrolet Bolt EUV 2023 dispose de la même motorisation que la Bolt EV, soit un moteur électrique à aimants permanents qui développe 200 chevaux (150 kilowatts) et produit un couple de 266 livres-pieds. Ce dernier est alimenté par un ensemble de batteries lithium-ion de 65 kilowattheures procurant une autonomie annoncée de 397 kilomètres, 20 kilomètres de moins que la Bolt EV, mais qui demeure intéressante.
Ce sont d’ailleurs les armes de choix de la Chevrolet Bolt EUV 2023, son prix et son autonomie. Pas besoin de stresser et de trop calculer ses distances, je n’ai eu à recharger qu’à quelques reprises durant ma semaine d’essai. Après une nuit complète de recharge, j’avais une autonomie de 383 kilomètres, ce qui était suffisant pour effectuer mon déplacement vers les bureaux de RPM à Québec sans devoir recharger en chemin. J’ai conclu ma randonnée avec une consommation moyenne de 17,8 kilowattheures/100 kilomètres, ce qui aurait donné une autonomie projetée de 365 kilomètres.
Une puissance de recharge lente
Deux déceptions dans le cas du Chevrolet Bolt EUV. D’abord, je dois déplorer le confort des sièges. Ma randonnée à Québec m’a bien démontré qu’ils sont trop fermes et mal adaptés aux longues randonnées. L’autre reproche, c’est la puissance de recharge. Le véhicule ne dispose que d’une capacité de 50 kilowatts en recharge rapide, c’est de loin inférieur à la capacité de plusieurs autres véhicules électriques. C’est surtout problématique si vous vous déplacez souvent sur de longues distances et que vous devez utiliser les réseaux de recharge rapide fréquemment. Il faut aussi savoir qu’elle n’a pas de fonction de préchauffage, ce qui par temps froid affecte aussi la rapidité.
En zone urbaine, le Bolt EUV est un pur plaisir. Il est agile, simple à stationner, et la vision tout autour, assez bonne. Il dégage un bon sentiment de confiance. Le couple généreux du moteur électrique, 266 livres-pieds, ajoute aussi à l’effet, une simple pression sur l’accélérateur, et la voiture est lancée rapidement, on a l’impression de pouvoir se faufiler partout, surtout devant les conducteurs de véhicules thermiques. Toutefois, s’il est assez facile de faire patiner les roues avant au départ, le moteur électrique perd de son haleine assez rapidement à mi-parcours, l’accélération devient beaucoup plus linéaire. Du reste, on comprend qu’on n’est pas au volant d’une voiture sport. On remarque bien les transferts de poids en virage, surtout en évitement d’obstacle.
Mon véhicule était équipé du système de conduite Super Cruise, rapidement identifiable par l’insertion dans le haut du volant qui comprend une bande lumineuse verte ou rouge selon le statut du système. En plus de servir de régulateur de vitesse, le Super Cruise permet au véhicule de se diriger seul, sans les mains, ce qui apporte une conduite plus confortable et moins fatigante, surtout sur les longs trajets. Le Super Cruise utilise une série de caméras en temps réel, des capteurs, le GPS et des données de cartographie LiDAR afin d’anticiper les virages. Il s’agit de l’un des systèmes les plus efficaces en son genre, même s’il a connu de petits ratés à certaines occasions. Il faut toujours demeurer vigilant.
On le recommande?
Le Chevrolet Bolt EUV est peut-être populaire chez nous, mais il l’est beaucoup moins chez nos voisins du sud qui sont adeptes de modèles plus imposants. GM compte miser dans le futur sur les nouveaux Equinox EV et Blazer EV et autres véhicules électriques qui utiliseront la nouvelle plateforme Ultium de GM. Malgré certaines craintes sur la disponibilité des pièces à long terme — on espère ne pas revivre le même scénario que dans le cas de la Spark EV — on continu de recommander le Chevrolet Bolt EUV pour sa dernière année de production.
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