Mercedes-AMG GLB 35 2023 : de zéro à héros

Plusieurs constructeurs se targuent d’avoir commercialisé un VUS de performance, mais très peu d’entre eux réussissent à bien le faire. Ils finiront enfin par nous vendre un utilitaire surpuissant, mais dont la tenue de route et le freinage sont d’une maladresse déconcertante. Le constructeur y collera ensuite quelques écussons de performance et le vendra à un prix démesuré. Voilà, le tour est joué !

Toutefois, dans le cas du GLB 35, on s’attend à quelque chose de sérieux. Après tout, il s’agit d’un produit issu de la célèbre division AMG de Mercedes-Benz. Historiquement, ce constructeur nous a démontré qu’il comprenait bien la performance. AMG a-t-elle donc accouché d’un modèle qui rend hommage à son héritage, ou s’agit-il d’un autre vulgaire coup de marketing concocté dans l’unique but d’augmenter les profits ? J’ai mis l’AMG GLB 35 à l’essai durant les fêtes sur une période de deux semaines pour en avoir le cœur net.

La caricature d’un VUS

Depuis l’arrivée du GLB sur notre marché, en 2020, j’ai un faible pour son design. Contrairement à son frère, le GLA, qui y va d’une allure plus ronde et organique – comme la majorité des VUS sous-compacts sur le marché d’ailleurs –, l’allure carrée et aventurière du GLB est un réel vent de fraîcheur dans la catégorie. Il est mignon, enjoué, et ses proportions sont juste parfaites, car ce véhicule n’est ni trop gros ni trop petit. Si le célèbre Mercedes-Benz Classe G (G Wagen) était un émoji, il aurait fort probablement l’allure d'un GLB.

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Décliné en AMG, il penche plus vers une familiale qu’un VUS. Avec sa garde au sol abaissée, ses énormes jantes de 21 pouces à profil bas, ses pare-chocs plus sportifs, ses deux gros tuyaux d’échappement et la fameuse grille Panamericana des produits AMG, le GLB 35 est encore plus mignon et respire la performance.

Il faut toutefois prendre une grande respiration avant de regarder la facture, car, à un prix de départ de 60 550 $, il est bien loin de représenter une aubaine. L’exemplaire que j’avais à l’essai coûtait 72 240 $!

Une petite boîte à beurre hyper polyvalente

La forme et le design du GLB font de lui l’un des VUS sous-compacts de luxe les plus spacieux et polyvalents sur le marché. Or, bien que l’ouverture des portières soit étroite, le fait que sa ligne de toit soit très haute fait en sorte qu’il est facile de se glisser à bord. Une fois installé dans le siège du conducteur, on constate à quel point les sièges sport AMG sont à la fois confortables et offrent un bon maintien. Une vaste fenestration octroie à ce VUS une visibilité périphérique impeccable.

Tout comme le GLB ordinaire, la version AMG 35 nous accueille par l’entremise de sa planche de bord entièrement numérique. Les stylistes d’AMG ont toutefois ajouté quelques touches de chrome ici et là pour bonifier l’habitacle. Le volant sport recouvert d’alcantara donne une bonne prise en main. J’apprécie particulièrement ses commandes physiques qui permettent de régler certains paramètres du véhicule comme la sonorité de l’échappement ou, encore, la fermeté des amortisseurs adaptatifs. Toutefois, à ce prix, je me serais attendu à un volant chauffant !

En général, le système multimédia et l’instrumentation numérique du GLB fonctionnent avec fluidité. Bien qu’il faille prendre quelque temps avant de bien apprivoiser les commandes tactiles au volant, on finit par s’y habituer.

En matière d’ergonomie, cependant, le pavé tactile situé dans la console centrale peut se révéler frustrant quand on veut accomplir certaines tâches. Au moins, l’écran tactile répond rapidement ; cependant, effectuer des tâches simples comme changer de poste de radio se révèle parfois ardu. J’ajoute que l’absence d’Android Auto sans fil (dans mon cas), est un non-sens pour un véhicule dans cette échelle de prix.

Les places arrière d’un GLB sont suffisamment spacieuses pour accommoder deux grands adultes. Le dégagement pour la tête et les jambes et franchement superbe. Même si Mercedes offre l’option d’une troisième rangée de sièges, je laisserais personnellement tomber cette option en raison de leur nature beaucoup trop étriquée. Conservez plutôt cet espace pour le coffre qui, je le souligne, propose l’un des espaces de chargement les plus élevés de la catégorie avec 623 litres (1 756 litres avec le dossier des sièges replié).

Motorisation puissante et efficace

Sous le capot d’un GLB 35, on retrouve le même moteur à 4 cylindres turbocompressé de 2,0 litres que dans plusieurs autres modèles du constructeur comme le GLA 35 ou la CLA 35. Dans le cas du GLB, il est installé transversalement et achemine d’abord la puissance au train avant pour ensuite la réacheminer au train arrière par l’entremise d’un ensemble d’embrayage. C’est de cette manière que fonctionne sa transmission intégrale 4MATIC.

La puissance est chiffrée à 302 chevaux, et le couple, à 295 livres-pieds. Ce moteur est jumelé à une boîte de vitesses automatique à double embrayage à 8 rapports. Les ingénieurs d’AMG ont ensuite modifié les éléments suspenseurs et renforcé la structure du véhicule à des endroits clés. Les freins sont également surdimensionnés : le diamètre des disques fait 13,8 pouces à l’avant et 13 pouces à l’arrière.

Comme une Golf R allongée

La conduite du GLB 35 me rappelle curieusement celle d’une Volkswagen Golf R qui aurait été allongée. Voilà à quel point on a vraiment l’impression de conduire une familiale plutôt qu’un VUS. D’ailleurs, l’Environmental Protection Agency (EPA), aux États-Unis, ne qualifie pas le GLB 35 de VUS, mais plutôt de familiale intermédiaire !

Sur le mode confort, outre des suspensions beaucoup trop rigides pour nos routes, le GLB 35 se comporte comme une familiale bien normale, en ce sens que sa motorisation procure suffisamment de couple à bas régime pour une utilisation urbaine, et que sa consommation de carburant combinée – moyenne de 10,4 litres/100 kilomètres dans mon cas en hiver sur une période de deux semaines – se révèle somme toute raisonnable. Mon seul vrai reproche à basse vitesse irait à sa boîte de vitesses saccadée qui retire toute fluidité de fonctionnement de la mécanique.

C’est toutefois quand on active le mode Sport + que le GLB 35 nous montre de quel bois il se chauffe. Soudainement, la sonorité de son échappement s’amplifie, ses amortisseurs deviennent encore plus rigides, et sa direction s’alourdit. On enfonce l’accélérateur et la boîte de vitesses enfile rapidement le rapport inférieur et lance le moteur dans un haut régime moteur pour produire une bonne dose d’euphorie durant le processus.

La livrée de puissance et de couple de ce petit moteur est phénoménale, et le passage des rapports quand on performe, est rapide et précis. Si cette boîte déçoit en conduite quotidienne, elle livre amplement la marchandise en conduite dynamique.

Dans les virages, le degré de stabilité et de précision de ce VUS est plutôt impressionnant et nous donne confiance durant le processus. J’ai même eu l’occasion d’essayer son rouage d’entraînement sur une surface enneigée. Oui, on sent que le système priorise les roues avant en ce sens qu’il sous-vire facilement. Un peu de pression sur l’accélérateur permettra toutefois au train arrière de s’activer et de faire valser le véhicule dans la direction désirée. Honnêtement, ce véhicule est d’un équilibre formidable.

Un charmant jouet familial qui coûte cher

Si le budget vous le permet, il est clair que le Mercedes-AMG GLB 35 est l’un des secrets les mieux gardés dans le segment des VUS de luxe sous-compacts de haute performance. On constate avec ce modèle que les gens d’AMG comprennent la performance et savent bien l’exécuter, peu importe le modèle. J’ajoute que c’est dans cette version que le GLB est à son meilleur, lui permettant de passer de zéro à héros. Toutefois, au prix qu’on en demande, il faut vraiment être motivé, car il existe des modèles nettement plus spacieux pour moins cher.

Sachez néanmoins que le GLB est un véhicule que RPM recommande en raison d’un dossier de fiabilité franchement acceptable, d’un degré de polyvalence évident et de cette aguichante déclinaison AMG.

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