D’ici 2030, MINI promet que l’ensemble de sa gamme sera entièrement électrique. Sans dire que le temps presse, on peut dire que les choses doivent commencer à bouger, et elles bougent! On connaît déjà la Cooper S E depuis 2020 et voilà que, pour 2025, une deuxième offre entièrement électrique se joint à l’entreprise, le Countryman S E. Maintenant, la question consiste à savoir comment le constructeur MINI parvient à juxtaposer l’électrification à son VUS, tout en assumant un gain en taille et en masse, sans perdre son légendaire agrément de conduite.
Du pur MINI
MINI se transforme en matière de design. Le constructeur délaisse les présentations chargées de chrome et d’appliques décoratives. On marque le pas avec la Cooper 2025, mais aussi le Countryman 2025. La devanture est épurée avec un cadre de calandre couleur bronze, une couleur qui est d’ailleurs reprise à de nombreux endroits : les jantes, le toit, les rétroviseurs en bas de caisse. Les blocs optiques entièrement à DEL conservent leur encadrement lumineux de la précédente génération, mais, cette fois, la forme générale est plutôt rectangulaire. Même si c’est différent, on voit la continuité dans le design. Pour 2025, le propriétaire sera en mesure de jouer avec diverses thématiques « Signature » pour l’éclairage de ce composant. L’idée est reprise aux feux arrière même si le demi « Union Jack » est toujours offert.
De profil, c’est là qu’on voit que les proportions du Countryman sont beaucoup plus imposantes que sur les deux autres générations modernes. Par rapport à 2024, en longueur, il passe de 4 314 à 4 433 millimètres, donc 119 millimètres de plus. Même approche en largeur (97 millimètres de plus) et en hauteur (21 millimètres de plus). Le MINI n’est plus vraiment mini! Les jantes sur le modèle à l’essai optaient pour un style en ventilateur et d’une taille de 20 pouces. MINI a toujours offert un toit « flottant » sur ses produits, mais ici, on voit une évolution avec une « languette » qui descend sur la custode. Chaque modèle de Countryman aura sa propre signature sur ce composant.
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À l’arrière, l’évolution est la plus modeste. Les feux sont moins mis en valeur que précédemment. On voit bien qu’une bonne partie du gain en volume se passe derrière l’essieu. La vitre latérale est beaucoup plus longue. Là encore, je perçois un recul quant aux proportions du Countryman. Il n’est plus le joli petit VUS compact que j’aimais et qui se distinguait du reste du marché.
Concentration de l’héritage
MINI possède une riche histoire, et plusieurs éléments de design se sont imposés au cours des décennies. L’un de ces éléments est le cadran central. Il a évolué au gré des générations pour devenir un unique disque au centre de la planche de bord. De 9,4 pouces, cet écran OLED, une première dans l’industrie de l’automobile, regroupe toutes les commandes du véhicule.
Le système multimédia de 9e génération (merci BMW) se montre très clair, mais l’ergonomie est lourde en raison de la quantité d’information. Il faut prendre le temps de s’y faire pour l’apprécier. Comme on est dans un environnement MINI, le système est personnalisable tout comme l’humeur de la voiture qui ne compte pas moins de 8 modes de conduite. Dans chaque cas, nous verrons une variation sur les couleurs d’ambiance. Leur intégration est particulièrement impressionnante puisqu’on trouve des lumières sous le recouvrement de tissu de la planche de bord. Je dois l’admettre, c’est totalement réussi.
Un affichage tête haute est livrable en option, mais il est distribué par l’entremise d’une languette de plastique rétractable. Les données y sont nombreuses, mais l’affichage n’est pas bien positionné. On devait avoir des interrupteurs à bord pour la suite de la tradition. Avec cette génération du Countryman, ils n’en restent que deux, un pour la boîte de vitesses et l’autre pour les modes de conduite.
La position de conduite est bonne, mais on sent qu’il est plus gros qu’avant. La visibilité est presque sans entrave, une caractéristique propre à toutes les MINI ou presque. Les sièges offrent un bon confort et un bon maintien ; cependant, j’aimerais plus de possibilités pour ce qui est des réglages. Je dois souligner l’effort de design apporté au modèle à l’essai avec son habillage brun et bleu absolument superbe et ses dégradés dans les portières.
À l’arrière, les dégagements sont mieux que précédemment, en particulier pour les hanches et les jambes. La banquette arrière est plus large de 25 millimètres, ça fait une différence. Malheureusement, cette version électrique ne permet pas de conserver la banquette sur glissières pour plus de fonctionnalité. Du côté du coffre, il y a une majoration en volume. On est maintenant à 460/1 450 litres contre 450/1 275 sur le modèle 2024. Le Countryman jouit d’un sous-coffre, mais pas de coffre sous le capot.
L’esprit MINI prend le bord
Avec une masse de 2 000 kilos, 340 kilos de plus qu’un Countryman JCW, la dynamique de conduite n’est plus ce qu’elle était. Le passage à cette nouvelle génération ne fait plus de compromis en matière d’électrification. L’ancien S E était mû par une motorisation hybride rechargeable, là on passe entièrement aux électrons.
Les versions canadiennes sont toutes équipées de 2 moteurs et du rouage intégral ALL4. Celui de l’essieu avant fait 150 kilowatts (204 chevaux), alors que celui positionné à l’arrière fait 81 kilowatts (109 chevaux). Le Countryman S E est donc le plus puissant de la gamme à 313 chevaux et produit un couple de 364 livres-pieds. Le rouage favorise la traction. Le train arrière ne s’activera qu’en cas de besoin : accélération, perte d’adhérence ou en situation hors route. MINI clame une accélération en 5,6 secondes au sprint de 0 à 100 kilomètres/heure. En accélération vive, je n’ai pas noté le chrono, mais bien l’important effet de couple qui torture la direction. D’une manière générale, la direction m’a laissé de glace. Historiquement, la direction d’une MINI est une petite merveille. Là, elle est précise, mais communique peu. L’esprit de MINI a pris le bord.
Ce MINI n’aime pas se faire brusquer, ce qui est encore plus frappant en virage. Les suspensions peinent à contenir les mouvements de caisse imposés par les lois de la physique. La masse de la batterie a beau être basse, elle compromet le comportement du Countryman si l’on pousse un peu trop en dynamisme. Sur le mode « B », le Countryman compte sur un freinage régénératif puissant, mais dont la calibration me semble juvénile. Il est difficile d’être progressif, et, sur les derniers centimètres, les étriers mécaniques serrent les disques et forcent ainsi une immobilisation sèche et désagréable.
La batterie au lithium-ion affiche une capacité de 66,45 kilowattheures. Même si le Countryman S E est tout nouveau pour 2025, je me rends vite compte qu’il n’est pas muni de haute technologie, et qu’il n’est pas particulièrement innovant. Le chargeur embarqué est de 22 kilowatts (AC) dans une borne de niveau 2. On atteint 130 maigres kilowatts (DC) dans une borne de niveau 3. Pour un nouveau modèle 2025, la barre des 175 à 200 kilowatts me semble de plus en plus un minimum. MINI promet toutefois une recharge de 10 à 80 % sous les 30 minutes quand les conditions optimales sont remplies, à valider. MINI n’a pas encore dévoilé les cotes de consommation nord-américaines du Countryman S E 2025. En revanche, durant mon essai avec une moyenne de 18,8 kilowattheures/100 kilomètres, j’obtenais une autonomie théorique de 353 kilomètres. Peu impressionnant.
Conclusion
Mes attentes étaient élevées quant au MINI Countryman S E. J’espérais que MINI puisse garder son esprit joyeux à la conduite comme avec la Cooper S E. Ce n’est pas le cas. MINI a sacrifié une partie de son ADN pour en faire un véhicule axé sur les besoins d’une famille. Il faut se souvenir que, initialement, le Countryman devait rester petit ; si l’on voulait plus gros, BMW était là pour prendre la balle au bond. L’habitacle est le seul élément qui m’a séduit, tout le reste m’a laissé sur mon appétit.
En matière de prix, il commence à 59 990 $ plus quelque 3 152 $ de frais, dont ceux du transport et de la préparation. Ce faisant, il est admissible aux rabais des deux paliers de gouvernement totalisant 12 000 $. Toutefois, n’oubliez pas l’interminable liste de possibilités de personnalisation qui feront monter la facture. BMW/MINI font bien en matière d’électrique, mais il s’agit d’une toute nouvelle génération de produit ; nous vous recommandons d’attendre avant d’opter pour ce petit VUS électrique afin de valider sa fiabilité et son rendement plus en profondeur.
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