Créé en 1948, le Land Rover Defender a roulé sur tous les continents dans les endroits les plus reculés du monde. Pour bon nombre de tribus, le Defender est le premier et le seul véhicule qu’ils n’auront jamais vu. Le pari est énorme pour Land Rover d’autant plus que le Defender fait son grand retour en Amérique du Nord.
Quand ils redessinent un véhicule avec une personnalité aussi forte et distinctive que le Land Rover Defender, les stylistes sont obligés de respecter son héritage. Dans le monde des VUS hors route, le Defender ne fait pas exception. Regardez simplement les deux autres légendes du genre : Mercedes-Benz G-Wagon (aussi connu sous le nom de Classe G) et Jeep Wrangler. On comprend que le conservatisme est de mise, et c’est parfait comme cela. On veut un Defender pour ses capacités mais aussi pour son look. Et c’est réussi ! Les détails et les références au passé sont évidents, et on les a bien intégrés sans tomber dans la caricature.
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Land Rover offre deux empattements : le 90 à 3 portières et le modèle à l’essai, le 110 à 5 portières. On sait toutefois qu’une version 130 est en préparation pour augmenter les dégagements aux places 6, 7 et 8 dans le coffre. L’une des beautés du Defender vient de l’infinité de possibilités de configurations. Exemples : 8 designs de jantes de 19 à 20 pouces, trois types de toits différents (fermé, ouvrant, coulissant) et pas moins de 4 ensembles d’accessoires (Explorateur, Aventure, Campagne, Urbain). Pour encore plus d’unicité, on peut avoir un coffret latéral, un porte-bagage, une échelle, des marchepieds, des décalques, des arches de protection plus large, une prise d’air surélevée et un couvercle de pneu de secours. Toujours à grands frais, cela contribue au facteur « wow » du Defender.
Le Defender a beau être un Land Rover, pas question de cuirs fins ni de boiseries fines aux 48 couches de verni lustré. C’est fait pour trimer dur, pour jouer dehors, pas dans un salon.
La finition se montre sans reproche, et l’on propose une collection de matériaux à la fois originaux et endurants. On le dit rarement, mais quelle bonne idée de retrouver beaucoup de plastique : entretien facile.
Pour une présentation unique et pratique, on retrouve plusieurs caractéristiques intéressantes comme une tablette qui fait la largeur du tableau de bord et un éclairage ambiant. On laisse des rivets à la vue pour une allure plus robuste. La planche de bord compte sur tous les gadgets numériques du constructeur à l’instrumentation et à l’infodivertissement. Même si son objectif n’est pas de nous cajoler, il y a énormément d’équipements à bord. Malheureusement, les craquements étaient omniprésents et de partout.
Même s’il est conçu pour l’aventure, on obtient un haut degré de confort, et l’espace ne manque pas. Les réglages ne se comptent pas, et l’on jouit d’une excellente visibilité. La collection de caméras aide. Pour l’arrière, l’accès est facile grâce à de larges portières à grande ouverture. Au coffre, même s’il est possible d’avoir deux sièges supplémentaires, nous ne le recommandons pas ; attendez le 130. Dans le 110 à 5 ou à 6 places, on obtient 972 litres de base et 1 875 une fois le dossier rabattu. Notez que le Defender n’a pas de hayon mais bien une porte à ouverture latérale.
Il existe une variété de moteurs livrables sous le capot du Defender. À la base de la gamme, un 4-cylindres de 2,0 litres de 300 chevaux, et le moteur à l’essai, un 6-cylindres en ligne turbocompressé de 3,0 litres bon pour 395 chevaux et un couple de 406 livres-pieds. Comme dirait l’autre : « Ça marche en maudit » (de 0 à 100 kilomètres/heure en 6,1 secondes). Non seulement la puissance est-elle au rendez-vous, mais la boîte de vitesses automatique à 8 rapports affiche un rendement très fluide. Le Defender présente une capacité de remorquage de 3 864 kilos (8 500 livres).
Pour ceux qui voudront plus de vélocité, le Defender proposera aussi un V8 de plus de 500 chevaux. Déception : Land Rover n’importe pas l’hybride rechargeable avec sa batterie de 19,7 kilowattheures et ses quelque 43 kilomètres d’autonomie électrique.
Au même titre qu’un Wrangler, le Defender est fait pour aller partout où il n’y a pas de route. C’est là qu’il prend tout son sens. C’est avec PLAISIR que je me suis jeté dans le champ pour en tester les capacités.
On compte sur une collection de modes de conduite qui optimisent le rouage en fonction du type de terrain sur lequel nous roulons. Les suspensions sont adaptatives et pneumatiques ; elles peuvent surélever le Defender et lui assurer une garde au sol de 11,5 pouces ; le Jeep Wrangler Rubicon est à 10,8 pouces. Cet attribut, en plus de ses angles d’approche (38 degrés), ventraux (28 degrés) et de fuite (40 degrés), lui permet de passer où bon lui semble avec facilité, même dans 35 pouces d’eau. La gestion de la puissance et du différentiel autobloquant fait qu’il a toujours du mordant.
Sur la route, son comportement étonne. Stable, il faut pousser la note pour le perturber. La direction répond avec une belle précision et donne un réel agrément de conduite. Ses suspensions fait que toutes les imperfections deviennent imperceptibles. Les gros freins (avant : 14,3 pouces ; arrière : 13,8 pouces) démontrent une bonne puissance et un aplomb certain. Tout semble aller pour le mieux jusqu’au moment où l’on voit sa consommation de carburant à 16,5 litres/100 kilomètres, sur de l’essence super, bien sûr.
J’adore le Defender. C’est une légende qui fait honneur à sa réputation, même celle de sa fiabilité. Le modèle à l’essai, en plus de ses innombrables craquements, sentait le liquide de refroidissement. Ce n’est pas normal. Est-ce que nous le recommandons ? Nous aimerions tellement, mais non. Sa fiabilité reste un problème, et que dire de la consommation !