2025 représente une date importante pour MINI puisque le Countryman aura 15 ans. Pour l’occasion, le constructeur lance une 3e génération. Comme c’est l’habitude, au changement de version, on offre plus de tout, mais, dans le cas de ce MINI, c’est particulièrement frappant. Mais pour être « + tout », le Countryman a-t-il vendu son âme au diable?
Gonfler l’évolution
On ne peut plus dire que le Countryman est mini. Aligné plus que jamais sur ses cousins bavarois X1 et X2, il gagne en dimensions : 130 millimètres en longueur à 4 433 (surtout au coffre), 60 millimètres en hauteur à 1 656, et 22 millimètres en empattement à 2 692, c’est beaucoup. Ce changement d’approche entraîne une importante variation des proportions. Autrefois trapu, il est dorénavant plus massif, et l’effet est accentué par le capot très plat et l’aire de chargement plus volumineuse. Les jantes de 20 pouces contribuent aussi à cet effet d’amplitude.
Le John Cooper Works arrive avec sa propre sauce. D’abord, il est le premier véhicule qui porte le nouveau logo de JCW. Ce design, qui imite grossièrement un drapeau à damier, est reconduit au grillage de la calandre. Cette dernière, plus grande, vient avec un cadrage au fini noir lustré, une texture reprise à plusieurs endroits. Les blocs optiques sont à DEL, et l’on retrouve toujours le cercle caractéristique du côté des phares de jour. Comme on suit la mode de la personnalisation, il est maintenant possible de jouer avec divers motifs du côté des DEL, comme pour les feux.
Le pare-chocs propose un design unique au JCW. Les bandes rouges verticales donnent le ton au dynamisme. Le rouge est associé à JCW et s’impose sur le toit, les rétroviseurs et les étriers de frein. Le toit « flottant » descend sur le pilier C avec sa propre signature. Chaque version du Countryman aura une signature unique à cet endroit.
À l’arrière, l’évolution est moins manifeste. Les feux sont simplifiés, mais permettent différentes thématiques d’éclairage. Outre un design unique au JCW, on reconduit le style « Union Jack ». En bas de pare-chocs, MINI impose un gros diffuseur noir lustré équipé de 4 pots d’échappement à 100 millimètres chacun.
L’héritage au service de la modernité
On voit toujours bien dans un MINI. Le pavillon de toit est haut et plat. Comme il est soutenu par des piliers A et B minces, la visibilité est bonne. Le JCW vient avec des sièges sport confortables et avec des supports conformes à la vocation du modèle. De tout temps, le tableau de bord des MINI s’est défini à partir du cadran central. Aujourd’hui, MINI met ce point en valeur plus que jamais. La planche de bord est d’une simplicité déconcertante. Il s’agit d’un grand tube recouvert de tissu fabriqué de polyester recyclé où l’on appose un cercle de 9,4 pouces en plein centre. Ça frappe, mais j’adore !
Ce cercle intègre la technologie OLED, une première dans l’industrie. En son sein, les commandes de la climatisation, du téléphone, de la navigation et des applications y sont intégrées. MINI a travaillé pour simplifier son système multimédia. Il l’est, mais il y a encore du travail à faire. Le nombre d’icônes demeure important. Les commandes vocales et les « gadgets » sont au cœur de la stratégie d’utilisation. Oui, on va même jusqu’à permettre d’écouter des films et des jeux vidéo quand on est à l’arrêt. Comme on est dans l’univers MINI, il y a un effort réel quant au design des différents tableaux, et il faut admettre que c’est réussi surtout quand on fait varier les modes de conduite.
Devant le conducteur, il y a un affichage tête haute en option, selon le modèle. Livré sur une languette mécanisée, je le trouve trop bas, mais au moins il offre un design graphique intéressant et beaucoup d’information. Un MINI ne peut être un MINI sans interrupteurs. On les retrouve sous l’écran, et ils servent à la gestion de la boîte de vitesses et des modes de conduite. Le démarrage se fait à partir d’une clef pivotante. Le tout est mignon.
Les détails sont multiples. Le tissu du tableau de bord est rétroéclairé le soir, et les accents rouges sont mis en valeur partout dans l’habitacle. Il y a même une bande de tissu à la base du volant. Le rangement est assez limité malgré la présence d’un petit coffre à la console. À l’arrière, le changement de génération apporte une révolution. Les dégagements permettent à des adultes de prendre place en tout confort. La banquette est même sur glissières dont le débattement atteint 13 centimètres. Le dossier est inclinable en 6 positions. Cela peut sembler des détails, mais ça transforme complètement la vocation du Countryman. Le coffre a maintenant un volume de chargement de 505 litres et passe à 1 530 quand on abaisse le dossier.
Cœur de M35i
Ce n’est pas un secret! Le Countryman est ni plus ni moins qu’une interprétation anglaise des BMW X1 et X2. Dans le cas du John Cooper Works, c’est du côté du M35i qu’on emprunte la mécanique. C’est loin d’être une tare. On obtient un 4-cylindres turbocompressé de 2 litres dont la puissance atteint 312 chevaux, et le couple, 295 livres-pieds. Il est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 7 rapports à double embrayage.
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La puissance ne fait pas défaut, malgré un léger délai de la turbocompression à l’accélération. Une fois réveillés, le moteur et la boîte de vitesses chantent à l’unisson. Autant j’ai détesté cette boîte dans le X1 28i, autant j’en ai apprécié le passage chez JCW et dans le M35i, ce qui a de beaucoup amélioré son rendement, surtout en mode Sport. Fini les hésitations, les rapports s’enchaînent avec aplomb, ce qui augmente le plaisir de conduire. Pour plus de contrôle, le volant compte des sélecteurs de vitesses pour jouer avec les rapports.
Avec la JCW, les suspensions adaptatives en option peuvent jouer de 15 millimètres en fonction du mode de conduite. Dans toutes les circonstances, elles sont fermes et cadrent bien avec l’esprit du modèle. Sur mauvais pavé, il faut admettre que les amortisseurs sont secs. Cependant, quand on arrive en courbe et en virage, on obtient l’aplomb requis pour jouer avec le véhicule. Au Canada, tous les Countryman viennent avec le rouage intégral ALL4 qui favorise le train avant. Par conséquent, en accélérations vives, on ressent un léger effet de couple qui déstabilise la direction, ça n’a pas sa place.
Les gains en masse et en volume altèrent nécessairement la conduite du type « Go-Kart » qu’on connaît des MINI depuis toujours. On a beau avoir un mode « Go-Kart », ce Countryman est un peu moins plaisant à conduire que l’ancien. MINI propose pas moins de 8 modes de conduite. Les trois quarts ne servent qu’à créer des ambiances à bord.
Au lancement, le Countryman vient avec une seconde motorisation à combustion interne. Le modèle d’entrée de gamme « S » reçoit le même 4-cylindres que les BMW X1 et X2 28i. Turbocompressé, la puissance est alors de 241 chevaux, et le couple, de 295 livres-pieds. L’automatique à 7 rapports à double embrayage est reconduite. Tous les Countryman de nouvelle génération ont une capacité de remorquage de 1 200 kilos (2 646 livres).
Conclusion
Le passage du Countryman dans sa 3e génération entraîne une foule de compromis. Le constructeur n’a pas eu d’autre choix que de vendre une partie de l’âme du Countryman au diable pour le rendre plus utilitaire. Le fait qu’il soit plus pratico-pratique force un recul du dynamisme de la conduite. À mon avis, c’est un péché de l’avoir fait. Le JCW Countryman 2025 affiche maintenant un prix de base de 59 442 $ et arrivera en concessions en juillet 2024.
Pour ce qui est du modèle « S », on parle d’une disponibilité en mai et d’un prix de base de 49 142 $. Dans tous les cas, comme on est dans un environnement MINI, le jeu des options pourrait faire monter la facture très rapidement. En matière de recommandation, si l’on considère le fait que les MINI Countryman S et JCW sont dérivés de mécaniques BMW du X1 qui est toujours en attente d'approbation, on vous suggère de patienter avant de vous le procurer.
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