Ce ne sont pas tous les acheteurs qui peuvent – ou qui veulent – acheter un véhicule tout équipé. Et croyez-moi, souvent la meilleure valeur se trouve dans les versions de base ou de milieu de gamme. Pour élucider si le Toyota Highlander LE propose une bonne valeur pour les consommateurs, je l’ai testé pendant une semaine.
Au premier regard, il est facile de voir qu’on n’a pas affaire à une version au sommet de la gamme. Les roues de 18 pouces ne sont pas particulièrement jolies et la calandre est recouverte d’un fini satiné qui contraste avec le chrome des versions plus équipées. Pas de toit ouvrant, pas de phares antibrouillards, pas de galerie de toit et pas de feux de jour distinctifs; voilà ce à quoi ressemble une version d’entrée de gamme.
Malgré ce manque d’éclat, on reconnaît les lignes typiques du Toyota Highlander. Les hanches fortes à l’arrière, la coche dans la fenestration de la portière avant et l’arrière élargi continuent de faire bonne impression pour l’apparence générale du véhicule à l’essai.
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Si on pourrait être tenté de croire que la version LE est la version la moins équipée, il n’en est rien. Il existe une version L qui ressemble en tous points à la LE de l’extérieur mais qui ne propose pas de rouage intégral; il s’agit alors d’un véhicule à traction. Pour le reste, la déclinaison des modèles fonctionne comme suit : L, LE, XLE, XSE, Limited et Platinum.
Le prix de la version LE se chiffre à 46 309 $, un prix somme toute assez élevé pour le peu d’équipement.
Rien n’est superflu à bord du Toyota Highlander LE. Les sièges chauffants sont recouverts de tissu d’une qualité correcte et donnent un bon confort sur la route en raison de leur rembourrage bien découpé. On a également le volant chauffant et la climatisation automatique à deux zones.
L’ergonomie demeure toujours aussi bonne. Les commandes du système audio sont remontées dans un appliqué gris pâle, ce qui fait qu’elles sont placées à la bonne hauteur, mais l’interface du système demeure toujours aussi complexe et dépassée. Le fait que le nouveau Toyota Tundra ait un nouveau système donne de l’espoir à ce chapitre.
Les commandes de la climatisation elles aussi bien positionnées et facile à comprendre. De plus, ce ne sont pas les espaces de rangement qui manquent avec ces deux tablettes vide-poches dans le tableau de bord, les porte-gobelets généreux et les trous dans les portières. Seul l’accoudoir central avec son couvercle coulissant mériterait une meilleure ingénierie.
À l’arrière, le Highlander LE est muni de deux banquettes à trois places, bonnes pour lui permettre d’accueillir un total de huit personnes. La banquette centrale offre un bon confort et est positionnée à la bonne hauteur. L’accès à la troisième banquette se fait par l’entremise d’un levier facile à manipuler, mais qui demande quand même une certaine force pour replier la banquette. Évidemment, l’espace y est plus restreint et la banquette est basse, conséquence directe du dégagement plutôt limité au toit. Sur la version LE, le hayon et à commande manuelle.
Deux mécaniques sont proposées avec le Toyota Highlander. Il y a la version hybride qui fait des miracles en matière de consommation et la version à essence, comme le véhicule que j’ai conduit.
Celui-ci est équipé d’un moteur V6 3,5 litres à injection directe, bon pour une puissance de 295 chevaux à 6 600 tr/min et 263 lb-pi à 4 700 tr/min. Il est jumelé à une boîte automatique à huit rapports. Hormis la version L à traction, toutes les versions sont équipées du rouage intégral, y compris les version hybrides.
Dès les premiers tours de roues, j’ai reconnu la qualité des moteurs V6 de Toyota. L’engin est souple et aussi très vif, particulièrement quand il monte dans les tours. Il ne manque pas d’énergie pour déplacer le VUS intermédiaire, ce qui laisse présager une puissance suffisante en cas de remorquage.
La boite automatique aime cependant se faire attendre. Elle chasse les rapports vers le haut et elle refuse souvent de rétrograder, sans doute dans le but de limiter la consommation d’essence. Il faut fouetter l’accélérateur pour obtenir un peu de jus, occasionnant quelques heurts de la part de la mécanique qui s’affaire à livrer la marchandise. De jouer avec les modes de conduite ne change pas énormément sa réactivité, et le mode Sport disponible avec le levier de vitesse force une rétrogradation sévère.
Sur la route, le Highlander donne un comportement routier sans histoire. Les pneus de 18 pouces avec flancs assez haut, combinés à la suspension assez souple confèrent un bon confort aux occupants sans toutefois compromettre le comportement routier. J’ai apprécié la direction rapide et douce et la pédale de freinage bien calibré, deux points qui rendent la conduite paisible. La visibilité est bonne sous tous les angles.
Mais le Highlander est un véhicule bruyant. La quantité de bruits qui pénètrent à bord est élevée, gracieuseté d’une insonorisation perfectible. Je comprends qu’on est dans une version de base, mais avec un prix si élevé je me serais attendu à mieux. De plus, la chaine audio de piètre qualité n’est pas en mesure d’enterrer les bruits de route avec justesse.
La consommation de mon Highlander s’est chiffrée à 9,6 litres/100 km, ce qui est bon compte tenu de la taille du véhicule. Il faut croire que le fait que la transmission soit aussi prompte à enchainer les rapports paie.
Vous aurez compris que le Toyota Highlander LE 2021 n’a pas comme mission d’être éclatant, ni de séduire avec ses caractéristiques déjantées ou ses performances décapantes. Le but derrière ce produit est de transporter la famille en tout confort tout en ayant un véhicule qui dispose d’une bonne valeur. À la fin de cette semaine d’essai, j’estime qu’une version XLE nettement plus équipée – avec sièges de cuir, hayon électrique, toit ouvrant, pour ne nommer que ces options – pour « seulement » 2 500 $ de plus constitue une meilleure affaire. Elle vous en donne plus pour votre argent, même si le prix demeure cher en comparaison avec la concurrence.
Pour finir, nous n’avons pas de raison de croire que le fonctionnement du système de stabilité et du système de freinage a été revu de manière significative en comparaison avec nos tests effectués sur la piste l’an dernier. Ceci laisse présager une manœuvre d’évitement d’obstacle aussi ratée avec le Highlander LE qu’avec le Highlander Hybrid testé l’an dernier. En ce sens, nous maintenons notre réserve envers le Toyota Highlander. Jetez plutôt un coup d’œil au Hyundai Palisade Essential ou au Subaru Ascent Commodité, vous serez mieux servi pour un prix inférieur.