Le Chevrolet Suburban accusait un certain retard face à son unique concurrent, le Ford Expedition. Avec cette nouvelle génération, GM corrige ses lacunes et va même jusqu’à proposer une motorisation turbodiesel.
Cette dernière se montre originale avec l’intégration des blocs optiques à l’intérieur même de la structure de la calandre. On note aussi la présence de feux de jour en C tout à DEL qui lui donne une affiliation avec le Silverado.
De profil, le Suburban est long, très long, en fait, il mesure 5 715 millimètres, ce qui en fait le produit le plus long au Canada. Il bat le Ford Expedition Max par 100 millimètres. Difficile dans ce cas de chercher à lui donner des traits souples et tout en rondeurs. Le Suburban s’assume avec une fenestration bien droite et une épaule tout aussi rectiligne. La seule rupture est au pilier C qui donne une sensation de toit flottant.
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Pour ce qui est de la taille des jantes, le modèle à l’essai venait avec des roues de 22 pouces en option pour 2 265 $. À l’arrière, on reconnaît la signature visuelle des feux verticaux avec des bandes de DEL en L superposées. D’une manière générale, la qualité de l’assemblage a fait un bond de géant dans la bonne direction. Par contre, la peinture blanche avait des variations de tons en fonction de la texture sur laquelle elle était apposée. On parle tout de même d’un VUS de 96 000 $...
Autant la planche de bord du Silverado est une désolation consommée, autant dans le Suburban on apprécie l’ergonomie et l’esthétique. Vivement un transfert du VUS à la camionnette ! Quoi qu’il en soit, GM joue de distinction entre ces VUS sous les bannières Chevrolet, GMC et Cadillac. Le Suburban à sa propre signature. Évidemment, c’est très massif, on suit la taille du véhicule.
Même s’il est tout nouveau, je dois admettre y avoir trouvé un certain degré de conservatisme, plus particulièrement au chapitre de l’instrumentation. On obtient un petit moniteur numérique comme ordinateur de bord, mais surtout deux vieux et décevants cadrans analogiques. Heureusement, un affichage tête haute est de la partie pour une touche de modernité. L’écran multimédia au centre fait 10,2 pouces, une taille raisonnable, je m’attendais à plus en fonction de sa nouveauté. Il n’en demeure pas moins que l’ergonomie du Suburban ne peut pas être prise en défaut, tout est simple et à portée de la main.
Le confort y est, surtout pour les longs trajets où les courbes sont rares. À l’avant, ce sont de véritables fauteuils, mais sans grand maintien ni soutien. On retrouve une panoplie de réglages, mais aucun d’entre eux cintre suffisamment. Bonne note générale à la qualité de l’assemblage et des matériaux. Par contre, l’imitation de boiserie ne convaincra personne.
À l’arrière, alors que, dans l’ancienne génération, on en parlait comme d’une punition, c’est nettement mieux. En fait, c’est même très intéressant. Le confort des sièges baquets à l’essai se montrait adéquat. Étant sur glissière, on peut jouer avec les dégagements grâce au grand débattement. De cette manière, on s’offre plus ou moins de place pour les jambes en fonction de l’occupation ou pas de la 3e rangée. L’accès à cette dernière est à des années-lumière plus facile que précédemment.
On voit que GM a réellement déployé des efforts dans le véhicule pour en améliorer la convivialité. Au coffre, avec tout le monde en position, on parle de 1 175 litres, 2 656 litres sans la troisième rangée et, tenez-vous bien, 4 098 litres avec 2 personnes à bord. Dans cette configuration, c’est presque 675 de plus que le Ford Expedition MAX 2022.
Alors que le Ford n’offre qu’une seule motorisation, le Suburban y va de 3 options. On connaît les V8 de 5,3 litres (355 chevaux/383 livres-pieds) et de 6,2 litres (420 chevaux/460 livres-pieds), mais une nouveauté Duramax arrive. On ne prend pas le gigantesque V8 de 6,6 litres des camionnettes HD, mais bien le 6-cylindres en ligne turbocompressé de 3,0 litres qu’on a découvert dans le Silverado. Il offre une puissance de 277 chevaux et autant de couple que le 6,2-litres, soit 460 livres-pieds.
Ce dernier est d’ailleurs disponible dès 1 200 tours/minute, c’est parfait pour le remorquage où le couple est nécessaire à bas régime. Parlant de capacité de remorquage, cette motorisation permet de tirer 3 545 kilos (7 800 livres), ce qui le place derrière les deux V8 à 3 682 kilos (8 100 livres) [5,3 litres], à 3 591 kilos (7 900 livres) [6,2 litres.] et loin derrière l’Expedition MAX à 4 091 kilos (9 000 livres).
Le moteur est couplé à une boîte de vitesses automatique à 10 rapports, la même que dans le Ford. On obtient aussi différents rouages habituels dans le segment avec le mode automatique, gamme haute, gamme basse. À cela, on ajoute les modes de conduite Normal, Sport, Hors Route et, naturellement, remorquage. Dans tous les cas, il y aura une incidence sur la gestion de la boîte de vitesses, du moteur, du rouage, de la direction et des suspensions.
C’est sur la route que le Suburban connaît la plus belle progression. Historiquement, le pont rigide de l’essieu arrière entraînait une perte de confort et de stabilité en raison des sautillements. Avec l’intégration de suspensions à 5 bras indépendants, tout comme l’Expedition, on arrive au XXIe siècle et on transforme le comportement du Suburban. Il est même possible d’obtenir des suspensions adaptatives et magnétiques en option, ça, le Ford ne l’offre pas.
La direction donne un bon degré de précision, surtout sur le mode Sport. Dans les autres conditions, elle ne communique pas tellement, ce qui rend l’aventure plus aseptisée. D’un autre côté, ce n’est pas avec ce genre de véhicule qu’on cherche un grand agrément de conduite. De manière générale, prendre le volant du Suburban ne sera pas une expérience enlevante, mais satisfaisante dans l’optique où il y a peu à critiquer en fonction de son mandat et de sa taille. Le seul aspect où j’aimerais plus de fermeté, c’est au chapitre du freinage. Les disques sont de bonnes dimensions, mais j’ai senti tout l’effort nécessaire pour mettre un terme à l’élan de sa masse de 2 754 kilos (6 072 livres).
Le Suburban est meilleur que jamais, suffisamment pour le faire passer devant l’Expedition en matière de compétence. Par contre, il y a des restrictions. On suggère toujours d’éviter la première année modèle d’une nouvelle génération chez GM. Attendez minimalement le 2022 pour vous lancer sur ce géant, la majorité des corrections auront été faites.
Pour ce qui est de la motorisation Duramax, bien qu’elle soit très frugale, nous sommes plutôt frileux à l’idée de la recommander. Elle demande un entretien plus rigoureux et plus coûteux que les V8. On sait par expérience que, avec le temps, les acheteurs négligent cet entretien, ce qui entraîne une forte hausse de la pollution émanant des gaz d’échappement. De plus, il s’agit d’une mécanique encore assez jeune, sa fiabilité demeure à prouver. Dans la mesure où l’on opte pour un V8 et où l’on attend 2022, GM a le produit entre les mains pour conserver son hégémonie sur le segment.