S’il y a un véhicule qui est la définition même du véhicule utilitaire à vocation familiale, c’est le Chevrolet Suburban. Il a carrément pavé la voie à la catégorie il y de cela 86 ans. Ç’en fait des années d’avance sur la concurrence, et ça lui permet de continuer à dominer le palmarès des ventes. Avec son confrère – le Tahoe – le Suburban est le VUS pleine grandeur le plus vendu en Amérique du Nord. Revisitons-le afin de le savourer à nouveau.
L’année 2021 a apporté une refonte complète du modèle. Le Suburban réside au sommet de la gamme des véhicules utilitaires chez Chevrolet et joue le rôle de la version allongée du Tahoe. Il s’agit d’ailleurs du plus long VUS sur le marché, plus long même qu’un Ford Expedition Max.
La refonte lui fait grand bien, car le Suburban commençait sérieusement à manquer de modernité. Il affiche désormais une allure beaucoup plus raffinée et moderne. En même temps, Chevrolet s’est assurée de conserver les lignes classiques de ses prédécesseurs pour ne pas trop brusquer sa fidèle clientèle.
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Il continue aussi de garder une partie avant empruntée au Chevrolet Silverado afin de rappeler aux consommateurs qu’il s’agit en réalité d’une camionnette pleine grandeur avec un habitacle complet. On a toujours affaire à une grosse boîte rectangulaire qui semble provenir directement des bureaux du FBI.
L’exemplaire à l’essai, une déclinaison Premier, mue par le moteur Duramax, est offerte à un prix de départ de 83 718 $, y compris les frais de transport et de préparation. Notre gros nounours avait quelques milliers de dollars en options ajoutées, pour un prix final de – attachez-vous bien – 96 428 $.
L’habitacle d’un Suburban est évidemment très volumineux. Il n’y a donc aucun problème à accéder à sa troisième rangée de sièges en raison du fait qu’on peut basculer le deuxième lot de sièges (du type banquette ou fauteuil) vers l’avant, ce qui octroie suffisamment d’espace pour grimper à l’arrière, même si l’on est grand.
Chevrolet a apporté plusieurs améliorations aux composants mécaniques arrière (à lire plus bas) afin d’améliorer l’espace passager et de chargement. Et c’est réussi! Non seulement a-t-on amplement d’espace pour la tête et les jambes à la troisième rangée, mais le volume total – c’est-à-dire avec dossiers des sièges rabaissés au plancher - s’élève à 4 097 litres. C’est un chiffre énorme qui surpasse non seulement son prédécesseur (3 426 litres), mais qui pulvérise son concurrent direct de Ford (également à 3 426 litres).
Bien que l’habitacle de ce Suburban soit spacieux et confortable et affiche une finition intérieure impeccable et une qualité d’assemblage au-dessus de la moyenne, il continue de manquer de modernité. Par exemple, son tout petit écran multimédia de 10,2 pouces semble déjà dépassé si on le compare à ce qui s’offre dans cette gamme de prix. Je vous rappelle qu’il s’agit d’un véhicule de presque 100 000 $. L’instrumentation analogique semble provenir tout droit d’un produit GM d’il y a 10 ans.
Cela étant dit, l’ergonomie demeure excellente, avec des commandes physiques pour la climatisation faciles à comprendre et manipuler ainsi qu’une interface multimédia qui est d’une simplicité et d’une convivialité presque déconcertante.
Le moteur Duramax est un 6-cylindres en ligne turbodiesel de 3,0 litres qui développe une puissance de 277 chevaux et produit un couple de 460 livres-pieds. Il est jumelé à une transmission à 4 roues motrices qui permet de sélectionner manuellement les 2 roues motrices ainsi qu’à une boîte de vitesses automatique à 10 rapports.
Ce moteur a été conçu pour réduire la consommation de carburant de ce colosse tout en lui permettant d’éviter la taxe sur la cylindrée, mais aussi de demeurer hautement capable en matière de capacité de remorquage. Celle-ci est d’ailleurs chiffrée à 3 545 kilos (7 800 livres), ce qui est presque identique aux 3 591 kilos (7 900 livres) du V8 de 6,2 litres. Le Suburban Duramax tracte toutefois moins qu’un Ford Expedition Max, soit 4 091 kilos (9 000 livres).
L’autre nouveauté technique, c’est l’ajout d’une suspension arrière à roues indépendantes qui, en plus d’avoir comme but d’améliorer la tenue de route du véhicule, permet de libérer plus d’espace à l’arrière. C’est ce qui explique, en partie, pourquoi la troisième rangée de sièges est si spacieuse.
Le mot qui résume le mieux l’expérience de conduite d’un Suburban, c’est douceur. Il s’agit d’un véhicule hyper stable, silencieux et raffiné, même sur les routes abimées du Québec. Doux comme un nuage.
À ma grande surprise, ce moteur n’a pas les caractéristiques techniques classiques des turbodiesels, c'est-à-dire qu’il est relativement silencieux à l’arrêt – du moins, depuis l’habitacle – et aime quand même monter dans les tours, une qualité rare pour ce type de moteurs. J’irais même jusqu’à dire qu’il est véloce dans sa manière de livrer sa puissance.
C’est surtout l’énorme couple qu’il déploie à bas régime qui permet à ce VUS d’accélérer sans effort et de dormir aux environs des 2 000 tours/minute à vitesse de croisière. Une partie de cela revient à l’excellente boîte de vitesses automatique qui permet de bien exploiter le couple disponible tout en fonctionnant doucement en arrière-plan.
Ce gros bonhomme arbore une tenue de route franchement plaisante grâce à des éléments suspenseurs bien calibrés et à une partie arrière à roues indépendantes qui éliminent presque entièrement les effets de bondissement et d’oscillation normalement associés à un véhicule monté sur cadre.
Évidemment, c’est la consommation de carburant qui fait du Duramax un moteur bien plus intéressant que ses confrères à 8 cylindres. J’ai d’ailleurs enregistré une moyenne de 9,7 litres/100 kilomètres sur une période d’une semaine, et sans trop d’effort. Pour un véhicule d’un tel gabarit, c’est impressionnant.
On comprend pourquoi les familles nord-américaines choisissent le Chevrolet Suburban. Il s’agit après tout du véhicule familial par excellence. Il est spacieux, confortable, polyvalent et presque aussi efficace qu’une camionnette pleine grandeur, à condition de pouvoir se le payer.
Ce sont ces qualités qui lui ont permis de perdurer pendant tant d’années et de demeurer le chef de file dans sa catégorie. Pour ce qui est du moteur Duramax, il est évident qu’il apporte quelques avantages en frais d’utilisation, mais sachez qu’il demeure plus coûteux en entretien qu’un moteur à essence ordinaire.
Nous devons également lui laisser plus de temps avant de faire ses preuves, étant donné qu’il s’agit encore d’une jeune motorisation et que nous avons été échaudés par les moteurs diesel par le passé. Nous recommandons donc l’achat d’un Suburban, mais seulement s’il est mu par un V8.