Est-ce que le fait que la Volkswagen Jetta soit l’avant-dernière au chapitre des ventes dans son segment la rend moins intéressante? Certainement pas. À une certaine époque, du moins quand j’étais plus jeune, on voyait des Jetta partout. C’était le moyen le plus abordable de rouler en voiture allemande. Pour bien des consommateurs, il s’agissait d’un gage de qualité et d’une expérience de conduite différente des offres étasuniennes et japonaises. Avec les années, le marché des berlines compactes s’est contracté ; et dans une volonté ferme de plaire aux Étasuniens, en 2011, Volkswagen a transformé la Jetta en une berline sans grande saveur. Ce qui avait fait la réputation de la Jetta venait de prendre le bord au profit de la généralité.
La Jetta de 7e génération est arrivée en 2019 après un hiatus en 2018. Bien que toujours accrochée à l’approche étasunienne, elle tente alors de corriger un peu le tir dans le but de retrouver sa personnalité avec des traits un peu plus incisifs. Puis en 2022, on la rafraîchit légèrement du côté esthétique pour la maintenir dans le coup et on l’équipe d’un nouveau moteur. En 2023, nous en sommes là, et force est d’admettre que la Jetta a toujours sa raison d’être.
Vieillir dans le temps
À l’exception des 4e (A4) et 5e (A5) générations de la Jetta, on peut difficilement dire qu’il s’agit d’une belle voiture. Depuis 2011, elle se fond dans le décor comme une feuille dans un arbre, ce qui lui permet de bien vieillir quand même. Pour 2022, avec les changements esthétiques, on a transformé subtilement les blocs optiques de même que le pare-chocs à l’allure plus « sportive ». Dans la version Highline à l’essai, on obtient même des bandes lumineuses verticales à DEL pour meubler les fausses ouvertures. Le profil demeure très traditionnel et sans grands artifices pour décorer l’ensemble. Contrairement à certaines concurrentes, la Jetta vient de série avec des jantes en alliage. Le modèle de base Trendline reçoit des roues de 16 pouces, les Comfortline et Highline, des 17 pouces. Dans le cas de la Highline, le fini est à deux tons. L’arrière se veut la section la plus traditionnelle. On compte sur un éclairage partiellement à DEL pour ce qui est des feux. Dans la partie inférieure, il y a une bande de chrome qui fait un rappel de la grille de calandre. D’une manière générale, la finition est bonne comme l’ajustement des panneaux extérieurs. Sans expression ni éléments de design choquants, la Jetta vieillit bien.
Efficacité simple
Dans la Jetta, on comprend vite qu’elle vise la fonctionnalité, et que les artifices ne sont pas légion, mais le tout demeure chic. L’instrumentation entièrement numérique Digital Cockpit Pro à affichage de 10,25 pouces permet de jouer dans une foule de tableaux et d’avoir plusieurs types de renseignements. Le plus spectaculaire est évidemment la carte de la navigation. Si vous préférez une approche plus traditionnelle avec des cadrans, c’est aussi possible. Au centre, l’écran multimédia de 8 pouces se montre simple et efficace, mais petit. Volkswagen devrait cependant améliorer la qualité de la résolution de la caméra de recul. Il se fait nettement mieux ailleurs. Comme c’est toujours le cas depuis plusieurs générations et dans presque tous les autres produits Volkswagen à moteur thermique, les commandes de climatisation sont gérées par des molettes très faciles à manipuler.
Dans la console, les rangements sont décents, et la version Highline vient avec la recharge sans fil. On retrouve aussi deux prises USB-C si l’on doit charger plus d’un téléphone. J’aime bien l’impression que nous laisse la sellerie de cuir brun Volcan. C’est d’autant plus chic avec les surpiqûres blanches contrastantes. La qualité de la finition se veut dans la moyenne du segment. Étant encore un produit familial, la Jetta arrive avec des espaces de rangement de bonnes dimensions, notamment dans les portières et l’accoudoir central. Les places arrière sont parmi les plus spacieuses du segment et permettent d’asseoir 3 enfants ou 2 adultes dans un confort décent. Le dossier se rabat à la manière 60/40 pour plus de fonctionnalités. La capacité du coffre se situe dans la moyenne supérieure à 399 litres.
Petit moteur avec du mordant
Initialement lancé dans le Taos, le 4-cylindres turbocompressé de 1,5 litre est de nouvelle génération. Il développe une puissance de 158 chevaux et produit un couple de 184 livres-pieds. Bien évidemment, toute la cavalerie va uniquement sur le train avant. L’effet de couple est très bien contrôlé dans la colonne de direction, il faut vraiment être très agressif ou sur une surface à faible adhérence pour le sentir. Ce petit moteur nous donne l’impression d’avoir plus de puissance qu’annoncé. Je le trouve vif, et la boîte de vitesses automatique à 8 rapports travaille bien pour optimiser son rendement. C’est particulièrement probant sur le mode Sport où l’accélération est plus incisive, et sur le mode Eco où le tout est plus étouffé pour réduire la consommation de carburant. À ce chapitre, au terme de mon essai, j’ai obtenu une consommation moyenne de 6,4 litres/100 kilomètres. Sur l’autoroute, le moteur « dort » avec une consommation entre 5,2 et 5,4 litres/100 kilomètres. Nous recommandons cette motorisation, mais considérant sa jeunesse, nous la gardons toujours en observation. Des cas de problèmes de démarrage par temps froid ont été déclarés.
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La Jetta est plus « plate » à conduire qu’elle ne l’a déjà été, mais demeure l’une des plus intéressantes derrière le volant dans le segment. Le tout passe par la calibration de la direction qui propose une résistance intéressante et nous permet de bien se sentir connecté à la voiture et à la route. Les suspensions offrent le bon degré de fermeté pour réellement donner un mariage agréable entre une tenue de route dynamique et le confort. L’insonorisation est un point que Volkswagen pourrait améliorer, surtout dans les puits de roues.
Conclusion
La Volkswagen Jetta 2023 est actuellement la berline « allemande » la moins chère en vente au Canada. Son « américanisation » lui a fait perdre des plumes en matière de dynamisme, mais elle demeure une option intéressante pour ceux qui veulent un peu plus qu’un moyen de transport du point A au point B. À un prix de base de 25 760 $, elle est bien positionnée face à la concurrence à équipement équivalent. Même si l’on considère les Toyota Corolla, Mazda3 et Hyundai Elantra comme des produits supérieurs, nous recommandons également la Volkswagen Jetta.
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