« Quel est l’avantage réel des véhicules hybrides rechargeables? Au cours de votre émission, vous avez mentionné que sur une distance de 115 kilomètres, le Kia Sportage PHEV et le Mitsubishi Outlander PHEV ont eu une consommation de plus ou moins 6,5 litres/100 km. Or, lors d’un récent voyage de quelques centaines de kilomètres, mon Subaru Forester 2022 m’a donné une consommation de 7,0 litres/100 km. Je vois donc mal en quoi ces hybrides rechargeables plus chers, plus complexes et plus polluants à construire sont logiques. » - Georges
Réponse
Bonjour Georges,
Effectivement, les données de consommation obtenues au cours de ces tests avec le Kia Sportage PHEV et le Mitsubishi Outlander PHEV ne sont pas particulièrement impressionnantes quand on les compare avec les données de consommation des véhicules concurrents à simple moteur thermique.

La raison principale est que le test s’est déroulé en période hivernale, alors que les véhicules hybrides rechargeables sont rarement avantagés. Chaque véhicule hybride rechargeable a un fonctionnement différent à ce chapitre, en fonction de sa configuration technique, et les paramètres nécessitant le démarrage de moteur thermique peuvent varier.
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Dans les deux cas, le moteur thermique doit entrer en marche périodiquement soit pour fournir de la chaleur dans l’habitacle ou encore veiller au fonctionnement optimal de la mécanique. Alors qu’on voudrait que le moteur thermique demeure silencieux tant qu’on a de l’énergie électrique pour faire avancer le véhicule, la programmation de ces véhicules impose la plupart du temps le démarrage thermique, entrainant ainsi une consommation d’essence.

Quel est l’avantage réel?
Or, ce n’est pas l’hiver tous les jours de l’année, et le mercure n’est pas sous les -10 degrés Celsius constamment. En période estivale, l’autonomie électrique sera légèrement plus grande et l’intervention du moteur thermique sera nettement plus sporadique qu’en hiver. Même si nous n’avons pas effectué précisément le test en été, je suis convaincu que le trajet de 115 kilomètres que nous avons effectué dans l’émission se serait soldé par une consommation finale de 4,0 à 4,5 litres/100 km. C’est donc dire que si on calculait la consommation d’essence sur une base annuelle, le bilan serait plus avantageux que ce que nous avons obtenu à l’émission.
Une chose demeure vraie, peu importe la saison : pour minimiser les coûts d’utilisation d’un véhicule hybride rechargeable, il faut maximiser l’utilisation du mode électrique. Pour ce faire, et ainsi améliorer la vitesse de « rentabilité » du véhicule, il faut autant que possible avoir un trajet quotidien qui ne dépasse pas l’autonomie annoncée. Donc, pour une personne dont le trajet quotidien est toujours le même, et qu’il peut être effectué en majorité en mode électrique, l’avantage est là. La consommation sera moindre, et l’émission de gaz à effet de serre aussi. À preuve, certains propriétaires nous ont confié maintenir une consommation annuelle d’environ 3,5 litres/100 km avec un Kia Sorento PHEV, muni de la même mécanique que le Sportage, en fonction de leur utilisation.
L’autre avantage est de disposer d’une autonomie virtuellement illimitée, tant qu’on a de l’essence à bord, puis de pouvoir remplir le véhicule en quelques minutes. Pour les gens qui font de grandes distances à l’occasion, ça peut être un avantage, contrairement aux véhicules électriques qui prennent plus temps à recharger.
Quels sont les désavantages?
Le coût d’achat en est un. Par chance, au Québec, il est compensé en grande partie par l’octroi des subventions provinciale et fédérale. En fonction des modèles, le prix d’un hybride rechargeable peut être inférieur à celui de la déclinaison hybride, et même à celui d’une déclinaison purement thermique. Il va sans dire que si, pour le même prix, vous pouvez obtenir une certaine autonomie électrique et une consommation inférieure avec un hybride rechargeable, le choix est facile. Ce sont d’ailleurs les subventions qui rendent les véhicules hybrides rechargeables intéressants sur notre marché, parce que si elles n’étaient pas là, leur pertinence serait plus questionnable.
L’entretien est un autre désavantage. Le calendrier d’entretien est souvent aussi exhaustif que celui d’un véhicule thermique, et parfois même plus, puisque la complexité mécanique demande, dans certains cas, des entretiens spécifiques.
Également, la complexité mécanique élevée peut s’accompagner d’une fiabilité plus hasardeuse. Plus de composants, plus de risque.
Le constat
Donc, pour répondre à votre question, les véhicules hybrides rechargeables sont financièrement pertinents par rapport à leur homologue à essence dans la mesure où ils sont utilisés dans un contexte assez précis et que leur achat est subventionné. Il est donc impératif que chaque acheteur calcule adéquatement dans quelle mesure ces véhicules peuvent être avantageux en fonction de sa réalité.