La crise de la quarantaine se manifeste sous plusieurs formes. Les individus affectés se sentiront dépassés par les événements ou auront l’impression que leur jeunesse s’éteint à petit feu. Certains se sentiront soudainement en manque de confiance face à un monde en transformation et tenteront, par tous les moyens, de s’accrocher à leur passé par crainte d’affronter le futur.
J’ai personnellement traversé ces états d’esprit à l’aube de mes 40 ans, à peine 2 mois après être devenu papa pour la première fois. Dans ce monde où le journaliste classique devient de plus en plus une espèce rare au centre d’une industrie médiatique en pleine crise, je me suis mis à sérieusement me remettre en question sur plusieurs points.
Tout cela est arrivé au moment même où je mettais à l’essai la Volkswagen Golf GTI, une sportive compacte bien connue et qui, elle aussi, souligne ses 40 ans cette année. Ironiquement, j’avais l’impression qu’elle traversait elle aussi sa crise de la quarantaine.

L’originale, depuis 1983
Mon exemplaire était d’ailleurs une édition 40, une déclinaison limitée à 500 exemplaires au Canada. Elle souligne les 4 décennies de vie d’une des compactes sportives les plus iconiques de l’histoire de l’automobile. Basée sur la déclinaison Autobahn et commercialisée pour l’année modèle 2023 seulement, la GTI « 40 » s’offre avec des jantes noires avec bande rouge de 19 pouces Scottsdale exclusives à ce modèle.
Les coloris gris urano (à l’essai) et rouge tornade sont uniques à cette édition, de même que les motifs 40 apposés sur ses flancs. Toutes les GTI 40e anniversaire reçoivent le chiffre 40 sur le volant ainsi qu’un levier de vitesses qui s’inspire d’une balle de golf, une référence directe à la toute première Rabbit GTI.
Dans ce monde où tout coûte cher, la Golf GTI réussit néanmoins à demeurer accessible. Du moins, c’était le cas de cette édition 40 d’année modèle 2023 dont la facture s’élevait à 38 995 $, y compris tous les frais. Pour 2024, toutefois, la GTI voit son prix grimper d’environ 500 $ pour toutes les déclinaisons.

La sportive à papa
Ni trop grosse, ni trop petite, la GTI permet de combler les besoins d’une petite famille tout en préservant l’âme d’une sportive.
Il faut toutefois se rendre à l’évidence que ça demeure une petite voiture. Cette réalité est immédiatement observable quand on remarque à quel point l’ouverture de la portière est petite, ce qui rend l’accès à bord un peu complexe si l’on est grand. Une fois installé dans le siège sport, toutefois, j’ai apprécié le soutien lombaire et le maintien latéral qu’offre une GTI, ce qui me permettait de me sentir tout à fait à l’aise pour un long trajet. La visibilité périphérique dans cette compacte est sans reproche.
Si, par le passé, la Golf GTI nous donnait l’impression d’être au volant d’une Audi au rabais en raison de son excellente qualité de construction et de finition, la génération actuelle déçoit à ce chapitre. Partout où je mettais les mains, je sentais que le constructeur a tenté de réduire les dépenses par la piètre qualité des matériaux et du craquement de certaines pièces de finition au toucher. Le fait que le levier de vitesses de mon exemplaire bougeait d’un demi-pouce lorsque l’auto était embrayée ne faisait qu’ajouter l’insulte à l’injure.

La Golf GTI continue d’accuser de sérieux problèmes ergonomiques. Qu’il s’agisse de ses boutons tactiles sur le volant qui sont plus au moins efficaces ou de son système multimédia lent à réagir dont l’expérience utilisateur est pitoyable, on se rend rapidement à l’évidence que le constructeur l’a échappé solide à ce chapitre. Les choses se gâtent la nuit quand on réalise que les commandes de climatisation et de contrôle de volume de la chaîne audio ne s’illuminent pas. Au moins, il est possible de personnaliser notre éclairage ambiant…
Son bon format lui permet néanmoins de demeurer hautement polyvalente ; mais sa banquette arrière est étriquée si l’on est grand. Installer une coquille pour bébé vous obligera à avancer le siège du passager, et les personnes de plus grand gabarit n’aimeront pas se sentir coincées au niveau des jambes. Le dégagement pour la tête, toutefois, est sans reproche. Idem pour la capacité de chargement de cette compacte qui demeure hautement concurrentielle avec ses 1 005 litres d’espace (avec dossier des sièges replié). Ça laisse suffisamment de place pour une poussette et quelques sacs d’épicerie.

Mécanique efficace
La GTI 40e anniversaire ne change pas au chapitre de sa motorisation. Elle a toujours recours à un moteur à 4 cylindres turbocompressé de 2 litres dont la puissance fait 258 chevaux, et le couple, 273 livres-pieds.
Comme elle n’est offerte qu’en traction — le rouage intégral est réservé à la Golf R —, la GTI achemine sa puissance par l’entremise d’un différentiel à glissement limité électronique. Une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports fait office d’équipement de série (comme sur mon véhicule d’essai), tandis qu’une boîte automatique à double embrayage (DSG) à 7 rapports est offerte en option moyennant un supplément de 700 $.

Juste assez puissante et toujours amusante à conduire
Quoiqu’on pense de cette 8e génération de la Golf GTI (MK8) il faut rendre à César ce qui appartient à César. Il s’agit, encore à ce jour, de la compacte sportive qui marie le mieux la vie au quotidien à la sportivité. Si j’ai passé la majorité de la semaine à m’en servir comme véhicule familial (bébé, conjointe, chien, épicerie et matériaux de rénovation), je me suis assuré de m’évader sur des routes de campagne durant le week-end afin de proprement l’évaluer. Dans tous les contextes, la GTI s’est adaptée et a démontré une fois plus sa grande souplesse.
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Je précise toutefois que, malgré sa polyvalence, cette Volks demeure très ferme pour nos routes. C’est inévitable si l’on veut offrir aux consommateurs un véhicule qui fait tout. Or, fidèle aux véhicules allemands, les suspensions sèches d’une GTI peuvent parfois rendre désagréable la conduite au quotidien.

Rien à redire toutefois au chapitre du rendement de sa motorisation qui savait toujours comment s’adapter à la situation. Il faut dire que la boîte de vitesses manuelle me permettait vraiment de maîtriser cette mécanique qui déploie toujours suffisamment de couple à bas régime, tout en nous permettant de la faire grimper dans les tours. C’est un moteur qui fait tout bien, peu importe le contexte. J’aurais toutefois aimé l’entendre un peu plus. La GTI est beaucoup trop silencieuse compte tenu de sa vocation.
Sur les routes sinueuses des Cantons de l’Est, cette petite bombe m’a permis de reculer dans le temps grâce à sa sensation analogique et le fait que je pouvais l’exploiter par l’entremise de trois pédales. Son différentiel à glissement limité permet d’enfoncer la pédale des gaz en plein milieu d’un virage sans faire sous-virer le véhicule à l’excès. Certes, c’est moins précis qu’une Honda Civic Type R, par exemple, mais la GTI tire néanmoins très bien son épingle du jeu et nous permet de la pousser à ses limites à répétition sans montrer de signes de fatigue. Toujours hautement amusante à conduire, la GTI est continuellement prête à nous suivre dans notre prochaine aventure.
À la fin de ma semaine avec la voiture, sur une distance d’un peu moins de 1 000 kilomètres où j’ai mélangé conduite décontractée et sportivité, j’ai enregistré une consommation moyenne de carburant de 8,3 litres/100 kilomètres. Ça me paraît tout à fait raisonnable compte tenu du plaisir que j’ai ressenti derrière son volant.

Accroché à son passé
Je me rends toutefois à l’évidence! Comme moi qui me remettais en question face à ma vie à l’aube de mes 40 ans, la Volkswagen Golf GTI s’accroche elle aussi à un passé qui est tranquillement en train de s’éteindre. Avec l’arrivée de l’électrification et la réalité imminente que cette icône deviendra un jour un véhicule électrique, on constate que la GTI, dans sa forme actuelle, devient tranquillement du bois mort et qu’elle tente, du mieux qu’elle peut, de demeurer pertinente dans un monde où l’automobile se transforme à la vitesse grand V.
En raison de problèmes mécaniques et électroniques reportés par les propriétaires en début de parcours, la Volkswagen Golf GTI est encore au stade d’évaluation par notre équipe. Nous ne pouvons donc pas encore statuer sur une recommandation.
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