Mercedes-AMG GLE 63 S 2024 : petits, petits pas

Le Mercedes-Benz GLE est un produit extrêmement important dans la gamme de Mercedes-Benz. Au Québec en 2022, il s’en est écoulé 1 177 exemplaires. Pour vous donner une idée, c’est plus du double des ventes de la Honda Accord (561 exemplaires) pour la même période. C’est aussi seulement 10 exemplaires de moins que le leader de la catégorie, le BMW X5. Mercedes-Benz doit donc lui apporter une attention toute particulière, car il est populaire ici et aussi partout dans le monde. Considérant cette position, Mercedes-Benz opte pour la théorie des petits pas, de très petits pas pour le faire évoluer au milieu de son cycle de vie.

Le jeu des 4 erreurs

Si vous n’avez pas remarqué que le GLE 2024 a subi des changements esthétiques, vous êtes tout à fait normal. Outre les éléments éclairants, où la différence est plus probante en raison de l’aménagement des DEL, j’ai dû relire mes notes et le communiqué de presse du constructeur pour savoir quelles sont les améliorations au 2024 par rapport au 2020. La forme des blocs optiques ne change pas, on ne fait que jouer avec les DEL pour une signature visuelle légèrement différente ; c’est la même chose à l’arrière. Mercedes-Benz nous dit que l’aménagement de la grille de calandre évolue en fonction de la motorisation et des différentes possibilités d’options. On passe d’une barre double à deux barres, et, enfin à la calandre Panamericana pour les AMG. Selon les dires du constructeur, les pare-chocs sont aussi changés, mais là encore, c’est extrêmement subtil. Pour compléter le tout, on ajoute une sélection de nouvelles jantes de 20 à 22 pouces en fonction du modèle.

Le modèle à l’essai dans la gamme était l’AMG GLE 63 S qui se distingue par un retrait presque complet de toute applique de chrome, ce qui lui confère un look très sportif, des jantes de 22 pouces devant des étriers rouges contrastants. Pour l’arrière, le plus important point marquant est certainement la présence de 4 pots d’échappement.

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Soit Mercedes-Benz a une extrême confiance aux lignes intemporelles du GLE, du moins suffisamment pour ne pas le faire évoluer, soit elle n’a plus de budget. Au moins, il y a une bonne nouvelle pour les propriétaires de la génération W167/V167 lancée en 2020, leur version du GLE n’aura pas l’air à dater à côté du modèle 2024. Il faut dire que le GLE demeure un VUS dont le style est totalement réussi.

Grand luxe à la Mercedes-Benz

À l’ouverture de la portière, il n’y a pas de doute, le GLE est un produit de luxe. Pour 2024, les changements sont, à l’image de l’extérieur, mineurs. L’ensemble de l’habitacle du modèle à l’essai était recouvert de cuir brun et noir avec de généreuses boiseries. L’allure générale avait un petit côté « western » que j’ai beaucoup aimé. Évidemment, la qualité des matériaux et la finition excèdent les plus stricts standards de l’industrie. Sur ce point, il y a une amélioration, car lors des plus récents essais de produits Mercedes-Benz, les craquements n’étaient pas rares.

Le style général de la planche de bord est défini par la présence des deux écrans de 12,3 pouces équipés de la dernière évolution de la programmation du système multimédia MBUX. Cette majoration permet de mieux intégrer le guidage de la navigation avec la réalité augmentée. Comme c’est le cas depuis son introduction, MBUX demeure l’un des meilleurs systèmes multimédias de l’industrie par la qualité de l’image, de l’information fournie et de son utilisation intuitive. De plus, il obtient des mises à jour sans que le propriétaire ait à intervenir. Comme si ce n’était pas suffisant, il est aussi possible d’avoir, en option, un affichage tête haute devant le conducteur. D’une manière générale, l’ergonomie, comme la visibilité, fait un sans-faute. Pour 2024, la nouveauté la plus apparente est l’introduction du volant à trois branches dont deux sont doubles. Les commandes à effleurement demandent quelques secondes d’adaptation, mais on s’y fait rapidement. Seul bémol, les traces de doigts y sont permanentes.

Le confort y est aussi suprême. Après tout, c’est un Mercedes-Benz. Les sièges offrent une multitude de réglages pour optimiser le bien-être des occupants. Même son de cloche à l’arrière avec des dégagements amples pour trois personnes. Il est possible d’avoir une troisième rangée de sièges, mais cette dernière ne peut être envisagée que pour de courts déplacements et pour des enfants. Un système ambiophonique Burmester à 13 haut-parleurs totalisant 590 watts est maintenant de série dans tous les GLE. Pour ce qui est de l’espace de chargement, avec le dossier en position, on reçoit 825 litres contre 2 055 avec la banquette à plat. Pour faciliter l’accès des objets encombrants, avec les suspensions pneumatiques, il est possible d’abaisser le seuil.

48 volts partout et 603 chevaux

On peut dire que c’est assez tranquille en termes de motorisations pour le GLE 2024 au Canada. La grosse nouveauté est l’intégration d’un démarreur générateur à 48 volts avec la motorisation à 4 cylindres de la version 350. Cette « innovation » était déjà présente dans les trois autres mécaniques, celles des 450, AMG 53 et AMG 63 S. Je ne vous cacherai pas que j’espérais qu’on propose la version hybride rechargeable 450e au Canada, mais ce n’est pas le cas. Sur ce point, Mercedes-Benz déçoit. BMW est déjà présente avec cette technologie et son modèle 50e. Je veux bien croire que, à 381 chevaux, le 450e est passablement moins puissant que le BMW avec ses 483 chevaux, mais pour ceux qui recherchent une base électrique, les deux produits offrent une autonomie d’environ 64 kilomètres.

Alors que c’était le lancement de la gamme 2024 du GLE, il a été impossible de conduire un autre modèle que la version VUS du GLE 63 S issu d’AMG. Évidemment, avec ce V8 biturbo de 4 litres à 603 chevaux, la puissance ne fait JAMAIS défaut. De plus, l’apport de la technologie à 48 volts assure une pousse supplémentaire de 22 chevaux. Pour le couple, la tête nous tourne entre 2 500 et 4 500 tours/minute avec les 627 livres-pieds du moteur thermique et les 185 livres-pieds des moteurs électriques. Selon Mercedes-Benz, il est en mesure de boucler le 0 à 100 kilomètres/heure en 3,9 secondes, je les crois. Bien qu’on soit équipé d’une boîte de vitesses à double embrayage à 9 rapports, les passages ne sont pas toujours particulièrement fluides, du moins pas comme ils le devraient considérant la technologie. Même à ce niveau, c’est une autre preuve que les ingénieurs de Mercedes-AMG ne maîtrisent pas l’art de la boîte à double embrayage.

Pour le reste, le GLE à l’essai était truffé de technologies et d’innovations qui optimisaient son comportement routier. On y va avec un « tout inclus » adaptatif avec la collection de modes de conduite qui lui donnent tout autant de personnalité. On propose un « nouveau » mode hors route plus performant en 2024. Dans cette application, on obtient même une vision simulée sans capot pour faciliter le passage d’obstacle. Malheureusement, le contexte de l’essai routier ne m’a pas permis de calculer de manière fiable une consommation moyenne pas plus que l’ensemble des qualités dynamiques du modèle 2024.

Conclusion

J’ai l’impression que Mercedes-Benz s’est assise sur ses lauriers quant aux améliorations apportées pour 2024. On ne cherche pas ni de près ni de loin à lui donner un coup de barre. Les changements sont mineurs. On peut comprendre cette stratégie, le GLE est très populaire dans la gamme du constructeur. Cependant, le peu d’améliorations ne nous permettent pas de croire que son triste bilan de fiabilité se soit amélioré, et le fait qu’on ne propose toujours pas la version hybride rechargeable 450e sont des sources de déception. Par conséquent, même si le GLE est un produit intéressant et qu’il offre plusieurs versions, il demeure sur la liste des véhicules que RPM ne recommande pas.

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