Je ne le cache pas, physiquement, je peux à peine m’assoir dans la MX-5. De toute évidence, je suis trop grand. Malgré mon inconfort, j’ai eu le « cheese » fendu jusqu’aux oreilles tout au long de mon essai. C’est vous dire à quel point ce petit roadster est agréable à conduire.
La Mazda MX-5 n’a pas bougé d’un iota depuis son lancement en 2016 et n’a pas pris une seule ride. Preuve d’un style original bien étudié. C’est à sa deuxième année, en 2017, qu’on a présenté la version à l’essai, la RF. Mazda a conservé les principaux traits de la voiture, mais lui a accordé une touche d’exclusivité avec un toit rigide rétractable plus intéressant que le précédent. Les stylistes en ont profité pour lui conférer une allure sportive avec une configuration à la Targa. Seule la partie centrale au-dessus des passagers se rétracte. L’approche me rappelle celle que nous avons découverte sur le coupé Pontiac Solstice de 2009. Même si je suis amateur de roadsters traditionnels, je dois admettre que cette approche va bien à la MX-5. Cela lui confère une touche haut de gamme exclusive que je ne déteste pas. D’autant plus que l’opération se joue en quelques secondes sans amputer d’espace dans le coffre.
- À LIRE AUSSI: Est-ce qu’une Mazda MX-5 peut rouler l’hiver?
- À LIRE AUSSI: Mazda MX-5 2019 - Le roadster avec un cœur encore plus gros
Pour notre essai, nous avons eu droit à la version GT tout équipée avec l’ensemble d’options Super Sport qui ajoute d’autres caractéristiques. Histoire de rendre le tout plus distinctif, le toit et les rétroviseurs sont peints en noir, et des jantes BBS de 17 pouces complètent l’allure extérieure. J’aime vraiment l’approche unique de la RF. Tous les éléments éclairants sur la voiture sont à DEL, et les phares sont automatiques et directionnels. Avec sa MX-5, Mazda respecte la tradition des proportions et des lignes intemporelles. À ce titre, le fabricant a toujours eu une main de maître quant au design des différentes générations.
Mazda cherche à se positionner vers le haut dans le monde de l’automobile sans tomber dans l’univers ostentatoire du grand luxe. On maintient l’esprit de ce que doit être un vrai roadster. C’est minimaliste. À cela, intégrez les dogmes de la marque orientés vers le conducteur. La finition est sans reproche. Tout est bien assemblé, et les matériaux sont de bonne qualité pour un bolide de plus de 50 000 $. La Super Sport ajoute une superbe sellerie de cuir Nappa rouge digne d’une voiture haut de gamme. Le look de luxe se complète avec des surpiqûres contrastantes.
L’instrumentation brille par sa modestie. Mazda intègre une section numérique, mais les fonctions sont limitées. Bien que Mazda offre un nouveau système multimédia dans les 3, CX-30 et CX-9, ce n’est pas le cas ici. On conserve le vieux système avec ses habituelles défaillances. Durant l’essai, il a gelé à de nombreuses reprises. Son utilisation demeure difficile malgré l’apport de la molette pour en effectuer la gestion. Fort heureusement, il n’y a pas beaucoup d’accessoires dans le bolide. On se concentre sur le plaisir de conduire, rien d’autre. Les quelques commandes avec boutons offrent une bonne ergonomie et un accès facile.
Le principal enjeu de la MX-5 est l’espace intérieur. C’est une petite voiture, ce qui oblige des compromis. Toute personne de plus de 6 pieds ne pourra pas régler le siège pour avoir le confort et la position de conduite voulus. Même son de cloche pour le volant qui ne se déplace qu’en hauteur. Comme il n’est pas télescopique, il est difficile de trouver une bonne position. Cette critique tombe inutile en fonction de votre taille. Autrement, les sièges sont confortables. Alors que j’avais des craintes quant au dégagement pour la tête avec le toit rigide, j’ai été surpris de découvrir le contraire avec la RF.
Le rangement semble avoir été oublié dans la conception de l’habitacle. Il n’y a pas de boîte à gants à proprement parler. La seule option est un petit boîtier entre les dossiers. Tout juste dessous, les porte-gobelets et ils sont situés derrière votre coude. Comme le volume du coffre est de 127 litres, on voyage léger dans une MX-5.
S’inscrivant dans l’héritage des roadsters britanniques, la MX-5 n’est pas une foudre de guerre. À ce compte, vous pouvez en parler avec Pierre et sa Triumph Spitfire. La puissance n’a jamais réellement fait partie de l’équation, à l’exception de la MAZDASPEED MX-5 des années 2000. Avec son moteur à 4 cylindres atmosphérique de 2,0 litres, la MX-5 nous donne 181 chevaux et un maigre couple de 151 livres-pieds. Pour en tirer le maximum, le mode Sport s’impose. Je vous invite à jouer avec la boîte de vitesses à 6 rapports comme sur le modèle à l’essai. Ne cherchez pas à établir des temps record pour le 0 à 100 kilomètres/heure, vous serez déçu. La configuration RF ajoute quelques kilos, mais Mazda a réussi à conserver la perfection au chapitre de la répartition de la masse, soit 50 % sur chacun des essieux.
C’est quand on s’installe au volant que la Mazda MX-5 prend tout son sens. Tout est en place pour vous accrocher un sourire aux lèvres, et c’est exactement ce qui arrive. La conduite se veut l’un des points forts de la MX-5. En maintenant une simplicité technique, Mazda réussit à nous accorder une direction d’une grande justesse avec une exceptionnelle connexion avec la route. à cela une boîte de vitesses manuelle très précise à 6 rapports très courts. Le levier de vitesses n’offre aucune résistance et se manipule littéralement du bout des doigts. J’ai pris tout un plaisir à jouer avec les montées en régime pour extirper le plus de puissance possible. D’ailleurs, pour obtenir des accélérations intéressantes, cette opération est plus que nécessaire.
Pour la sportivité, les suspensions sont sèches. Certains trouveront que le confort est en retrait, mais, pour le dynamisme de la conduite, c’est idéal. Comme la MX-5 est un poids plume de 1 114 kilos, elle reste bien collée à la route. Négocier des courbes avec vélocité cause vite une dépendance. Comme la MX-5 est une propulsion, pour un peu plus d’excitation, j’ai désactivé les systèmes de contrôle de la stabilité et d’antipatinage. La magie s’opère.
Je ne peux pas vous cacher que j’aimerais vraiment que Mazda intègre le 2,5-litres turbocompressé de 250 chevaux sous le capot. Il serait à la hauteur de ses aptitudes, car ce châssis est capable d’en prendre grâce à sa rigidité. Personnellement, je serais prêt à amoindrir la perfection de l’équilibre des masses pour une puissance plus élevée. Cette idée relève du fantasme, mais le fait de savoir sa faisabilité fait naître l’espoir.
La Mazda MX-5 2020 confirme une fois de plus la légitimité d’être le roadster le plus vendu de tous les temps. Il suffit de prendre le volant pour avoir rapidement une dépendance au plaisir coupable qu’elle procure. Il faut se dire aussi les vraies choses. La MX-5 est un produit de luxe jusqu’au bout des pneus. À un prix de plus de 50 000 $ pour la configuration à l’essai, et considérant son aspect pratique, ce n’est rien d’autre qu’un jouet pour deux saisons et demie. Heureusement, il existe des versions moins coûteuses que celle que j’avais sous la main. Dans tous les cas, la fiabilité se montre sans faille, et la valeur de revente, très haute. Pour toutes ces raisons, particulièrement celles qui vous donneront du bonheur derrière le volant, nous la recommandons sans réserve.