Quand on pense à un VUS intermédiaire de luxe, on ne songe pas nécessaire au Lincoln Nautilus. Le segment, l’un des plus populaires chez les VUS de luxe, est largement dominé par le Mercedes-Benz GLE, le BMW X5 et l’Audi Q7, sans oublier le Lexus RX. La marque de luxe de Ford n’a jamais vraiment réussi à rivaliser avec la concurrence, mais elle espère le faire un peu mieux avec le Lincoln Nautilus 2024, un modèle de nouvelle génération. Au menu, un design plus raffiné, une motorisation hybride offerte, et surtout, un tableau de bord inédit.
Basé sur le Ford Edge, le Lincoln Nautilus est arrivé en 2019, il succédait en fait au Lincoln MKX avec simplement une nouvelle appellation . Le modèle se positionne entre les Lincoln Corsair et Aviator en termes de prix et de dimensions. Le choix est simple : il n’est offert au Canada qu’en une seule version appelée Ultra — Reserve en anglais — au prix de base de 64 395 $. Viennent ensuite quelques ensembles d’options qui font rapidement grimper son prix, ce qui ne le rend pas nécessairement plus abordable que la concurrence. Ce n’est pas la carte que Lincoln a décidé de jouer, même si elle aurait eu avantage à le faire.
Lignes épurées et poignées de portières intégrées
À l’extérieur, le Lincoln Nautilus 2024 profite de lignes beaucoup plus modernes qui ne sont pas sans me rappeler celles de certains modèles Land Rover. Ce n’est pas une mauvaise chose, le Nautilus dégage une impression de luxe et de raffinement. Ce que j’apprécie surtout, ce sont les poignées de portières qui sont complètement intégrées dans le haut de la ceinture de caisse. Elles sont cachées, ce qui épure le design, mais on peut aisément glisser la main derrière pour avoir une bonne prise quand vient le temps d’ouvrir la portière, ce qui est plus pratique en hiver que les poignées affleurantes qui, souvent, refusent de sortir.
À l’avant, une bande à DEL traverse la calandre, elle procure un beau spectacle en s’illuminant dans un motif dynamique et une chorégraphie quand on s’approche. Mon véhicule était aussi équipé de l’ensemble décor Jet qui apporte notamment des roues de 22 pouces et une calandre unique qui comprend des accents noirs.
Le spectacle est à bord
Dès qu’on ouvre la portière, impossible de ne pas être impressionné par l’habitacle du Nautilus. La partie supérieure de son tableau de bord est traversée par un écran à haute résolution de 48 pouces incurvé qui est en réalité composé d’une paire d’écrans de 24 pouces joints ensemble. Il s’étire sur toute la largeur du véhicule et vient rejoindre les appliques des portières de chaque côté, on a l’impression qu’il est sans fin. On retrouve plus bas un écran central tactile de 11,1 pouces qui permet de tout contrôler y compris l’affichage de l’écran principal. L’effet est assez percutant et, curieusement, spectaculaire, mais moins dérangeant que les écrans qu’on retrouve à bord des récents véhicules EQ de Mercedes-Benz.
La partie gauche de l’écran, celle devant le conducteur, affiche l’information essentielle à la conduite du véhicule. On peut beaucoup moins la personnaliser que la portion de droite, j’aurais aimé avoir un peu plus d’options. Des commandes tactiles et affleurantes au volant permettent d’interagir avec les fonctions, mais c’est sans doute la portion l’utilisation la moins intuitive de l’ensemble. C’est dommage.
La portion d’écran à droite offre beaucoup plus de possibilités. On peut glisser et afficher différents widgets (consommation, météo, données du véhicule) dans l’une des trois portions de l’écran. L’écran tactile du système d’infodivertissement permet, quant à lui, d’utiliser une panoplie d’applications (Apple CarPlay, Android Auto, Alexa…), de regarder des films et, même, de jouer à des jeux vidéo.
Un sanctuaire et, même, un spa
Lincoln a décidé de créer un sanctuaire à bord et regrouper une panoplie d’applications. Les écrans peuvent afficher des thématiques de couleurs distinctes, l’éclairage d’ambiance ajoute aussi à l’effet. On retrouve aussi une parfumerie à bord, on peut choisir parmi trois parfums numériques qui diffusent à bord des fragrances à partir de cartouches numériques comprenant une micropuce. Attention de ne pas sélectionner le mode le plus intense au risque de vous donner mal au cœur.
Toutes ces fonctions culminent avec le système Rejuvenance, un spa intérieur qui permet de vous détendre pour une période de 5 à 10 minutes une fois à l’arrêt. Au menu, massage des sièges, musique pour la détente, éclairage d’ambiance, air frais et jeux d’odeurs, l’idée consiste à vous offrir un moment de détente à même votre véhicule. Petit bémol, le moteur doit être en marche durant cette période, ce qui, à certains endroits, pourrait être mal vu.
Du reste, les sièges sont très confortables, et les dimensions du véhicule procurent de bons dégagements, tant à l’avant qu’à l’arrière. Il est plus spacieux que son principal rival, le Lexus RX, et offre plus d’espace de chargement, 1 030 litres par comparaison avec 838 litres pour le RX.
Deux moteurs, l’hybride à favoriser
En termes de motorisation, le Nautilus à droit à deux mécaniques. Primo, un moteur à 4 cylindres turbocompressé de 2 litres jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Ce moteur développe une puissance de 250 chevaux et transmet son couple au 4 roues. Ce moteur fait bien, mais sans plus.
Secundo, une motorisation hybride qui vient remplacer le V6 EcoBoost de 2,7 litres. Cette motorisation est composée d’un 4-cylindres de 2 litres suralimenté et d’un moteur électrique de 100 kilowatts (134 chevaux) jumelés à une transmission à variation continue (CVT). La puissance totale passe à 310 chevaux, ce qui est beaucoup mieux adapté à ce VUS qui n’a rien d’un poids plume avec ses 2 049 kilos (4 517 livres). Je vous recommande fortement de sélectionner l’option hybride qui, pour 3 500 $, apporte une dimension plus intéressante.
Je me suis attardé sur cette motorisation sur les routes sinueuses de la Californie. Le niveau de puissance est bon quand vient le temps de dépasser ou de s’infiltrer sur l’autoroute. L’impression de puissance est bien présente, et le couple du moteur électrique y est pour beaucoup. Curieusement, j’ai peu ressenti l’effet pervers qu’on retrouve normalement avec les CVT.
Le moteur hybride vous fera épargner un bon 2 litres/100 kilomètres, ce qui rentabilisera votre investissement assez rapidement. Il ne reste qu’à se croiser les doigts et espérer que la fiabilité de cette motorisation soit au rendez-vous afin de ne pas me faire mentir. J’ai mesuré une consommation moyenne de 8,6 litres/100 kilomètres sur une portion d’essai, c’est légèrement supérieur à ce qui est annoncé.
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Un volant au design étrange
Divers modes de conduite permettent de moduler la personnalité du véhicule, mais ce n’est pas très convaincant. La différence d’un mode à un autre est difficilement perceptible. Mais peu importe le choix, le Lincoln Nautilus propose une conduite assez engageante, je me serais attendu à bien pire en termes de sensations. Sans être aussi sportif que les véhicules allemands, le Nautilus n’offre pas une conduite soporifique, ce qui a longtemps été l’ADN de la marque.
Le volant est assez étrange, sa hauteur est coupée, il est donc écrasé, beaucoup plus large que haut. On comprend que les ingénieurs ont utilisé ce design afin de dégager la vue sur l’écran principal, mais je n’ai pas aimé sa prise en main et la sensation de contrôle qu’il procure.
Quant au rouage intégral, une petite aventure hors route, pour une prise de photo, m’a démontré qu’il s’agit d’un système de base, qui ne peut faire varier le couple de gauche à droite. Pas de différentiel autobloquant non plus pour favoriser les roues qui ont le plus d’adhérence.
Le mot de la fin
Le Lincoln Nautilus 2024 apporte quelques arguments intéressants, c’est surtout son habitacle intérieur avec son écran de 48 pouces qui lui vaudra l’attention de plus d’acheteurs que par le passé.
Malheureusement, pas de motorisation hybride rechargeable ! Ç’aurait certainement représenté un plus pour le modèle puisqu’il aurait pu rivaliser directement avec d’autres modèles dont le Mercedes-Benz GLE 450e. Lincoln vise plutôt Genesis et Lexus avec son Nautilus ; et si le véhicule démontre une bonne fiabilité, nul doute qu’il sera mieux positionné que par le passé.
L’équipe de RPM prendra le temps de bien évaluer le Lincoln Nautilus 2024 avant de se positionner sur sa recommandation.
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