La BMW Série 5 2024 est la 7e du nom depuis son lancement initial en 1972. C’est à ce moment que le constructeur a adopté son célèbre slogan « The Ultimate Driving Machine ». Non seulement la Série 5 était-elle une nouvelle gamme, mais elle représentait une nouvelle vision plus élargie pour le constructeur où l’homme d’affaires à succès était au cœur de la stratégie. Pas moins de 52 ans plus tard, l’approche demeure la même, alors que l’univers de l’automobile est en pleine mutation. Chez BMW, on croit que la Série 5 a toutes les raisons du monde de survivre à l’électrification, de là son adaptation en i5 pleinement électrique. Comme j’avais la Série 5 2024 sous la main, j’en ai profité pour aussi faire l’essai de la 530i.
L’évolution
Peut-être à l’exception du modèle de 5e génération, la G60-G61, la Série 5 a toujours été sérieuse en matière de design. La 7e du nom ne fait pas exception. Les blocs optiques adoptent 2 marques de DEL, les traditionnels cercles ne sont plus à la mode chez BMW depuis plusieurs années. Comme elle est hautement technologique, on obtient les dernières innovations de BMW en matière d’éclairage quand on choisit les phares adaptatifs.
La calandre permet quelques questionnements. Dans le cas de la 530i, c’est conservateur et ça fonctionne, avec un cadrage gris et des languettes verticales. Dans le cas de l’i5, on se retrouve en présence de deux panneaux de plastique noir à la structure interne complexe et avec des volets actifs. Pour en ajouter, il est aussi possible d’avoir, en option, un cadrage éclairé. C’est intense en design d’autant plus qu’une autre applique noire s’invite dans le centre du pare-chocs. Toutefois, à la longue, j’en suis venu à apprécier le tout.
De profil, c’est tout ce qu’il y a de plus classique avec un capot élancé et plongeant, un habitacle bien proportionné et le traditionnel coup de fouet Hofmeister à la custode qui intègre maintenant le chiffre 5. Le modèle à l’essai venait avec des jantes de 21 pouces, mais 7 autres styles de roues sont livrables de 19 à 21 pouces. En bas de caisse, une applique noire coupe la hauteur des portières et se poursuit dans la partie inférieure du pare-chocs. À l’arrière, les angles s’invitent en suivant l’approche que nous avons vue sur le concept Neue Klass. Les feux sont plus minces et offrent un éclairage distinctif. Pour la première fois sur une Série 5, il est possible d’avoir les lentilles légèrement fumées.
Se définir par des écrans
Mercedes-Benz a ses HyperScreens, BMW a ses Curved Displays. Avec l’arrivée en force de l’ère numérique, les intérieurs se définissent par la forme et la taille de leurs écrans. Dans la Série 5, on obtient une instrumentation de 12,3 pouces très claire qu’on connaît de la Série 7. Elle est supportée par un affichage tête haute complet. Au centre, un second écran de 14,9 pouces s’incline vers le conducteur et intègre le système multimédia iDrive 8,5 maintenant connu sous l’appellation Système d’opération BMW.
Comme on est dans la continuité de la précédente configuration, les ingénieurs ont corrigé quelques lacunes d’ergonomie. Bien que le système soit plus efficace, il demeure lourd à l’utilisation en raison de la grande quantité d’icônes. Le volant permet une prise solide en raison de la grosseur du boudin. Les commandes sont simples et d’utilisation intuitive. Il se dégage un sentiment très moderne et techno à bord de la nouvelle 5.
Les sièges frisent la perfection avec un bon degré de support et plusieurs possibilités de réglages. À ce chapitre, la Série 5 est difficilement répréhensible. La Série 5 vient avec des bandes de plastique illuminées qui véhiculent diverses thématiques ou qui varient selon le mode de conduite. C’est impressionnant, mais un peu trop intense à mon goût. Pour une allure épurée, les buses d’aération sont dissimulées dans la planche de bord. À l’arrière, le gain de 20 millimètres à l’empattement assure un peu plus d’espace pour les jambes. Les dégagements sont bons pour y asseoir 2 adultes en tout confort, ce qui confirme la vocation exécutive de la berline! Au coffre, l’i5 présente une capacité de chargement de 490 litres, alors que la 530i en propose 520.
Essence et électricité
Pour 2024, la nouvelle Série 5 canadienne est livrable avec 2 motorisations différentes. À l’ouverture de la gamme, on retrouve la 530i xDrive avec son 4-cylindres turbocompressé de 2 litres à assistance électrique à 48 volts qui développe une puissance de 255 chevaux et produit un couple de 295 livres-pieds. Cette motorisation est moderne, mais m’a semblé manquer de raffinement sonore surtout à l’accélération. La puissance est correcte dans la mesure où il s’agit de la motorisation de base. La 530i canadienne utilise une boîte de vitesses automatique à 8 rapports et vient de facto avec le rouage intégral xDrive.
Le cœur de mon essai s’est concentré sur l’i5 M60 xDrive électrique. Comme la 530i, elle est à rouage intégral. Avec la M60, on obtient un moteur électrique par essieu. À l’avant, la puissance est de 257 chevaux, alors que, à l’arrière, on en est à 335 chevaux. Au compte, BMW affirme que la cavalerie culmine entre 590 et 593 chevaux avec un couple sur le mode Boost de 605 livres-pieds. On est à des poussières de la BMW M5 de dernière génération. À 3,8 secondes pour le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure, BMW ne lésine pas sur les sensations de vélocité à l’accélération. L’esprit d’une Série 5 de performance a toujours été singulier dans le segment quant à l’implication, ou devrais-je dire, la communion avec la Série 5. L’apport de l’électrification accentue cette impression.
À 82,1 kilowattheures, la batterie au lithium-ion n’est pas particulièrement grosse. Il s’agit déjà de la 5e génération d’électrification chez BMW, les ingénieurs ont été en mesure d’augmenter la densité de la batterie. Elle est capable de recevoir une recharge rapide jusqu’à 205 kilowatts, alors qu’à la maison, le chargeur embarqué va jusqu’à 9,6 kilowatts. Selon le constructeur, l’autonomie sera de 412 kilomètres. Pour atteindre ce chiffre, il faudra d’ailleurs jouer de tranquillité avec les modes Efficience et MAX RANGE qui limitent, entre autres, la vitesse à 90 kilomètres/heure. Pour être un peu plus en harmonie avec la vocation dynamique de l’i5, les autres modes seront plus appropriés et moins castrants pour jouir de ses capacités, mais l’autonomie fondera.
Comme nous sommes dans un environnement BMW, la question de l’agrément de conduite est centrale. La Série 5 a toujours été considérée comme étant l’une des voitures les plus plaisantes à conduite, et l’i5 ne fait pas exception. On peut évidemment jouer avec une collection de modes de conduite, mais l’esprit direct et impliqué demeure toujours. Elle se laisse manipuler avec aisance et aplomb. Malgré son poids, elle demeure agile en virage et dynamique grâce à ses suspensions qui réagissent sans faute.
Conclusion
Après les i4, iX et i7, BMW continue son virage vers l’électrification. Dans le cas de l’i5, le passage se fait tout en maintenant le dynamisme qu’on connaît de la marque. En réalité, l’électrification rend les « Béhèmes » encore meilleures. Pour le moment, seules la 530i xDrive (70 500 $) et l’i5 M60 xDrive (95 000 $) sont livrables. Le modèle à l’essai, truffé d’options, affichait un prix de près de 120 000 $. BMW ajoutera une version hybride rechargeable 550e et la M5 au cours de l’an prochain. Pour le moment, cette BMW Série 5 de 7e génération confirme qu’elle a décidé d’évoluer et qu’elle n’est certainement pas sur le point de mourir. Comme il s’agit d’une nouveauté, nous recommandons d’attendre avant d’acheter pour voir comment la fiabilité évolue. On peut s’encourager avec la bonne fiabilité des autres modèles électriques du constructeur.
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