Le segment des voitures sous-compactes est définitivement en voie d’extinction. Pour tout dire, il ne restera que la vieillissante Mitsubishi Mirage et la Nissan Versa puisque la Kia Rio prendra sa retraite en 2024. Il est ironique de voir cette catégorie disparaître au moment où le coût de la vie augmente d’une manière vertigineuse.
Les véhicules qui ont été commercialisés dans cette classe étaient, pour la plupart, abordables, spacieux et efficaces. Ils ont représenté une solution de transport infaillible pour tous ceux qui cherchaient de l’espace à bon prix, et je crois que c’est exactement pour cette raison que j’ai aimé le Nissan Kicks. Même s’il se positionne dans la catégorie des VUS sous-compacts, il représente, à mon avis, une alternative viable et pertinente pour les automobilistes soucieux de leur budget et de la polyvalence de leur véhicule. Le Kicks est plus approprié que jamais dans ce tourbillon économique.
Toujours joli
Le Nissan Kicks est arrivé sur le marché canadien en 2018 et continue toujours d’évoluer dans la même génération. Le Kicks n’a connu de changements esthétiques qu’en 2021 et navigue dans l’univers de l’automobile avec une bouille que je qualifierais de sympathique.
Les différentes moutures offertes du Kicks permettent, à mon humble avis, de lui donner un style convaincant. D’entrée de jeu, la version S se montre un peu chenue ; elle est munie d’enjoliveurs et de plastiques noirs bon marché. Cependant, cette déclinaison affiche un prix de départ de 24 369 $, y compris les frais de transport et de préparation, ce qui en fait l’une des plus accessibles sur le marché.
L’édition SV est la plus populaire et affiche un bon rapport équipements/prix. Vendu au prix de 27 169 $, le Kicks SV reçoit des roues en alliage de 17 pouces, des sièges avant chauffants, un incontournable, et un écran d’infodivertissement de 8 pouces.
La variante que j’avais à l’essai portait l’appellation SR Privilège. Elle est, à mon avis, la plus jolie du lot, mais également la plus chère à 29 669 $. Je trouve que la tarification est bien honnête si je considère que cette mouture est équipée de jantes en alliage noires de 17 pouces, d’une peinture à deux tons et de phares antibrouillard à DEL.
En toute franchise, je n’étais pas très excité d’effectuer l’essai routier du Nissan Kicks dans la mesure où ce modèle commence à se faire vieux sur le marché. L’exemplaire que j’avais à l’essai, de couleur orange agencée d’un toit et d’accessoires noir lustré, m’a néanmoins surpris par son caractère sportif. J’ai trouvé la version la plus coûteuse du Kicks plutôt jolie.
Aquarium sur roues
Outre son allure extérieure réussie, je crois que le Kicks impressionne principalement à l’intérieur. J’ai été surpris par l’espace offert à bord du VUS sous-compact. Autant à l’avant qu’à l’arrière, j’ai été en mesure de m’asseoir confortablement me laissant affirmer que l’espace est suffisant pour plusieurs types de passagers.
Je n’ai rencontré aucune difficulté à installer le siège d’appoint de mon fils dans le véhicule, ce qui n’est pas toujours facile dans des bolides de même gabarit. Non, le Kicks n’est pas une fourgonnette, mais il est capable d’asseoir un enfant aisément sans sacrifier l’espace pour les occupants à l’avant. Le volume du coffre du Kicks est convenable : 188 litres de plus que le Hyundai Venue, mais 9 de moins que le Chevrolet Trax 2024.
J’ai été bien surpris par le confort des sièges. En similicuir, ils sont douillets sur la route comme en ville. Leur maintien est excellent. Pour ce qui est de la visibilité, elle lui permet de mériter son titre d’aquarium sur roues. Les énormes fenêtres m’ont aidé à être très rapidement à l’aise derrière le volant.
Les matériaux choisis dans l’habitacle sont de qualité convenable, surtout dans les moutures plus équipées. Malgré tout et peu importe la version, certains plastiques rigides agacent à la longue, et je pense qu’ils auraient pu être remplacés par du caoutchouc pour éviter des craquements irritants.
Même en mettant la gomme sur les sièges, les surpiqûres et les couleurs de mon modèle d’essai, le Kicks ne réussit pas à cacher complètement son âge. Le système d’infodivertissement fait partie du problème. Il comporte un affichage de 8 pouces, est parfois lent et n’offre pas une expérience d’utilisation très sophistiquée. Je note toutefois qu’il est très simple à manipuler, et qu’il est facilement accessible.
CVT : C’est Vraiment Tannant
Le Nissan Kicks n’est pas puissant. Il n’est ne propose qu’un moteur à 4 cylindres de 1,6 litre qui développe une puissance de 122 chevaux et produit un couple de 114 livres-pieds. Il fonctionne convenablement en ville. J’aurais toutefois aimé plus de vigueur en manœuvre de dépassement ou en entrée d’autoroute où j’ai parfois eu peur tellement les accélérations étaient laborieuses.
Le vrai problème, à mon avis, est lié à la transmission. Le Kicks est équipé d’une transmission à variation continue (CVT) qui n’a rien d’impressionnant. Celle-ci tente d’exploiter le peu de puissance offerte par le moteur, mais la réalité est que ce dernier semble vouloir exploser à chaque accélération tellement la mécanique gémit lorsqu’elle est poussée. J’ai régulièrement monté la sonorité du système Bose à 8 haut-parleurs, dont deux dans l’appuie-tête du siège du conducteur, pour essayer d’étouffer cette lamentation digne des meilleurs films bollywoodiens. Rien n’y fait, elle dérange, elle est élastique et elle ne m’a pas convaincu.
Une situation que je juge décevante, car le Kicks n’est certes pas désagréable derrière le volant. Il tient bien la route, il est le champion de la conduite urbaine et il est confortable sur la route. Franchement, je n’ai pas détesté mon expérience au volant du Kicks, au contraire. Il aurait toutefois été vraiment plus agréable, n’eût été la transmission. Prix de consolation, cette combinaison mécanique est plutôt économe en carburant.
- À LIRE : Quoi de neuf sur le Nissan Kicks 2023?
- À LIRE : Nissan Kicks 2021 : il remplit bien sa mission
J’ai enregistré une consommation moyenne de 7,1 litres aux 100 kilomètres, ce qui est excellent étant donné que j’ai principalement utilisé le véhicule en ville, dans la circulation, et que j’ai tout de même poussé la machine pour l’essai. Le fait que le Kicks ne soit que proposé avec un rouage à traction favorise les statistiques.
Retour aux sources
Bref, j’aime le Nissan Kicks 2023 et j’estime qu’il est plus pertinent que jamais. C’est un compromis rationnel, polyvalent et abordable. Je sais que certains automobilistes auraient adoré qu’il soit offert avec un rouage intégral, mais honnêtement, je crois que c’est exactement là où le mot compromis prend tout son sens.
Il comble les vrais besoins primaires qui sont de se déplacer sans tracas, d’une manière économique et en transportant tout ce qu’on veut (dans la mesure du raisonnable). Opter pour une version AWD le rendrait moins accessible, plus lourd et donc plus gourmand en carburant.
Avec la future disparition du Nissan Qashqai au cours de l’année 2024, il ne serait pas surprenant de découvrir une nouvelle génération du Kicks prochainement. J’espère juste que ce petit véhicule restera tout aussi abordable et qu’il conservera ses acquis sans devenir un autre VUS coûteux dans un marché saturé.
Du moins pour le moment, l’équipe de RPM recommande le Nissan Kicks 2023. Celui-ci est un véhicule qui profite du chaos financier actuel pour démontrer à nouveau sa pertinence.
- Trouvez un Nissan Kicks d'occasion à vendre
- Lire plus d'articles sur le Nissan Kicks