J’avais bien hâte de mettre à l’essai la BMW i4 2024, un modèle sur lequel on m’a posé plusieurs questions dans le passé. Il s’agissait bien souvent d’acheteurs à la recherche d’une voiture électrique, mais, surtout, d’une alternative à la Tesla Model 3, voiture qui, pour différentes raisons, ne les intéressait pas. Malgré les avancées en la matière, les choix ne sont toujours pas très nombreux dans ce segment, ce qui met la BMW i4 2024 sous les projecteurs.
Il faut savoir que les deux voitures jouent sur le même terrain, même si les récentes baisses de prix de la Model 3 la rendent maintenant plus abordable. Alors que la Tesla Model 3 2024 débute au prix de base d’un peu moins de 56 000 $, — de 57 600 $ pour la Polestar 2 — il faudra payer minimalement 59 000 $ pour vous offrir la BMW i4 2024, mais elle offre plus de variété en termes de versions et de types de motorisations.
Deux des quatre versions admissibles aux rabais
Quatre versions sont offertes, i4 eDrive35 Gran Coupe (58 758 $), i4 eDrive40 Gran Coupe (67 758 $), i4 xDrive40 Gran Coupe à rouage intégral (73 668 $) et, enfin, la bestiale i4 M50 xDrive Gran Coupe (83 668 $) qui dispose également de l’intégrale. Une visite sur le configurateur de prix de BMW Canada nous fait découvrir que les prix grimpent assez vite dans le cas de la BMW i4 2024.
Il faut noter que seules les livrées eDrive35 et iDrive40 à propulsion sont admissibles au rabais de 7 000 $ du provincial, même chose au fédéral avec un rabais supplémentaire de 5 000 $. C’est dommage, BMW Canada a raté une chance de rivaliser encore plus directement avec Tesla dans le cas de la nouvelle xDrive40 à rouage intégral.
Un style réussi
En termes de style, la voiture est très jolie. Ce n’est pas étonnant, elle est basée sur la BMW de Série 4 Gran Coupé, l’une des plus belles voitures sur le marché. Elle allie donc les attraits d’une berline, mais présente le style plus sportif et dynamique d’un coupé sport avec, bien entendu, les inconvénients qui accompagnent cette configuration. On y reviendra. L’avant dispose de la grille emblématique de la marque avec ses naseaux à la verticale, c’est sans doute l’élément visuel le plus discuté. Quant à mon véhicule, sa couleur de carrosserie Vert Sanremo n’entre pas réellement dans mes choix favoris ; heureusement, il y a une panoplie de choix de couleurs, 13 en tout.
Les jantes de 19 pouces Aero offertes en option qui équipaient mon véhicule apportaient une touche intéressante, mais il faut savoir qu’il y a un prix à payer, elles amputent l’autonomie de la voiture de 39 kilomètres, tout de même!
Bref, BMW a décidé de proposer un style similaire à ses autres véhicules dans le cas de son modèle électrique, ça détonne avec la tendance actuelle. Les autres constructeurs prennent plaisir à rendre leurs véhicules à électrons très distinctifs, comme si les acheteurs avaient besoin d’affirmer haut et fort leur allégeance.
Confort à l’avant, un peu moins à l’arrière
C’est en prenant place à bord qu’on remarque le principal avantage de la BMW i4 par rapport à la Tesla Model 3. L’impression de luxe et de qualité est beaucoup plus présente. BMW sait y faire en matière d’habitacle depuis des décennies, et c’est bien visible à bord de l’i4, que ce soit par l’attention aux détails ou par l’ergonomie et l’interaction avec les diverses commandes. Quelques accents bleus, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, démarquent aussi l’i4.
L’aspect technologique de la voiture est surtout apporté par un large écran incurvé qui unit l’écran d’instrumentation a affichage de 12,3 pouces à celui du système d’infodivertissement de 14,9 pouces. On a donc l’impression d’avoir un seul écran qui permet de tout contrôler sans autres commandes classiques. Il ne reste que le bouton rotatif du volume des commandes de changements de pistes qui sont placés un peu plus bas, c’est parfait pour moi.
Les sièges avant procurent un bon degré de confort et un bon maintien de chaque côté. On se sent bien ancré. Le sentiment de faire corps avec la voiture est aussi renforcé par la prise en main du volant, un autre aspect auquel BMW accorde toujours un grand soin.
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À l’arrière, c’est une tout autre histoire. C’est ici que le véhicule paie le prix de sa configuration de coupé à 4 portières. Les portières arrière, sans cadre, sont très étroites, et l’accès, surtout la sortie, n’est pas simple. On retrouve aussi très peu de dégagement aux jambes, surtout si les passagers avant prennent tout l’espace dont ils ont besoin. Même chose pour la tête, le toit qui plonge réduit l’espace. Au moins, son hayon à l’arrière la rend très pratique quand vous devez transporter des objets plus encombrants, une poche de hockey avec un bâton, notamment.
Une bonne autonomie
Il y a beaucoup de variété technologique du côté de la BMW i4. La version de base eDrive35 n’a qu’un seul moteur électrique qui transmet ses 282 chevaux aux roues arrière. Sa batterie de 70,2 kilowattheures procure une autonomie maximale de 444 kilomètres. La version eDrive40 procure plus de puissance et d’autonomie ; son moteur électrique déploie 335 chevaux, et sa batterie de 83,9 kilowattheures autorise une autonomie de 484 kilomètres.
Mon modèle d’essai reprend donc essentiellement la base de la BMW i4 eDrive40 ordinaire, mais avec l’ajout d’un second moteur électrique afin de créer un rouage intégral. La puissance passe alors à 396 chevaux, et son autonomie à 494 kilomètres, c’est assez intéressant, mais elle concède la bataille de l’autonomie à la Tesla Model 3 AWD Long Range avec ses 549 kilomètres. Elle devient donc intéressante pour ceux qui recherchent une voiture à 4 roues motrices, mais qui ne veulent pas dépenser le prix exigé pour la M50 xDrive, bolide de 536 chevaux que mon collègue Samuel Lessard a mis à l’essai en 2022.
Presque tout l’ADN de BMW
Au volant, on remarque d’abord le silence de roulement. En l’absence d’un échappement pour nous tenir réveillés et enterrer les bruits extérieurs, BMW a réussi à bien filtrer les bruits ambiants et à créer un habitacle très silencieux. On entend bien toutes les discussions à l’arrière, ce n’est peut-être pas toujours une bonne chose quand il s’agit d’enfants.
BMW a voulu faire de l’i4 une voiture qui, non seulement procure des accélérations grisantes, mais qui est aussi performante en virage et au freinage. Le constructeur a réussi à faire de l’i4 une voiture équilibrée à tous les niveaux, mais il lui en manque tout de même un peu pour être à la hauteur de sa Série 4. Je n’ai pas retrouvé la même impression de contrôle, de performances générales et, surtout, de faire aussi bien corps avec la voiture. Mais attention, aucune autre voiture électrique n’offre un degré de sportivité égal à cette i4.
Chaque fois que je prenais le volant, je donnais un second coup au levier d’embrayage, c’est le raccourci le plus rapide afin d’engager la régénération la plus agressive qui permet de conduire la voiture presque d’un seul pied. Ce mode permet de récupérer un maximum d’autonomie dès que vous lâchez l’accélérateur. Il faut toutefois bien doser, sinon vous risquez de donner le mal de cœur à vos passagers.
Après une première recharge complète, l’ordinateur m’indiquait une autonomie de 371 kilomètres, loin de celle promise. J’ai l’impression que le conducteur avant moi n’avait pas une conduite très efficace. Les chiffres se sont améliorés durant la semaine, et, avec son niveau d’autonomie, je n’ai pas eu à me brancher chaque jour, et ce, malgré la température plus fraîche d’un hiver qui n’en est pas vraiment un.
J’ai conclu la principale portion de mon essai avec une consommation énergétique moyenne de 22,3 kilowattheures/100 kilomètres, ce qui dans les circonstances me permettait d’obtenir une autonomie d’environ 376 km. On peut faire mieux, mais il faudra conduire cette Série 4 électrifiée de 396 chevaux comme une Nissan LEAF, ce n’est pas facile.
Le modèle toujours en évaluation par RPM
Malgré mes quelques reproches, je dois avouer que j’ai bien aimé la BMW i4 2024. Son autonomie est assez intéressante pour offrir une bonne tranquillité d’esprit, mais c’est surtout son comportement qui m’a séduit, moi qui fais souvent passer le plaisir de conduite à l’avant-plan dans mes achats. Il s’agit d’une voiture efficace, mais surtout, inspirante.
L’équipe de RPM a placé le modèle en évaluation, le temps que la voiture nous démontre sa fiabilité, une précaution encore plus importante dans le cas d’un véhicule électrique.
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