Il y a quelques années, la Toyota Matrix occupait une place de choix dans la cour des Québécois. Les clients appréciaient sa polyvalence, son espace intérieur, sa fiabilité et ses faibles coûts d’entretien. Elle a cependant été éliminée du catalogue de la marque, remplacée par la Scion iM en 2016, pour ensuite arriver sous le nom de Toyota Corolla à hayon en 2019. L’essai de la version 2021 m’a montré qu’elle ne remplace pas exactement la Toyota Matrix, pour le meilleur, mais aussi pour le pire.
Je me souviens de ma réaction lorsque j’ai vu la nouvelle Toyota Corolla à hayon à New York en 2018 : j’avais été charmé. Elle affichait une bouille sympathique avec ses phares en trois sections, dont l’imposante section latérale qui abrite un projecteur, et une grille de calandre très volumineuse mais bien dessinée. L’arrière ne donne pas sa place, avec son porte-à-faux court et trapu et son hayon au design complexe. Cet air résolument sportif faisait changement de la Corolla berline plate à laquelle nous étions habitué.
Mais la meilleure nouvelle, c’est qu’en comparaison avec la Toyota Matrix de l’époque, la Corolla à hayon est foutrement plus belle. Adieu le style fonctionnel et bulbeux de la Matrix; on a joué d’audace et c’est payant.
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Plusieurs versions sont proposées, allant de la version de base S à la XSE toute équipée, à un prix variant entre 23 579 $ et 31 237 $. La version testée, soit la SE Groupe amélioré, se positionne au milieu de la gamme, mais ne sacrifie pas le style avec ses jantes de 18 pouces. Ajoutez à cela cette couleur foncée, dont les tons de bleu et de vert ressortent bien au soleil, et l’ensemble est particulièrement réussie.
Allez toutefois comprendre pourquoi aucune de ces versions ne propose de toit ouvrant, pas même la plus équipée. Dommage, ça complèterait l’ensemble.
À bord, la différence avec la Matrix est à son comble. Ce qui frappe d’abord, c’est la configuration. L’accès à bord est moins facile qu’avec la Matrix, notamment en raison des sièges plus bas mais aussi du tableau de bord qui prend de la place dans l’ouverture de la portière. Gare à ne pas le frapper avec le genou, ce qui m’est arrivé à plusieurs reprises pendant ma semaine d’essai.
Une fois en place à l’avant, on fait face à un tableau de bord simple et ergonomique. Toutes les commandes sont placées en hauteur et sont faciles d’accès, exception faite de celle des sièges chauffants qui est enfouie loin sous le tableau de bord. L’instrumentation est facile à lire et à utiliser, ce qui minimise les distractions sur la route. La visibilité est très bonne et les sièges sont bien galbés, donnant une position de conduite idéale.
L’équipement monté à bord de cette version SE Groupe amélioré est très adéquat. Pour 27 500 $, vous avez la climatisation automatique, les sièges et le volant chauffant, la recharge par induction, Apple CarPlay et Android Auto et 10 coussins gonflables. C’est la meilleure combinaison, à mon avis.
À l’arrière, l’ouverture de la portière est petite et l’espace, une fois assis sur la banquette, est presque ridicule. Il y a peu d’espace pour la tête et pour les jambes, particulièrement si une personne de grande taille s’assoit à l’avant. On est donc loin du côté convivial de la Matrix. Cependant, pour 2021, le pneu de secours a été remplacé par une trousse de réparation de pneu, ce qui a permis d’augmenter le volume de chargement.
Contrairement à la berline, qui propose un choix de trois motorisations dont une hybride, la version à hayon n’a droit qu’à la plus puissante, confirmant son approche plus sportive. Les roues avant sont donc entrainées par un 4-cylindres 2,0 litres de 168 chevaux à 6 600 tr/min et 151 lb-pi de couple à 4 800 tr/min, jumelé ici à une boîte manuelle à six rapports avec correspondance automatique du régime moteur, qui représente environ 12 % des ventes. Une boîte automatique à variation continue avec premier rapport fixe est aussi proposée en option.
Si la configuration intérieure m’a rendu nostalgique de la Matrix, de prendre de la Corolla à hayon le volant me l’a fait oublier; j’ai eu un plaisir fou au volant de cette petite puce. Les 168 chevaux ne se font pas prier pour monter en régime, là où l’essentiel de la puissance est délivré. Le moteur demeure doux, quoiqu’un peu bruyant, et ce n’est jamais un supplice de manier la boîte manuelle au levier précis pour s’amuser un peu. J’aurais néanmoins aimé une pédale d’embrayage plus précise et moins molle, mais c’est le seul reproche à faire.
Ne comptez pas sur le système de correspondance automatique du régime moteur en rétrogradation, puisqu’il est trop lent. Je l’ai donc laissé hors fonction en tout temps et préconisé un petit coup sur l’accélérateur en rétrogradation, rendu facile grâce au positionnement idéal des pédales.
L’agilité est également un point fort de la Corolla à hayon. La direction vive et précise et la calibration de la suspension font qu’elle se faufile littéralement partout, d’autant plus qu’on a une excellente visibilité. La petitesse de la voiture est aussi un atout en ville, puisqu’elle est facile à stationner. Vraiment, elle déclasse la Matrix ici avec son comportement vif et enjoué, décidément une carte de visite de cette Corolla à hayon.
Si j’étais déçu de la consommation enregistrée au cours de mes premiers jours de conduite qui se sont surtout déroulés en ville, elle s’est améliorée en prenant la route. J’ai obtenu une moyenne de 7,5 litres/100 km après 920 km.
La Corolla à hayon 2021 sacrifie le côté pratique mais laisse tout le plancher à la sportivité et le plaisir au volant. Elle en décevra certains, mais personne ne pourra critiquer – moi le premier – le vent de fraicheur qu’elle apporte dans la gamme compacte de Toyota. Aussi, elle conserve les autres attributs de la Corolla, tels que la fiabilité, les faibles coûts d’entretien et une bonne valeur de revente.
C’est donc une voiture tout à fait recommandable, à condition de ne pas trop rêver à la Matrix!