Land Rover retouche le Discovery Sport pour 2020 avec une collection d’améliorations et d’ajustements techniques. Malgré ses airs urbains, il peut toujours affronter les pires conditions hors route.
Le véhicule de presse que Jaguar/Land Rover Canada a mis à notre disposition est ce que nous appelons dans le milieu un véhicule « Triple Black » : peinture noire, roues noires et intérieur noir. C’est dommage car, pour effacer les lignes d’une voiture ou d’un VUS, il ne se fait pas mieux que le noir. Dans une autre couleur, le petit Land Rover Discovery Sport 2020 a tout pour plaire de l’extérieur. Il reprend des traits de son grand frère, le Discovery, particulièrement du côté des blocs optiques et du pilier C. En réalité, nous avons toujours considéré la gamme Discovery comme étant le juste milieu chez Land Rover. Les Range Rover sont pour les millionnaires de Beverly Hills alors que le Defender s’adresse à ceux qui ont l’asphalte en dédain. Pour ce qui est du Discovery Sport, on joue sur les deux tableaux.
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On se souvient d’ailleurs que le Discovery Sport venait remplacer le vieux LR2 mieux connu dans le monde comme le Freelander. Pour 2020, le fabricant maintient l’essentiel du style qu’il a donné au Discovery Sport en 2016. Il propose toutefois quelques améliorations ici et là comme la structure interne des éléments éclairants de même que les pare-chocs. Il faut avoir un œil attentif pour saisir la variation. On obtient une belle qualité et finition de peinture ; dans le cas présent, le noir Santorin, coûte 800 $. Contrairement au Land Rover Range Rover Evoque que nous avons eu à l’émission la saison dernière, nous ne pouvons pas faire de reproche à l’assemblage du Discovery Sport.
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Nous ne pouvons certainement pas dire que Land Rover fait dans le style et l’originalité dans le dessin de ses tableaux de bord. On peut difficilement faire plus sobre. Une large bande horizontale et une bande verticale en plein centre qui rejoint la console. L’allure générale se montre très classique, mais vieillira bien, mais ce n’est pas très excitant à regarder. Au moins, on peut dire que c’est hautement fonctionnel et très convivial. Pour maintenir cette grande pureté des traits, on retrouve même des molettes qui commandent deux fonctions. Il suffit de les enfoncer légèrement pour qu’elles révèlent d’autres fonctionnalités. Par contre, il faut le savoir, sinon on peut chercher longtemps.
Même s’il figure au bas de la gamme Land Rover, le Discovery Sport peut offrir une quantité impressionnante de caractéristiques techniques ; on trouve des caméras absolument partout, une instrumentation modulaire complètement numérique de même qu’un système multimédia aux multiples paramètres. On peut littéralement passer des heures à jouer dans les différentes commandes du système. Le seul problème, on navigue dans le système, et il est parfois difficile de retrouver certaines fonctions englouties dans les dédales de tous les paramètres.
Le confort est typiquement anglais. Les sièges proposent une belle fermeté permettant un bien-être significatif lors des longs trajets. Évidemment, si vous y allez avec les options, les assises avant peuvent se régler dans 14 directions différentes, être chauffantes/climatisées ; elles peuvent même vous masser. Les passagers de deuxième rangée ne sont pas en reste. La banquette s’incline et peut être glissée de l’avant vers l’arrière. De cette manière, on peut optimiser l’espace du coffre ou celle des occupants de la troisième rangée de sièges, offerte en option. Le coffre impressionne avec un volume de 980 litres. Si l’on rabat le dossier des sièges de la deuxième rangée, il passe à 1 700 litres lorsque le dossier de la deuxième rangée est abattu. L’accès est facile grâce à une ouverture large et à un seuil assez bas.
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Le Discovery Sport offre deux choix de motorisations. Pour notre essai routier, nous avons eu droit au plus puissant, le 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres de la série Ingenium, le modèle P290. Il développe une puissance de 286 chevaux et produit un couple de 295 livres-pieds. La puissance cadre bien avec le reste de la catégorie, mais on parle plus de dynamisme que de sportivité. On doit d’ailleurs une partie de son rendement à la qualité de la transmission automatique à 9 rapports de conception ZF avec un mode manuel qui travaille de manière particulièrement fluide.
La qualité principale des véhicules Land Rover, c’est leur exceptionnel rouage d’entraînement. Dans le cas du Discovery Sport, on obtient le Terrain Respond 2, un système à quatre roues motrices des plus évolués. On compte sur plusieurs modes de conduite adaptés à presque toutes les conditions de chaussée dans lesquelles le véhicule peut s’aventurer. Les suspensions ne sont pas pneumatiques, mais le véhicule jouit d’une bonne garde au sol qui lui permet de passer sur bien des obstacles insurmontables pour d’autres. Même si, sur le plan technique, il est à la fine pointe de la technologie, on ne peut pas dire qu’il soit particulièrement économe en carburant. Au terme de l’essai en période froide, nous avons obtenu une moyenne de 12,6 litres aux 100 kilomètres. Malheureusement, Land Rover Canada nous refuse toujours la version hybride rechargeable P300e maintenant offerte en Europe. Cette version afficherait une consommation plus digeste en plus d’une autonomie électrique tout juste sous les 50 kilomètres.
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Dès la prise en main, on découvre une excellente position de conduite. L’assise haute permet une très bonne visibilité, et, comme la fenestration est généreuse, on obtient une vision pleinement dégagée. Sur la route, on jouit d’un comportement typiquement européen avec une grande sensation de solidité de la structure du Discovery Sport. Cette plateforme n’est plus une petite jeunesse, mais elle fait encore bien le travail. L’un des éléments que nous avons le plus appréciés, c’est la direction. Là encore, l’ADN européen se ressent. La précision ne fait pas défaut, et l’on se sent bien connecté avec le véhicule. Même s’il s’agit d’un VUS, la communication passe bien entre le conducteur et la route.
Le moteur n’est pas né sous le signe de la vélocité, mais accorde malgré tout un dynamisme intéressant en raison de l’abondance de couple et de la turbocompression. Ajoutez à cela les différents modes de conduite, et vous obtenez une bonne recette pour y trouver un certain agrément de conduite. Évidemment, c’est quand le pavé se fait rare qu’on apprécie le plus un produit Land Rover. Les divers modes de conduite optimisent réellement la motricité. Ayant fait notre essai en période hivernale, nous pouvons vous garantir qu’il n’a pas peur d’affronter les pires conditions. Il se joue complètement de tout ce qui lui passe sous les roues. Les suspensions sont aussi des composants qui livrent la marchandise. La fermeté est au rendez-vous, mais ne fait pas de compromis avec le confort. Le véhicule demeure toujours très stable, même si l’on se laisse porter par un élan d’enthousiasme dans les courbes.
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Le Discovery Sport a plusieurs cartes dans sa manche pour séduire des acheteurs. L’apparence y est, les performances sont adéquates, et, surtout, le rouage impressionne. Malheureusement, il manque sa cible à bien des égards. La consommation de carburant est beaucoup trop élevée pour le segment dans lequel il évolue. De plus, la fiabilité chez Land Rover demeure une source d’inquiétude. Des options à n’en plus finir font également grimper la facture de façon excessive. Mon véhicule d’essai excédait les 65 000 $. C’est beaucoup trop. En outre, les frais d’entretien sont plus élevés que ceux de la concurrence, et la valeur de revente plonge dès la signature du contrat. En notre âme et conscience, même si le Discovery Sport a tout de l’aventurier urbain, nous ne pouvons pas le recommander.