Introduit en 2019, l’Audi Q8, est en quelque sorte un Q7, sans 3e banquette et doté d’un design un peu plus à la « m’as-tu-vu ». Le résultat n’est pas aussi extrême que dans le cas du BMW X5 par comparaison avec le X6, le roi des « m’as-tu-vu », et que j’aime bien contrairement à beaucoup de mes confrères. J’ai une attirance pour les véhicules qui ne se fondent pas dans la masse. Le Q8 demeure beaucoup plus sobre dans sa présentation, il plaît à ceux qui veulent simplement une touche de style supplémentaire.
Un avenir incertain dans la forme actuelle
L’Audi Q8 2024 arrive au cours des prochains mois avec quelques changements afin de le maintenir concurrentiel en attendant la prochaine génération. Mais, elle n’arrivera pas, du moins dans sa forme actuelle. Lors d’une discussion de fin de soirée, j’ai appris qu’Audi reverra sa stratégie d’appellation, les modèles avec un nom pair (A4, A6, Q4, Q8) deviendront les modèles électriques, d’où le changement de nom cette année de l’Audi e-tron en Q8 e-tron. Les modèles avec noms impairs (A5, A7, Q5, Q7…) seront dans le futur ceux qui disposeront des motorisations non électrifiées. On comprend donc que le Q8 actuel est sur une voie sans issue, la refonte lui permettra simplement de survivre encore quelques années avant sa réaffectation.
Dans la gamme 2024, Il y a toujours le Q8 de base 2024 (95 450 $) et le plus sportif SQ8 (124 700 $). L’indécent RS Q8, le Lamborghini Urus version Audi vendue à plus de 100 000 $ de moins, devrait arriver avec les mêmes changements un peu plus tard dans l’année.
Une touche de poudre aux yeux
Je me suis donc déplacé presque au bout du monde, en Afrique du Sud, afin de prendre le volant de l’Audi Q8 2024, c’est loin pour une simple refonte, mais c’était une occasion de renouer avec un véhicule Audi.
En regardant de plus près le parc de nouveaux Q8 mis à notre disposition, j’ai rapidement remarqué que l’essentiel de la refonte de l’Audi Q8 2024 touche son extérieur. Les améliorations sont surtout visibles à l’avant alors que les stylistes ont revu la grille qui joint maintenant les phares et crée un ensemble mieux intégré. Les blocs optiques, dont les formes angulaires semblent donner des yeux au Q8, sont maintenant offerts avec la technologique numérique au laser. Ils apportent un aspect technologique supérieur avec un éclairage intelligent qui s’adapte aux situations de conduite pour plus d’efficacité.
Les pare-chocs ont aussi été retouchés, mais il faut presque une loupe pour s’en rendre compte. L’arrière profite aussi de quelques coups de crayon avec un nouveau diffuseur d’air et des feux OLED à matrice numérique en option. Ce qui procure le plus de style au modèle et qui campe bien sa stature, ce sont ses jantes de 21 pouces ; noires dans le cas de mon véhicule d’essai, elles apportaient tout un effet. Elle serait sans aucun doute mon choix.
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L’Audi Q8 2024 est donc un peu plus musculaire, mais aussi plus sophistiqué, c’était l’objectif des stylistes. On peut le chausser de roues de 22 et de 23 pouces, il gagne en style, mais vous gagnez aussi en problèmes avec de possibles bris en raison de l’état de nos routes. Il faut aussi songer aux coûts d’achat et de remplacement de pneus, ce sera moins simple et beaucoup plus coûteux.
Audi a osé un peu plus dans ses choix de couleurs
La couleur or Sakhir de mon véhicule d’essai est aussi nouvelle cette année, et je dois avouer que je l’aime bien. Elle sort de la palette monotone usuelle, en plus d’offrir une touche de prestige supérieur. Deux autres couleurs vives figurent aussi parmi les nouveautés, le rouge Chili et le bleu Waitomo ; jumelées à des jantes noires, l’effet est assez percutant. Enfin un peu de vie, je dois avouer que l’argenté, le blanc et le gris me laissent maintenant drôlement indifférent. Pourquoi ne pas oser un peu, surtout dans le cas d’une location?
Outre sa puissance supplémentaire, l’Audi SQ8 2024 fait un peu plus appel à l’émotion avec son échappement quadruple à l’arrière, ses rétroviseurs latéraux peints en gris métallique et surtout, ses jantes distinctives de 22 pouces. Personnellement, j’aimerais que le modèle démontre un peu mieux visuellement les milliers de dollars supplémentaires investis pour se le payer. C’est pour ça que je préfère bien souvent les traitements de BMW pour ses modèles sport, la distinction est plus marquée.
À l’intérieur, c’est du pareil au même, rien n’a changé, si ce n’est de l’ajout d’un nouveau choix de garnitures pour le tableau de bord, l’intégration des applications Audi dans le système de divertissement et quelques données d’affichage supplémentaires dans l’instrumentation. On peut maintenant voir la silhouette des véhicules qui vous entourent, et, quand vous freinez ou que vous activez le clignotant, l’avatar de votre véhicule le démontre également. C’est clairement ce qui vous donnera le goût de vendre votre Q8 actuel, à moins que ce ne soit l’ajout d’un démarreur à distance? Il était temps!
Du reste, la force d’Audi, ce sont les intérieurs. La responsable des communications du côté du côté design m’expliquait que, si l’apparence demeure importante chez Audi, l’accent est mis sur l’intérieur, car c’est là que les acheteurs passeront le plus de temps. Elle n’a pas tort, Audi produit sans aucun doute les habitacles les plus réussis avec une qualité de finition et d’assemblage sans faille.
J’aime bien l’instrumentation numérique, le fameux cockpit virtuel d’Audi et les deux écrans tactiles de la console centrale qui se répartissent très bien le contrôle des fonctions sans devoir composer avec des menus et des sous-menus complexes et frustrants. Gros avantage pour Audi ici face à BMW. Du reste, on retrouve simplement un peu moins d’espace à la tête à l’arrière en raison de la ligne de toit qui plonge un peu plus.
Rien de neuf côté moteur
Je me serais attendu à plus de nouveau du côté motorisation pour le modèle, notamment peut-être l’ajout d’une mécanique hybride rechargeable, mais ce n’est pas le cas. C’est à ce moment que j’ai compris que l’Audi Q8 2024 n’était qu’un peu de poudre aux yeux afin d’étirer la sauce. Le duo de moteurs est reconduit, il comprend, dans le cas du Q8 55 TFSI quattro 2024 un 6-cylindres en ligne de 3 litres turbocompressé qui développe une puissance de 335 chevaux et produit un couple de 369 livres-pieds. Il est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports, c’est la seule offerte.
C’est d’ailleurs le premier modèle que j’ai eu à l’essai lors de l’événement. Le moteur est bien adapté au format du véhicule, il livre un bon degré de puissance, et il est efficace en toutes situations. J’ai eu besoin de dépasser plusieurs véhicules assez lents sur les routes sinueuses du cap, et c’est dans ces occasions que j’ai apprécié le couple du moteur qui arrive rapidement et à bas régime. J’ai toutefois moins aimé le délai de l’accélérateur électronique, il était long à répondre et minait légèrement le sentiment de faire corps avec le VUS. Du reste, la vision est bonne tout autour, un peu moins à l’arrière. Le véhicule est aussi assez imposant, on le perçoit surtout lors des manœuvres de stationnement. Tout comme le Q7, le véhicule peut remorquer jusqu’à 3 500 kilos (7 700 livres).
Une personnalité différente pour l’Audi SQ8
Pour plus de performances, vous pouvez vous payer l’Audi SQ8 2024 qui vous grimpe d’un cran dans la hiérarchie de la gamme. Son moteur passe à un 8 cylindres de 4 litres et, grâce à son turbocompresseur, il livre une puissance de 500 chevaux et un couple de 568 livres-pieds. Voilà des chiffres qui impressionneront beaucoup vos amis.
Une fois au volant du SQ8, j’ai rapidement découvert une personnalité différente. Le moteur V8 séduit par sa sonorité plus sourde et riche, mais jamais envahissante. Même commentaire dans le cas de l’accélérateur, mais on perçoit rapidement l’effet des 500 chevaux du modèle, on colle littéralement au siège. J’avais l’impression que chaque embranchement sur l’autoroute ou dépassement devenait un jeu d’enfant.
Le mode Sport convient beaucoup plus au modèle, il permet de laisser beaucoup plus libre cours à la personnalité du SQ8. Malgré son ADN, il demeure confortable, rien que vous trouverez trop extrême. Il est principalement juste plus puissant et propose de série les roues arrière directionnelles, ce qui le rend plus agile en zone urbaine. Seul bémol concernant le SQ8, c’est son prix, près de 30 000 $ de plus que le modèle de base, c’est énorme, surtout qu’il fait passer la barre du niveau de la taxe de luxe, un 15 % de plus à envoyer au gouvernement. Sa consommation est aussi plus élevée, bien entendu.
Recommandé ou pas?
L’équipe de RPM recommandait l’Audi Q8 l’an dernier, et les changements apportés ne sont pas assez significatifs pour modifier notre conclusion. Il demeure un VUS de choix dans sa catégorie avec une bonne fiabilité et un aménagement intérieur sans faille.
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