Le BMW X6 ne laisse personne indifférent. Si certains apprécient ses lignes plus dynamiques, d’autres le considèrent aux antipodes de ce que devrait être un VUS. Beaucoup plus extraverti que la moyenne des utilitaires sport, le BMW X6 est, en fait, une voiture sport coiffée d’une carrosserie de VUS. Il est aussi illogique et inutile que bien des grandes sportives, mais inutile ne veut pas dire qu’il n’est pas intéressant, loin de là.
Pour vous situer, le BMW X6 est en quelque sorte un X5 qui profite d’un habillage plus sportif et dynamique. Malgré ses quatre portières, il a beaucoup plus l’apparence d’un coupé en raison d’une partie arrière très inclinée qui se termine abruptement. Ce design fait son charme, mais lui retire tout l’aspect pratique d’un VUS normal.
Offert en version XDrive40i (83 500 $) et M50i (96 000 $), j’ai mis à l’essai de mon côté la plus bestiale des versions, soit le BMW X6 M Competition 2021, le seul offert à la sauce M maintenant. Si vous cherchez l’ultime VUS sport, vous êtes à la bonne enseigne. Il est plus puissant qu’un Audi RS Q8, le petit cousin du Lamborghini Urus, plus puissant également que le Mercedes-AMG GLE 63 S et plus puissant que tous les Porsche Cayenne à essence. Seul le Cayenne Turbo S e-hybride en offre plus en puissance combinée.
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Son exclusivité a un prix, 133 000 $, mais quand on y regarde de plus près, c’est tout de même très concurrentiel, surtout pour la performance qu’il offre. Attention aux options qui, quoique très alléchantes, feront grimper rapidement la facture. L’ensemble Ultimate, qui équipait mon véhicule d’essai et qui ajoutait une vingtaine d’équipements supplémentaires dont un système de sonorisation plus évolué et des composants en fibre de carbone supplémentaires, valait à lui seul 17 800 $.
Vous cherchez un VUS qui fera tourner les têtes ? Le X6 M devrait faire partie de votre liste. J’ai rapidement salivé de plaisir en apercevant mon véhicule d’essai qui arborait une peinture au fini mat et qui était équipé d’immenses roues de 21 pouces à l’arrière et de 20 pouces à l’avant. J’avais l’impression de prendre le volant d’une voiture sport exclusive, c’est exactement ce que le X6 recrée.
À bord, la présentation est sobre, mais chic et de bon goût. La version M apporte une foule de petits détails supplémentaires ; j’ai bien aimé la présence des deux commandes M en rouge qui permettent d’activer rapidement les modes M1 et M2 qui mémorisent vos préférences en matière de comportement. La finition est impeccable, surtout avec toutes les appliques en fibre de carbone, et le volant n’a pas d’égal en termes de prise en main et d’impression de contrôle. Si la vision est très bonne à l’avant, elle est exécrable tout autour et à l’arrière, notamment en raison de la ceinture de caisse élevée.
Le BMW X6 M Competition 2021 fait dans la dualité. Autant il traite les passagers avant avec égard, autant les passagers arrière sont laissés de côté. Le confort de la banquette n’est pas en cause, mais le dégagement pour la tête pose un problème en raison du toit qui plonge. Si vous êtes moindrement grand, il faut pencher la tête ce qui n’est pas une mauvaise chose, car vous voudrez de toute manière la pencher vers le centre pour voir en avant. Les sièges avant sont tellement larges dans la partie supérieure qu’on n’y voit rien devant. Quant à l’espace de chargement, il est tout aussi pénalisé, on perd 6 litres de volume par rapport au X5, mais c’est surtout sa hauteur réduite qui le rend moins pratique.
Personne ne veut perdre au jeu de la puissance, et BMW s’est assurée de ne pas être en reste. Le cœur du BMW X6 M Competition, c’est son moteur V8 biturbo de 4,4 litres qui pousse sa puissance à 617 chevaux et le couple à 553 livres-pieds, ce qui est plus qu’impressionnant pour un VUS. Jumelé à une boîte de vitesses automatique classique à 8 rapports, il est possible de boucler le 0 à 100 kilomètres/heure en 3,8 secondes, et ce, en compagnie de quatre de vos amis.
Le rouage intégral xDrive est de série, dans le cas du X6 M, il favorise le couple aux roues arrière afin de maximiser les performances du véhicule. Le système est jumelé à un différentiel actif qui optimise le comportement du véhicule, que vous soyez sur l’autoroute ou sur un circuit, là où l’on peut véritablement exploiter tout le potentiel d’un tel bolide.
Il ne faut pas se le cacher, le véritable défi au volant du X6 M Competition, c’est surtout de réussir à se contenir et de demeurer dans les limites de la vitesse légale. Le véhicule ne demande qu’à démontrer ses aptitudes, et l’accélérateur semble vouloir constamment vous attirer dans le vice en relâchant la puissance du moteur dès que vous le titillez.
Le moteur livre son couple sans aucun délai, les deux turbocompresseurs sont d’une efficacité redoutable. C’est étonnant de réaliser comment le véhicule est rapide, il vous cloue au siège à l’accélération, le tout étant accompagné d’une trame sonore profonde de la part du V8. Le rouage intégral réussit à éviter tout patinage des roues, même sur le mode piste, mais attention, car les pneus ultra larges voudront chercher à suivre la moindre roulière et, comme vous l’imaginez, nos routes en regorgent.
Quand on pousse le véhicule, il conserve tout son aplomb, il prouve qu’il n’est pas seulement puissant, mais compétent également. Peu de VUS peuvent prendre des virages aussi rapidement, rien n’est sacrifié au chapitre de la dynamique de conduite, si ce n’est le poids accru du véhicule. Quant aux freins à disque de 15,5 pouces avec étriers à six pistons et de 15,2 pouces à l’arrière avec étrier à un piston, ils sont à la hauteur de la lourde tâche dont ils doivent s’acquitter.
J’ai terminé mon essai avec une consommation de carburant super, se situant légèrement au-dessus des 16 litres/100 kilomètres. Est-ce vraiment important pour ce type de véhicule ?
Le BMW X6 M Competition 2021 ne fait pas dans la demi-mesure. Ses performances dominent sur le côté pratique, mais c’est exactement la raison pour laquelle il a été créé. Il offre une puissance démentielle et des performances qui en font un véhicule inutile, mais ô combien agréable à conduire. Il fait appel aux sens et non à la logique et avec une fiche de fiabilité qui s’améliore, mais qui n’est toutefois pas à toute épreuve, nous vous le recommandons.