J’ai toujours de la difficulté à recommander un véhicule hybride rechargeable. Ce type de véhicule exige la même discipline au quotidien qu’un véhicule électrique, mais avec une fraction de l’autonomie électrique. On demeure donc sur son appétit, c’est encore plus vrai par temps froid. Ajoutez une complexité mécanique en raison de la double motorisation, et l’on obtient peu d’avantages outre le fait de s’éviter le stress de l’autonomie.
Il y a bien quelques modèles dont l’autonomie plus importante rehausse leur attrait. C’est le cas du Mercedes-Benz GLE 450e 2024, une nouveauté cette année dont je viens d’effectuer l’essai routier. Il fait partie de la gamme GLE, mais le « e » de son appellation réfère à sa motorisation hybride rechargeable. Non seulement cette motorisation optimise-t-elle sa consommation de carburant, mais elle lui permet également de parcourir jusqu’à 77 kilomètres sur le mode électrique en raison de sa batterie de 23,3 kilowattheures.
Une autonomie plus qu’intéressante
Le Mercedes-Benz GLE 450e 2024 repousse donc les limites de l’autonomie électrique du côté des VUS hybrides rechargeables, devant les deux ténors que sont le Toyota RAV4 Prime (68 kilomètres) et le Mitsubishi Outlander PHEV (61 kilomètres). Il faut cependant avouer qu’ils ne fréquentent pas les mêmes quartiers que le GLE. Ce dernier préfère les boulevards chics, comme le Lexus RX, le Land Rover Range Rover Sport, le Volvo XC90 et le BMW X5 xDrive50e, son plus proche rival.
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La gamme GLE de Mercedes-Benz débute à un peu plus de 82 000 $ en version GLE 350 4MATIC ; il faudra débourser 90 100 $ pour vous procurer la version PHEV, le GLE 450e 2024, soit le même montant que le GLE 450 à essence. Ce n’est pas donné, mais son prix en fait un choix très logique si l’on compare ses atouts avec les aux autres livrées uniquement à essence. Il est aussi plus abordable que le BMW ; le X5 xDrive 50e (94 268 $) propose une autonomie légèrement en retrait avec ses 63 kilomètres sur le mode électrique.
Peu de distinction pour le PHEV
La gamme GLE profite d’une légère refonte en 2024, c’est très subtil. Les stylistes ont revu les feux ainsi que les phares et ont ajouté quelques coups de crayon ici et là, notamment au bouclier. La version hybride rechargeable n’a rien de distinctif, on la reconnaît à ses jantes, à son écusson à l’arrière et, surtout, à la porte du port de recharge supplémentaire à l’arrière du côté du conducteur. Si vous voulez un véhicule qui annonce sa vocation plus verte, c’est raté. Vous devrez lancer la discussion vous-même.
Du reste, j’aime bien le design du Mercedes-Benz GLE qui est musculaire, notamment en raison de ses ailes élargies et de ses pneus larges. Mon modèle d’essai profitait d’un surcroît de sportivité avec son ensemble AMG qui apportait quelques ajouts intéressants, dont les jantes de 21 pouces. Les marchepieds en aluminium offerts en option apportent aussi un bel effet, mais ils accumulent drôlement la saleté en hiver.
Un mélange classique et techno
L’intérieur marie l’ancien style Mercedes-Benz aux récentes nouveautés électriques. On est loin de l’aspect hautement techno et spectaculaire des modèles EQ, mais j’ai apprécié le compromis. Je m’y retrouverais plus simplement dans les quelques commandes classiques alors que les deux écrans de 12,3 pouces, réunis pour n’en former qu’un seul, assurent une touche moderne. Et quand j’avais de la difficulté à trouver ce que je voulais, comme la commande du volant chauffant, j’en faisais simplement la demande à l’assistante vocale du système MBUX.
L’effet de luxe à bord est bien présent et renforcé par un rétroéclairage omniprésent, une belle touche en soirée. Les sièges se sont révélés très confortables et moelleux, on peut les régler à sa guise dans toutes les directions. L’espace à bord est généreux, peu importe où vous prenez place, la forme carrée du véhicule l’avantage ici. L’espace de chargement à 892 litres est moins volumineux que dans le cas du GLE 450 à essence (1 115 litres), mais il demeure supérieur à celui du BMW X5 PHEV.
Une mécanique complexe
En termes de motorisation, le GLE 450e dispose d’une mécanique assez complexe. On retrouve d’abord un moteur à 4 cylindres turbocompressé de 2 litres jumelé à une boîte de vitesses automatique à 9 rapports à laquelle les ingénieurs ont intégré un moteur électrique d’une puissance de 134 chevaux. Au total, on dispose d’une puissance de 381 chevaux et d’un couple de 479 livres-pieds, le tout envoyé aux 4 roues par l’entremise d’un boîtier de transfert avec embrayage multidisque qui peut faire varier la distribution du couple en fonction des conditions de route.
On comprend donc qu’il s’agit d’une mécanique très compliquée qui me laisse perplexe. Le Mercedes-Benz GLE a son lot de problèmes de toutes sortes avec une bonne quantité de rappels, cela n’inspire pas trop confiance. D’ailleurs, le fameux voyant « Check engine » s’est allumé au cours de ma semaine d’essai, ce qui vient appuyer mes doutes.
Une bonne autonomie
L’autonomie du véhicule est assurée par une batterie de 23,3 kilowattheures qui peut être rechargée par le moteur à essence ou dans une borne de niveau 1 ou 2. En option, il peut être équipé d’un chargeur rapide d’une puissance de 60 kilowatts. On peut donc récupérer l’autonomie électrique en environ 20 minutes. À 650 $, c’est presque donné. Pourquoi s’en passer?
Sinon, il faudrait compter 2 h 30 dans une borne de niveau 2. Je dois avouer que j’ai été impressionné par le rendement électrique du véhicule, j’ai réussi à parcourir la majeure partie de mes trajets sans brûler une goutte d’essence, et ce, sans même recharger la batterie chaque jour. En conditions idéales, j’aurais probablement même pu parcourir un peu plus que les 77 kilomètres annoncés. J’avais l’impression d’avoir un véhicule électrique entre les mains, c’est exactement ce qu’on veut quand on se paie un hybride rechargeable. J’ai conclu mon essai avec une consommation électrique de 30,4 kilowattheures/100 kilomètres, ce qui correspond à l’autonomie annoncée.
Une fois le moteur en marche, Mercedes-Benz annonce une moyenne de 9,9 litres/100 kilomètres, ce qui est très proche du GLE 450 à essence qui, pourtant, est équipé d’un 6-cylindres en ligne turbo. Il faut donc maximiser son utilisation électrique sans quoi son avantage s’atténue. Le passage entre le moteur électrique et le moteur à essence est assez transparent, mais le petit 4-cylindres à fort à faire quand la batterie est à plat.
Sur la route, on perçoit tout de même le poids supérieur du véhicule. Malgré la puissance de sa mécanique, ses 2 648 kilos (5 838 livres) ralentissent son sprint de 0 à 100 kilomètres/heure à 6,1 secondes par comparaison avec les 5,6 du GLE 450. C’est surtout en virage qu’on perçoit le plus l’effet, je n’avais pas la même impression d’agilité qu’à bord d’autres VUS.
En revanche, la conduite électrique préserve le comportement, le couple est généreux, et on peut même circuler au-delà de la vitesse légale sans que le moteur à essence intervienne. J’ai bien aimé pouvoir moduler la puissance de régénération avec les sélecteurs au volant ; le plus agressif permet de conduire sans toucher les freins. Fait intéressant, il peut remorquer une charge de 3 500 kilos (7 716 livres), ce qui vous évite de devoir vous tourner vers les versions à essence uniquement si vous avez des jouets à tirer.
Enfin un Mercedes-Benz électrifié qui ne me déçoit pas
Le Mercedes-Benz GLE 2024 demeure un modèle très important pour la marque. Son volume de ventes est élevé au Québec, et cette nouvelle version hybride rechargeable lui confère un argument fort intéressant. Outre les versions AMG, c’est celle à favoriser. Mercedes-Benz m’a souvent déçu en matière d’efficacité de ses modèles électrifiés, mais, cette fois, ce n’est pas le cas. Reste à régler la question de la fiabilité, c’est pour cette raison que nous plaçons le modèle en évaluation, il doit faire ses preuves avant que RPM ne recommande son achat.
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