Commençons avec quelque chose d’important. Je fais partie de l’équipe des gens qui aiment l’idée des véhicules du type hybride rechargeable. Pour avoir vécu un certain temps en région au Québec, je trouve que les hybrides rechargeables offrent une sacrée bonne alternative aux automobilistes qui désirent faire un premier pas dans l’univers électrique sans sacrifier la possibilité de faire de longues distances de manière simple et efficace.
J’étais donc plutôt optimiste à l’idée de faire l’essai routier du Kia Sportage PHEV 2023. Ce VUS me plaît visuellement et possède une belle brochette de caractéristiques qui le rendent grandement concurrentiel dans le segment. Après une semaine derrière son volant, le Kia Sportage PHEV 2023 m’a démontré sa pertinence, mais pas pour tous les types d’automobilistes.
Prix concurrentiel, look distinctif
J’adore le genre du Kia Sportage PHEV, même s’il est polarisant. De face, je trouve que le VUS compact se distingue dans la catégorie avec des blocs optiques audacieux. La mouture que j’avais à l’essai, la SX, est munie de très jolies roues de 19 pouces qui lui confèrent un style assez haut de gamme.
Parlant de versions, le Sportage PHEV ne compte que 2 variantes dans son portfolio. La première, l’EX Premium, arrive avec une panoplie de caractéristiques comme des phares à DEL, un toit ouvrant panoramique et une calandre noire lustrée, pour ne nommer que celles-ci. Ma version conserve l’ensemble des ingrédients de l’EX Premium, mais ajoute des phares et des projecteurs différents ainsi qu’une signature de lumières unique à l’arrière, entre autres.
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En toute franchise, je trouve que la version EX Premium est plus intéressante que la SX, simplement parce qu’elle est moins chère et pratiquement aussi bien équipée. Elle affiche un prix de 48 556 $ y compris les frais de transport et de préparation ; comparativement à la version SX à 51 966 $. Heureusement, le Kia Sportage PHEV est admissible aux subventions des deux paliers de gouvernement, d’une valeur totale de 7 500 $, ce qui fait chuter la facture à 42 335 $ et 45 735 $ respectivement. Le véhicule se positionne entre le Toyota RAV4 Prime, plus cher, et le Mitsubishi Outlander PHEV, moins coûteux dans certaines versions moins bien équipées.
Technologie et assemblage
Équipé d’un moniteur de 12,3 pouces qui sert d’infodivertissement et d’un écran de 4,3 pouces comme tableau de bord, le Kia Sportage PHEV offre un habitacle au goût du jour.
J’ai d’ailleurs apprécié la simplicité de navigation dans les menus. D’utilisation intuitive et d’accès facile, l’architecture numérique de Kia figure parmi mes préférées dans le marché, mais vous devez avoir le bras long pour pouvoir vous rendre à l’écran placé un peu loin du conducteur.
J’ai été très surpris aussi de constater que le Sportage PHEV 2023 n’était pas muni du système Apple Carplay et Android Auto sans fil, un élément plutôt standard maintenant dans l’industrie. Autre élément irritant, le volant cache de l’information sur l’écran de 4,3 pouces. J’ai d’ailleurs trouvé le volant trop petit, mais confortable en main.
J’ai néanmoins vite pris goût au maintien des sièges avant, ventilés et chauffés, ainsi qu’aux nombreux détails qui rendent l’essai agréable. La qualité des matériaux est plutôt correcte, sans plus, mais l’assemblage et la finition sont, en contrepartie, sans reproche. L’équipement est relevé et comprend toutes les assistances à la conduite possibles et une tonne de connexions USB et USB-C. L’ergonomie globale et le rangement ne font pas partie des forces de l’habitacle, mais l’expérience demeure très positive dans l’ensemble.
Les occupants à bord peuvent bénéficier, dans la version SX, d’une chaîne audio de marque Harmon/Kardon à 10 haut-parleurs qui fait vraiment bien le travail. La sonorité est d’une clarté intéressante, et ce, peu importe l’intensité demandée.
Un support pour tablette électronique est intégré derrière les appuie-têtes des sièges avant, ce qui permet aux passagers à l’arrière de profiter de la douillette banquette chauffée pour regarder leurs émissions préférées. Le Sportage PHEV offre un espace de chargement généreux de 1 855 litres une fois le dossier des sièges replié, ce qui en fait l’un des plus spacieux de la catégorie. J’ai d’ailleurs utilisé le véhicule pour effectuer un petit voyage en famille et j’ai apprécié la souplesse de l’habitable.
Plus souvent sur le mode hybride que sur le mode électrique
J’ai parcouru de bonne distance avec le VUS, je me suis déplacé sur l’autoroute pour faire de long trajet à deux reprises et effectué quelques passages urbains. Au cours de ma première sortie majeure, j’ai pris la peine de recharger le VUS à son plein potentiel. Je me suis dit que j’allais essayer d’exploiter au maximum l’autonomie de 55 kilomètres promise par Kia. La température extérieure était de -10 degrés Celsius au démarrage, ce qui me semblait plutôt convenable pour employer le plus longtemps possible le véhicule sur le mode électrique.
Après 29 kilomètres en conduite urbaine mixée à un passage sur l’autoroute et en utilisant uniquement les sièges et le volant chauffant pour me réchauffer, la batterie de 13,8 kilowattheures était descendue à 23 % de sa capacité, ce qui ne me permettait plus de poursuivre l’aventure sur le mode électrique. De toute façon, je devais recourir au moteur à essence pour avoir du chauffage dans l’habitacle, car le système PHEV du Sportage est ainsi fait. Las d’avoir froid et après avoir vidé plus de 70 % de ma batterie en quelques minutes, je me suis résigné à mettre de l’air chaud et à utiliser l’approche hybride. Petite déception ici.
Mixant un moteur à 4 cylindres de 1,6 litre turbocompressé, un moteur électrique de 88 kilowatts (119 chevaux) et une boîte de vitesses automatique à 6 rapports, le Sportage PHEV promet une puissance combinée de 261 chevaux et un couple de 258 livres-pieds. La vivacité est acheminée aux 4 roues du VUS, et les accélérations sont, par ailleurs, bien convaincantes, tout comme les reprises de vitesse. J’ai apprécié l’utilisation d’une boîte de vitesses à 6 rapports dans un segment qui priorise la CVT. Elle est parfois saccadée, mais elle assure une conduite plus relevée. J’étais déçu du rendement électrique du PHEV, mais satisfait de la puissance qu’il génère.
La conduite du Sportage PHEV est très juste. J’ai bien aimé le comportement routier du véhicule qui est bien assis sur la chaussée. Bien que certains bruits de vent se fassent entendre dans l’habitacle sur l’autoroute et que son rayon de braquage est trop court, j’ai trouvé que le VUS hybride était stable et rigide.
Un bon véhicule, mais pas pour tout le monde
J’ai réalisé, après ma semaine d’essai, que j’ai utilisé 85 % du temps le véhicule sur le mode hybride au lieu du mode électrique. J’ai enregistré une consommation moyenne oscillant autour de 8,6 litres/100 kilomètres lors d’un aller-retour entre Montréal et Québec, ce qui n’est pas si remarquable pour un véhicule « hybride ». Le réservoir de combustible est d’ailleurs plus petit de 10 litres dans le PHEV par comparaison avec le HEV, ce qui veut dire que j’ai dû arrêter plus souvent pour faire le plein.
Je suis donc pris entre l’arbre et l’écorce. Je trouve que le Kia Sportage PHEV 2023 est intéressant dans la catégorie, mais que pour mes besoins, celui-ci n’est pas approprié. Il est pertinent, coûte juste 2 000 $ (merci les subventions!) de plus que le HEV standard et est mieux équipé de série, mais sa mécanique n’était clairement pas adaptée à ma situation de conduite qui se résume par une utilisation journalière supérieure à la moyenne des automobilistes. Je parcours de longues distances souvent et j’utilise mon véhicule comme un outil de travail, deux endroits où le PHEV ne m’a pas semblé exceller.
En revanche, si, comme c’est plus souvent le cas qu’autrement, vous êtes un automobiliste qui sillonnez de plus courts trajets au quotidien et que vous êtes en mesure d’utiliser le plus souvent possible le mode électrique, je crois que le Sportage PHEV est une solution judicieuse et intéressante. Il est solidement conçu, propose une tonne d’équipement et livre une puissance adéquate, ce qui pousse RPM à le recommander.
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