Subaru dit nous offrir une 3e génération du Crosstrek. Immensément populaire au Québec avec des ventes qui ont déjà frôlé les 10 000 exemplaires annuellement, ce petit VUS n’est pas moins populaire dans le reste du pays où il compte pour le tiers des ventes de toute la gamme. Le Crosstrek est-il important pour Subaru? Non, pas du tout. Il est essentiel. Pour 2024, le fond demeure, on revoit la surface.
Un Crosstrek, c’est un Crosstrek
Lors du lancement de l’Outback, en 1994, Subaru était probablement bien loin d’imaginer que, 30 ans plus tard, son approche de la familiale et du hayon à l’allure aventurière serait plus populaire que jamais. Quelque 11 ans après les tout premiers débuts du Crosstrek, on reconnaît ses origines du côté de l’Impreza tout en repoussant une fois de plus l’intégration d’appliques décoratives, et dites fonctionnelles, en plastique tout autour de la carrosserie. À l’image de ce qu’on a observé dans l’Outback 2023, on en ajoute une couche sur le Crosstrek 2024, et je trouve que ça fonctionne très bien. Le lien de famille avec l’Outback est encore plus frappant avec le grand crochet et l’antibrouillard bien rond.
Les blocs optiques sont tout petits et ne sont pas sans rappeler l’approche de Mazda. Entièrement à DEL, ils sont maintenant directionnels dans toute la gamme. Les designers ont porté une attention particulière à la grille de calandre très texturée et, surtout, sans cadre. De profil, c’est la recette habituelle avec des arches de roues lourdement décorées d’une protection en plastique noir. Ces dernières intègrent des ouïes d’entrée et de sortie d’air pour améliorer l’aérodynamisme du Crosstrek et la gestion de l’air causée par le mouvement des pneus. Les longerons de toit sont de série. À l’arrière, le Crosstrek suit l’approche du reste de la famille avec des feux en forme de pinces de homard et un éclairage principalement à DEL.
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Il y a peu de variations d’une version à l’autre, si l’on fait exception du modèle Wilderness. On voit les principales distinctions du côté de la couleur de certaines décorations extérieures comme la bande dans la calandre, les rétroviseurs et les longerons de toit. Les versions Commodité et Tourisme comptent des jantes de 17 pouces, alors que les Onyx et Limited reçoivent des 18 pouces. Dernière différence notable, pour l’Onyx, une applique noire se retrouve à la base de la lunette. Pour ce qui est de la version Wilderness, les détails la concernant seront connus quelque part autour de sa date de commercialisation à la fin de 2023.
Aucune surprise
Si quelqu’un a une surprise en prenant place dans le Crosstrek 2024, c’est qu’il n’a pas été en contact avec la marque depuis des années. Les dimensions sont les mêmes à l’exception d’un empattement allongé de 5 millimètres. On retrouve la même instrumentation qui compte 2 cadrans réguliers et un petit ordinateur de bord aux données limitées avec affichage de 4,2 pouces. Même son de cloche pour le volant, très massif et truffé de commandes. Comme c’est toujours le cas, il faut quelques minutes d’analyse pour s’y retrouver. La version de base Commodité vient avec des écrans de 7 pouces pour la gestion des commandes de la planche de bord, alors que tous les autres modèles, Tourisme, Onyx et Limited, jouissent de l’écran de 11,6 pouces. Il est très fonctionnel, mais son design graphique n’est pas moderne. Pour ce qui est de la navigation, il faut opter pour le Limited. Apple CarPlay sans fil de même que le toit ouvrant viennent avec les Onyx et Limited. Dans le cas de la version la plus équipée, on ajoute une chaîne audio Harmon Kardon à 10 haut-parleurs, alors que la Commodité n’en a que 4, et les Tourisme et Onyx, 6. La qualité de la définition de la caméra de recul date d’une autre époque, probablement celle de votre grand-mère.
Les sièges sont maintenant ancrés directement à la plateforme. Selon Subaru, on obtient passablement moins de mouvements de corps en virage que précédemment. L’assise pourrait offrir un meilleur maintien et le dossier un meilleur support lombaire. Malgré tout, c’est confortable et sans points de pression. Les sièges chauffants sont de série pour les occupants avant. Notons un aspect de sécurité important et une force du produit, la visibilité est excellente vers l’avant et les côtés. À l’arrière, les appuie-têtes rétrécissent en largeur le champ de vision dans la lunette, ça mériterait d’être amélioré. Les occupants arrière, idéalement pas plus de deux, obtiennent de bons dégagements une fois assis. En prenant place, ils devront être vigilants pour ne pas se frapper à la tête, car la ligne de toit s’affaisse. Au coffre, c’est dans la bonne moyenne avec un volume minimal de 564 litres et 1 549 une fois le dossier des sièges rabattu. Le seuil est plus bas que la concurrence, mais aussi moins large.
Réchauffé avec plus d’épices
Subaru n’est pas en mode investissement avec de toutes nouvelles motorisations. On se concentre sur l’électrification, dit-on. Par conséquent, il n’est pas étonnant de voir une rationalisation de la technique pour le Crosstrek avec le sacrifice de la version hybride rechargeable et de la boîte de vitesses manuelle. Les Commodité et Tourisme récupèrent le 4-cylindres à plat de 2 litres d’une puissance de 152 chevaux et d’un couple de 145 livres-pieds. Les Onyx, Limited et Wilderness optent pour le 2,5 — litres de 182 chevaux et de 178 livres-pieds. Dans tous les cas, c’est une transmission à variation continue (CVT) qui envoie la puissance aux roues. Le 2,5 — litres que j’avais à l’essai fait bien le travail en fonction du format du véhicule. La puissance n’impressionne pas, mais elle demeure suffisante pour avoir des accélérations et des reprises vives. La simulation des rapports de la CVT permet d’optimiser le rendement du moteur dans la meilleure plage du couple. On compte sur plusieurs différents paramètres pour le rouage intégral et sa gestion, dont les trois X-modes pour les situations plus difficiles. Pour la conduite plus urbaine, en plus de la configuration de base au démarrage, on peut choisir les modes S pour Sport et I pour Intelligent qui font varier la réactivité de la motorisation. Sur le mode S, l’accélérateur est plus sensible, et le moteur gagne en nervosité avec une transmission qui maintient le régime plus haut et plus longtemps, mais il n’y a pas d’autres implications.
Suivant l’évolution du rouage intégral dans les Legacy et Outback, le Crosstrek reçoit le même traitement. De facto, 60 % de la puissance va au train avant contre 40 à l’arrière. Jusqu’en 2023, la répartition était de 50 % par essieu. En fonction de mode de conduite et de l’adhérence, il peut y avoir une variation. Subaru intègre aussi un vecteur de couple qui freine les roues intérieures pour dynamiser la conduite. Cet attribut ajoute à la sensation de confiance et à la maniabilité sur la route. Dans cette même veine, l’intégration d’une direction électrique à double pignon nous connecte plus à la chaussée et augmente l’agrément significativement. Les suspensions sont partiellement revues et comptent des amortisseurs plus souples. On ne tombe pas dans la mollesse, il est toujours possible de prendre la route avec aplomb. Le confort est aussi plus grand en situation hors route. Il faut aussi souligner que la gamme régulière du Crosstrek est capable de remorquer 680 kilos (1 500 livres), alors que le Wilderness va jusqu’à 1 588 kilos (3500 livres).
Conclusion
J’ai de la difficulté avec le fait qu’il s’agit d’une toute nouvelle génération. Après tout, on conserve l’intégralité des composants techniques. À défaut de réellement évoluer ou d’innover, il demeure une valeur sûre en raison de sa grande prudence technologique. De plus, il continue d’offrir une échelle de prix décents et concurrentiels. Le modèle de base Commodité est à 31 190 $ et offre plus d’équipements qu’auparavant. Les deux versions qui seront les plus populaires, Tourisme et Onyx, sont respectivement à 34 390 et à 36 190 $. Finalement au sommet de la gamme, le Limited se détaille 39 190 $. Dans tous les cas les frais de transport et de préparation sont inclus. Le Crosstrek reste un bon produit, mais stagne technologiquement un peu trop à mon goût. Malgré cette observation, il demeure un produit que nous recommandons.
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