Le BMW X6 a été le premier VUS coupé à débarquer chez les constructeurs allemands en 2008, à la suite d’une tendance lancée par Infiniti avec le FX en 2003. Chez BMW, l’idée était de modifier la carrosserie d’un véhicule déjà connu, en l’occurrence le X5, pour en faire un véhicule à l’apparence plus racée.
Même si j’ai toujours trouvé que ces véhicules étaient illogiques, principalement parce qu’ils combinent efficacement les défauts des VUS avec ceux d’une voiture, je n’ai d’autre choix que d’admettre que cette formule plait aux consommateurs. D’ailleurs, la catégorie de VUS coupé n’a pas cessé d’accueillir de nouveaux joueurs, autant du côté des constructeurs allemands que du côté japonais ou suédois.
16 ans après le lancement du premier X6, le constructeur allemand BMW le passe sous le bistouri pour améliorer quelques aspects, afin de prolonger la durée de vie de cette troisième génération. L’essai d’une version M60i m’a permis de constater que ces modifications ne font que bonifier le véhicule.

Style racé
Force est de constater que le style du X6 a évolué de belle manière. D’ailleurs, pour 2024, le constructeur modifie légèrement la partie avant en remplaçant les phares pour des exemplaires plus modernes, avec des coches latérales plutôt que des coches inférieures pour les phares de jour, et en retouchant le pare-chocs pour y intégrer une pièce noire en plein centre.
Ce pare-chocs confirme que le X6 ne vient qu’avec le style M, qui comprend aussi des bas de caisse de couleur harmonisée et des roues à l’apparence plus sportive. C’est une approche contraire à celle du X5 duquel il est dérivé, qui peut aussi recevoir un style plus classique. Pour le reste, les lignes générales sont toujours aussi élancées, avec un toit fuyant abaissé, une grosse devanture et des roues de 21 pouces. À l’arrière, les feux horizontaux donnent l’impression d’élargir la caisse, même si dans les faits le couvercle du coffre demeure très haut. Comme attendu chez BMW, la qualité de l’assemblage est excellente.
Il n’y a rien d’étonnant à cette qualité d’assemblage quand on regarde la facture que commande le X6. La version M60i commence à 113 382 $, montant auquel on ajoute des options plutôt facilement. Avec l’ensemble Premium Essentiel et l’ensemble de conduite avancé sur autoroute, le modèle à l’essai voyait son prix grimper à 123 000 $, y compris la taxe de luxe, une facture pas particulièrement abordable.

L’ère numérique
Même si le tableau de bord conserve à peu près la même forme qu’auparavant, l’année modèle 2024 introduit le « Curved Display », un élément qui se trouve ailleurs dans la gamme BMW depuis quelques années. L’instrumentation de 12,3 pouces et le système d’infodivertissement de 14,9 pouces sont donc regroupés dans la même pièce de verre, qui comprend presque toutes les commandes du véhicule, sauf quelques boutons placés à la console. On y retrouve une bonne qualité graphique et une excellente rapidité d’exécution, même si l’écran d’infodivertissement demande une bonne période d’adaptation. Malgré l’effort effectué par BMW, je trouve que le système MBUX de Mercedes-Benz demeure plus complet, offre plus de possibilités de personnalisations et est plus simple à utiliser.
Ce que j’aime, toutefois, ce sont les choix disponibles pour la sellerie et les appliqués au tableau de bord. 12 choix sont proposés pour le recouvrement des sièges et des panneaux de portière, tandis qu’un choix de 8 appliqués différents est disponible pour la console et le tableau de bord. De plus, l’habitable est fini avec beaucoup de rigueur, avec des matériaux riches, ce qui corrobore l’approche luxueuse du véhicule. Un sans-faute à ce chapitre.

Même si les sièges offrent un excellent support et une position de conduite idéale pour un tel mastodonte, la visibilité vers l’extérieur est entravée par le design du véhicule, notamment en raison du toit bas et des portières hautes. Toutefois, les places arrière demeurent accueillantes malgré le toit fuyant. Les occupants ont assez de place pour la tête.
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La forme du véhicule vient invariablement avec une concession en termes d’espace cargo. On a ici 776 litres, contre 960 pour le X5, une diminution principalement due à la ligne de toit. Aussi, le seuil est haut, vous obligeant à soulever vos bagages très hauts. Voyez donc le X6 comme une voiture à hayon, et non comme un VUS traditionnel, en termes d’espace de chargement.

Un V8 homogène
Pour 2024, un « tout nouveau » V8 de 4,4 litres se trouve sous le capot du X6. Il s’agit d’un moteur à double turbocompresseurs, équipé d’un système hybride léger à 48 volts de nouvelle génération, qui ajoute une puissance électrique de 12 chevaux et un couple de 147 livres-pieds. La puissance totale atteint 523 chevaux et le couple monte à 553 livres-pieds. Cette cavalerie est acheminée aux quatre roues par l’entremise d’une boîte automatique à huit rapports.
Cette version M60i se positionne donc entre la version xDrive40i et la version M Competition en termes de performance (et de prix). Sans surprise, le V8 est d’une efficacité redoutable. Sa façon de livrer la puissance de manière linéaire, aidée par le système hybride léger et l’absence de délai d’activation de la turbocompression qui aplanissent les soubresauts des changements de rapports, donne pratiquement l’impression de conduire un véhicule électrique. En mode Sport, ou même Sport Plus, la mécanique durcit le ton, mais le véhicule demeure facilement contrôlable.

Ce qui surprend aussi pour une telle caisse, c’est l’agilité. Malgré le poids du véhicule et sa position élevée, il se conduit au doigt et à l’œil. La direction est précise et rapide et la suspension contrôle à merveille les mouvements de caisse. J’avoue néanmoins avoir trouvé la suspension un peu trop ferme, même dans son réglage le plus souple. Oui, elle bonifie le comportement routier, mais compte tenu des limites de vitesse et de l’état des routes, qui font qu’on roule plus souvent qu’autrement tranquillement, et du prix demandé, j’aurais aimé plus de latitude dans le réglage.
En termes de consommation de carburant, maintenant, le V8 fait inévitablement une concession par rapport au plus petit moteur à 6 cylindres, mais parvient quand même à impressionner à ce chapitre. J’ai obtenu 10,2 litres/100 km sur une distance de 350 kilomètres, composée de circulation urbaine et d’autoroutes. Plutôt impressionnant compte tenu de la performance de la bête.

Une drôle de bibitte
BMW est arrivée à un haut degré de maturité avec son X6. L’année 2024 ne fait que renforcer cette impression, avec son habitacle de haut calibre et sa performance relevée. Le véhicule est compétent sur la route, bien fini, confortable, tout en étant sérieusement attrayant du point de vue du style. Certes, son côté pratique est sacrifié, mais certaines personnes priorisent sans doute le style, plus que la polyvalence.
À mon sens, la version M60i est difficilement justifiable. Le BMW X6 xDrive40i équipé d’un 6-cylindres offre le même genre d’habitacle et de style, tout en ayant un moteur plus digeste. La puissance est plus que suffisante, la facture est moins élevée et le véhicule ne perd rien de son charme. Et si vous voulez plus de puissance et de performance que le xDrive40i, allez-vous chercher la version X6 M Competition. Vous ne serez pas déçu.
Dans tous les cas, compte tenu de la fiabilité en augmentation, nous recommandons le X6.
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