L’heure est aux VUS – pour le meilleur, mais aussi pour le pire – et ce sont les petites voitures qui écopent. Alors que presque tous les constructeurs d’automobiles ont délaissé le segment des voitures sous compactes, Kia est l’un des récalcitrants avec sa Rio. La citadine qui est présente sous cette forme depuis 2018 et dont la gamme a été épurée avec le temps, ne conservant que la formule à cinq portières, ne fait maintenant face qu’à la Chevrolet Spark et la Mitsubishi Mirage, deux voitures citadines nettement moins chères et dont la mission est encore plus économique, et à la Nissan Versa, offerte uniquement en formule berline.
Pourquoi Kia conserve-t-elle la Rio, à cheval entre les citadines et les compactes classiques? Est-ce que cette voiture est toujours pertinente? L’essai d’une semaine d’une Kia Rio EX Premium 2022 m’a permis d’élucider ce mystère.

Style conservateur
La Rio n’a pas réellement changé depuis l’arrivée de cette génération, en 2018. Son style demeure à peu près le même, si ce n’est ce quelques retouches au pare-chocs et l’adoption du nouveau logo de la marque en 2022.
D’une apparence assez sérieuse, elle passe inaperçue à peu près partout. Ce n’est pas qu’elle est laide, bien au contraire, mais elle est conservatrice. Avec un peu d’imagination, on peut facilement penser que son style s’approche de celui d’une Volkswagen Golf, ce qui n’a rien d’étonnant puisque la personne qui l’a dessinée, Peter Schreyer, est allemand d’origine et a travaillé pour Volkswagen jadis.
Si la version de base LX+ est assez dépouillée, avec ses enjoliveurs et ses phares à réflecteurs, la déclinaison EX Premium reçoit quelques ajouts comme des feux antibrouillard, des jantes de 15 pouces exclusives, des poignées chromées et des clignotants sur les rétroviseurs pour la distinguer des autres versions. Elle est aussi munie de phares à projecteurs avec feux de jour distinctifs qui soignent l’apparence et qui ressemblent à s’y méprendre à ceux d’une… Volkswagen Golf 2015.

L’Allemagne à bord
C’est un peu le même son de cloche à bord. L’ergonomie des commandes est bonne, tout comme la présentation qui est droite et sérieuse. Le volant télescopique de la version EX Premium est facile à ajuster pour trouver une position de conduite optimale qui permet d’avoir une excellente visibilité tout autour.
J’ai eu l’occasion de parcourir de longues distances avec la Rio et j’ai été surpris par le confort des sièges, très bon malgré sa vocation économique et rationnelle. En revanche, l’accoudoir dans la porte du conducteur mériterait d’être équipé d’une surface plus souple qu’un panneau de plastique rigide. Autrement, la belle surprise provient des matériaux utilisés pour le tableau de bord, très convenables, tout comme l’assemblage des garnitures qui est serré, droit et sans bavures. C’est nettement mieux que la qualité de la chaine audio, pas terrible, mais au moins Apple CarPlay et Android Auto est proposé.

À l’arrière, le toit qui s’affaisse à mesure qu’il s’approche du coffre rend difficile l’accès pour la tête, mais une fois en place les dégagements sont maximisés, malgré la petitesse de la voiture. Évidemment, pour le coffre, l’espace demeure limité. La berline offrait plus de place, mais elle a hélas été éliminée parce qu’elle ne se vendait pas bien.
En matière d’équipement, cette version EX Premium, vendue à un peu plus de 25 000 $, vient avec une climatisation automatique à une zone, un volant télescopique, le démarrage à bouton-poussoir de même que plusieurs systèmes d’aides à la conduite. En plus de ce qui été mentionné plus haut, ce sont principalement ces équipements qui la distinguent de la déclinaison LX Premium de milieu de gamme qui est, à mon avis, la mieux équilibrée avec ses sièges et son volant chauffant, ses jantes en alliage de 15 pouces, son toit ouvrant et son détecteur d’angles morts à un prix de 22 410 $.

Petit moulin
Le petit 4-cylindres 1,6 litre est l’engin qui loge sous le capot de toutes les déclinaisons de la Rio. D’une simplicité déconcertante, ce moteur n’a même pas l’injection directe ou de système arrêt-démarrage. Ça ne lui empêche pas de cracher 120 chevaux et 113 lb-pi de couple qui sont transmis aux roues avant par l’entremise d’une boîte automatique à variation continue IVT qui équipe toutes les versions, à l’exception de la version LX+ à boîte manuelle.
Bon, même si la cavalerie n’a rien pour déchausser les pneus, j’ai été étonné du rendement de l’automatique. Les rapports simulés sont à ce point efficaces que j’ai confondu la boîte à variation continue avec une boîte automatique conventionnelle. En enfonçant l’accélérateur, la transmission « rétrograde » et fait monter le régime moteur rapidement pour que le peu de puissance soit livré aussi rapidement que possible, ce qui se traduit par une accélération très correcte mais surtout un tintamarre qui envahit l’habitacle. C’est une conséquence directe de l’insonorisation perfectible.
Sur la route, la Rio est agile et facile à contrôler. La petitesse de la caisse, la direction rapide de même que la suspension qui absorbe bien les bosses et qui est tout juste assez ferme pour donner un bon comportement routier permettent de se sentir en confiance. À vitesse d’autoroute, on la sent parfois légère sur ses roues, particulièrement quand les conditions se détériorent avec de la pluie ou du vent. Ce n’est toutefois pas anormal pour une telle caisse.
Ce qui est toutefois le plus plaisant, c’est l’économie de carburant. Sans l’avoir ménagée et après avoir parcouru plus de 700 kilomètres, j’ai obtenu une consommation de 6,1 litres/100 kilomètres, ce qui est en bas de la consommation combinée annoncée par le constructeur. C’est très bon, mais pas nécessairement plus bas que ce que les berlines compactes permettraient d’obtenir.

Sortez vos coupures
La Kia Rio 2022 est une voiture que nous recommandons depuis déjà longtemps et ce n’est certainement pas cette année que ça va changer. Son rendement est fidèle à sa réputation : amusante, elle transporte les gens efficacement du point A au point B tout en ayant une bonne économie de carburant. Qui plus est, elle est dotée d’une bonne fiabilité depuis longtemps, et cet aspect n’a pas changé récemment et son encombrement limité en fait une candidate idéale pour la circulation urbaine.
C’est donc une voiture que nous recommandons, mais attention! La version EX Premium mise à l’essai ici avait beau être tout équipée, son prix de près de 25 160 $ s’approche drastiquement de certaines compactes renommées telles que la Toyota Corolla SE à hayon, équipée de manière équivalente, mais qui propose une meilleure valeur de revente, un meilleur comportement routier et plus de puissance. Et même chez Kia, le prix de cette Rio EX Premium est presque identique à celui d’une Forte5 EX, et à moins de 2 000 $ de celui d’une berline Forte EX Premium, encore mieux garnie en accessoires avec entre autres la climatisation à deux zones, des roues de 17 pouces, un chargeur sans-fil et un régulateur de vitesse intelligent.
Et c’est là que la Rio n’est plus pertinente, quand on s’approche du sommet de la gamme. Mon conseil est donc le suivant : optez, au maximum, pour une version LX Premium de la Rio. Si vous voulez plus d’équipement, allez-y pour une compacte, vous allez en avoir globalement plus pour votre argent de cette manière.
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