Je vous ai déjà parlé du Ranger en 2019, et Sylvain Raymond a fait de même en 2020. Pourquoi l’essayer une fois de plus ? C’est bien simple, notre position a évolué en raison de l’amélioration de sa fiabilité. Sur papier, c’est une chose, mais dans la vraie vie, nous nous sommes demandé si son rendement était aussi à la hausse. J’ai donc profité de l’arrivée de la version Tremor pour en reprendre le volant. Au menu : hors-route et remorquage.
La version Tremor est une nouveauté pour 2021 et s’inspire de ses grands frères de la Série F. En matière de design, le Ford Ranger est reconnaissable entre tous avec des lignes internationales plus délicates, à l’australienne dirions-nous. Même s’il existe ailleurs dans le monde sous cette forme depuis 2016, je considère qu’il a bien vieilli. Il faut souligner que cette génération tire à sa fin. Une nouvelle arrivera en 2022.
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C’est quoi Tremor ? Il s’agit d’une option pour le hors-route à 5 250 $ qui peut être ajoutée à l’ensemble Lariat qui, lui, est à 3 115 $. Donc pour avoir droit à cette version, vous devez débourser quelque 8 365 $. Comme dirait l’autre : « Ça commence à faire du bidou ! » Qu’est-ce qu’on obtient pour cette somme ? Dans le cas précis du Tremor, on remarque d’emblée les deux C rouges dans la calandre. Par la suite les gros pneus 265/70R17 sont montés sur des jantes peintes en noir exclusives à ce modèle. Histoire d’en faciliter l’accès, des marchepieds sont inclus. Pour une plus grande protection, des plaques sont ajoutées sous le véhicule, et l’on pulvérise l’intérieur de la caisse. Il faut noter que le Tremor n’est livrable qu’avec cette configuration de carrosserie, soit la cabine à quatre portières CrewCab et une caisse de 5 pieds.
Dans l’habitacle, le Ranger ne cherche pas à réinventer la catégorie. La recette des matériaux rigides et durables est maintenue. Le design général demeure assez générique, mais il offre l’avantage de limiter les distractions. Cette camionnette veut rester pratico-pratique et elle le fait bien. Les commandes sont d’accès facile, placées au bon endroit, et la taille des boutons, pour la plupart, permet une manipulation aisée. Avec l’option Lariat, on obtient l’instrumentation en 3 sections qui existe chez Ford depuis des lunes, mais elle est toujours aussi fonctionnelle. Parmi les gadgets dignes de mention, le Tremor intègre au sommet du tableau de bord 6 interrupteurs pour auxiliaires. Donc si vous avez envie d’ajouter des accessoires, vous pouvez le faire sans problème.
À l’avant, les sièges offrent un confort correct pour les longs trajets, mais comme c’est le cas dans une camionnette, le maintien latéral est presque inexistant. On jouit d’une bonne visibilité périphérique sous tous les angles et on le doit en partie à la minceur des piliers A. Par contre, leur base mériterait d’être moins large.
À l’arrière, les choses se gâtent. L’ouverture de la portière est limitée, cette dernière n’est pas particulièrement longue. Les dégagements aussi suscitent la critique. Même si l’assise est très courte, il sera difficile pour un adulte d’y trouver du confort. Les places arrière doivent être considérées d’appoint ou pour enfants. En relevant la base du siège, on découvre des bassins de rangement très pratiques qui nous permettent de cacher des objets des regards indiscrets.
Je dois vous l’avouer, j’avais des doutes quant à la fiabilité du 4-cylindres turbocompressé de 2,3 litres, le seul qui équipe la version nord-américaine du Ranger. Il y a eu quelques problèmes en début de production, mais on doit admettre que Ford a rapidement corrigé le tir. La puissance de 270 chevaux est correcte, mais ce qui met en lumière cette mécanique est son couple de 310 livres-pieds à 3 000 tours/minute. Le moteur émet un petit sifflement et fait voir toute sa puissance.
La boîte de vitesses automatique à 10 rapports s’est améliorée dans sa gestion. La dernière fois, elle était plus hésitante. Elle ne sait pas toujours quel rapport adopter, mais c’est passablement moins fréquent qu’il y a deux ans. Comme il s’agit d’une camionnette, la question de la capacité de charge importe, tout comme celle du remorquage. Dans cette configuration, il peut porter 844 kilos (1 860 livres) dans sa caisse et 3 402 kilos (7 500 livres) en remorquage.
Je n’ai jamais aimé la conduite d’une camionnette en raison du manque de précision endémique de la direction, des suspensions molles et du sautillement du train arrière. Le Ranger cadre dans cette catégorie en utilisation normale sur la route. Par contre, quand on l’utilise dans le cadre de ses moyens, il brille. En hors-route, je me suis franchement amusé comme en témoignent mes photos. L’apport des amortisseurs Fox à réservoir arrière et leur configuration pour le hors-route permettent non seulement une garde au sol plus élevée (8,9 pouces au total), mais un comportement plus sain.
À cela, on peut ajouter le différentiel arrière à verrouillage électronique de même que des aides à la conduite hors route comme le Trail Control, un genre de régulateur de vitesse en pentes abruptes. On peut aussi jouer en fonction des conditions avec les multiples programmes du Terrain Management System. L’éventail est large et efficace, dont une application pour le hors-route. Comme il se doit, les gammes 2H, 4H et 4L sont de la partie. Finalement, Ford propose un mode remorquage qui permet d’optimiser le rendement des composants mécaniques. Du travail aux activités extérieures, le Ranger vient avec une configuration pour presque toutes les situations que l’on peut imposer à une camionnette.
Ayant fait du remorquage avec une masse entre 3 000 et 4 000 livres, le Ranger n’a pas bronché. Par contre, l’approche de la turbocompression n’offre pas nécessairement d’avantages en matière de consommation, j’ai tablé à 13,7 litres/100 kilomètres. Bien évidemment, je n’ai pas fait que du remorquage, je me suis aussi amusé dans la boue, ce qui a affecté la consommation !
Le Ford Ranger n’a pas atteint la liste des 3 meilleures camionnettes selon RPM, mais il demeure un produit que nous recommandons. Il se trouve derrière les Toyota Tacoma, Jeep Gladiator et Honda Ridgeline. Il y a un autre point qui doit pris en considérant, le Ranger, surtout dans sa version Tremor, n’est vraiment pas donné à plus de 54 000 $. À ce compte-là, ajoutez 4 000 $ et vous avez un F-150 Lariat…