Depuis 2022, la Kia Carnival remplace la Sedona dont les deux premières générations ont connu une réputation difficile, sinon peu recommandable. Puis, en 2015, est venu le 3e chapitre qui a permis à Kia de se construire une réputation digne de ce nom dans le segment des fourgonnettes. Avec un bilan de fiabilité intéressant et des prix passablement plus bas que la concurrence, la Sedona a su attirer plusieurs acheteurs. Avec le retrait de la Dodge Grand Caravan, elle est même devenue officiellement l’offre la plus abordable dans le segment tout en offrant beaucoup plus de qualité et de modernité. En 2022, afin d’harmoniser l’appellation de sa fourgonnette partout dans le monde, la Sedona a cédé le pas à la Carnival. Malgré un important changement de génération, avec une facture de base sous les 40 000 $, la Carnival demeure, aux bas mots, près de 6 000 $ moins chère que la concurrence.
Signature québécoise
C’est sous le joug du styliste québécois Karim Habib que la Carnival a été dessinée. Maintenant responsable du style chez Kia, il laisse sa marque avec des traits angulaires francs où la souplesse n’a pas vraiment de place. L’essentiel du style se manifeste à l’avant avec un aménagement de la grille de calandre constitué de dizaines de petites pastilles rectangulaires. Les blocs optiques sont déstructurés en plusieurs composants, dont les projecteurs principaux et la bande de DEL, signature lumineuse du produit. La version à l’essai EX+ vient également avec des phares antibrouillards intégrés dans une applique noir lustré. La partie avant est bien habillée avec plusieurs textures et finitions qui confèrent une allure chic à la Carnival.
De profil, l’excitation tombe. Tout est droit sans autre artifice que le « bâton de hockey » qui supporte le pilier C entre la portière coulissante et la dernière vitre latérale. Sa texture diamantée est originale, mais j’ai l’impression que ce sera « kitsch » plus tôt que tard dans les livres du design automobile. Dès le niveau d’équipement EX, les jantes passent à 19 pouces. À l’arrière, là encore, c’est assez simple : une seule bande transversale constitue le feu. Ce dernier présente un aménagement interne complexe, mais peu excitant en matière de style. La qualité de l’assemblage est très bonne d’une manière générale.
Fonction pratique
Tout le monde apprécie une touche de luxe dans son véhicule même si ce dernier a comme première fonction d’être pratico-pratique. Dans la version EX+, on jouit des deux écrans de 12,3 pouces qu’on connaît depuis déjà plusieurs années. En matière d’esthétique, le coup d’œil impressionne. Dans le cas de l’instrumentation, on peut critiquer le manque de diversité, mais, pour ce qui est de l’écran central, c’est le manque de couleurs qui déçoit. En optant pour des icônes de même couleur, il est difficile d’accrocher l’œil pour faciliter sa manipulation en roulant. Kia corrigera le tir, mais pas dans l’immédiat ; il faudra s’en accommoder en 2024. Anachronisme si l’on considère le fait que l’on est en 2023 : il faut toujours un fil pour la connexion Apple CarPlay.
La position de conduite est très dégagée et assure une bonne visibilité sous tous les angles. L’ergonomie peut également être citée en exemple. Les commandes de la climatisation sont sous les buses d’aération avec un léger angle vers le conducteur pour en faciliter la manipulation. La console offre un degré décent de rangement, mais le sélecteur de vitesses prend beaucoup de place ; le tout pourrait être optimisé si l’on considère la taille de la Carnival.
L’objectif premier de ce type de carrosserie consiste à offrir un habitacle agréable et fonctionnel pour la famille. La Carnival fait très bien le travail. La version à l’essai offrait 8 places en configuration 2 +3 +3. La rangée médiane offre de bons dégagements, mais il faut être conscient que les personnes au centre ne devront pas avoir les épaules trop larges. Les réglages sont bien pensés, et l’assise sur glissières permet un débattement intéressant, alors que le dossier peut être incliné de plusieurs degrés. Le dossier de la place centrale peut aussi servir d’accoudoir quand il est rabattu. L’accès à la troisième rangée n’est pas des plus faciles, mais la souplesse légendaire des enfants rendra l’opération plus simple.
Plusieurs connexions USB sont présentes à l’arrière. De plus, on retrouve une caméra au plafonnier qui permet d’observer les enfants par l’entremise de l’écran central. À la « Big Brother », voilà un bon moyen de savoir qui fait dodo ou qui a commencé les hostilités. Pour ce qui est de l’espace de chargement, avec tous les dossiers en position élevée, la Carnival offre 1 139 litres et 2461 avec la 3e rangée de sièges divisible 60/40 intégrée dans le plancher. Elle culmine à 4 110 litres si l’on retire la 2e rangée de sièges. Ces mesures en font la plus volumineuse de la catégorie.
Un seul moteur, pas d’électrification
Alors que les constructeurs sud-coréens figurent parmi les plus actifs en matière d’électrification, la Carnival est complètement passée sous le radar à ce chapitre. En effet, pas d’hybride comme la Toyota Sienna, pas d’hybridation rechargeable comme la Chrysler Pacifica, juste un V6 comme la Honda Odyssey. La Carnival opte pour un V6 de 3,5 litres qu’on connaît depuis déjà plusieurs années ; il développe une puissance de 290 chevaux et produit un couple de 262 livres-pieds. Dans cette application, il est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Il faut admettre que cette mécanique est bien adaptée à la Carnival. Ce n’est rien d’éblouissant, mais son rendement se montre adéquat pour un usage familial au quotidien. Toutefois, avec toute la famille, les bagages, le moteur en aura plein les bras. Même histoire si l’on considère que la Carnival peut remorquer une charge maximale de 1 588 kilos (3 500 livres), au terme de mon essai, sans enfant ni bagage, j’ai obtenu une moyenne de 9,8 litres/100 kilomètres. Pour une motorisation non hybride et considérant son prix, c’est décent. Cependant, si l’économie de carburant figure parmi vos priorités, les Sienna et Pacifica hybride feront passablement mieux, mais sont aussi plus chères.
Sur la route, il est difficile de parler d’une expérience de conduite enlevante. La Carnival répond bien et se montre plus communicative et directe que la Toyota. Malgré sa grosseur, il s’agit d’un produit qui offre une bonne maniabilité urbaine. Conçues pour le confort de la famille, les suspensions travaillent bien et permettent un comportement serein sur la route. Malheureusement, malgré sa nouveauté, contrairement aux Pacifica et Sienna, il n’est pas possible d’avoir un rouage intégral. Avec la version EX+, on obtient aussi des caméras pour une vision à 360 degrés, ce qui facilite beaucoup les manœuvres de stationnement ou de proximité.
Conclusion
Comme elle est la seule sous les 40 000 $ dans sa version LX de base, la Kia Carnival est actuellement l’offre la plus abordable en matière de fourgonnette sur le marché québécois. Elle fait tout bien et surtout rien de mal. La version à l’essai EX+ avec un son équipement plus que complet affichait un prix de 49 595 $, y compris tous les frais à l’exception des taxes. Si l’on regarde strictement les autres compétitrices à essence, la Chrysler Grand Caravan « commence » à 49 940 $, la Chrysler Pacifica, à 55 690 $ ; et là on parle des prix 2023, les prix 2024 ne sont pas encore sortis au moment de la rédaction. On peut croire à une hausse. Enfin, la Honda Odyssey 2024 part à 54 085 $. À ces prix-là, on n’atteint pas encore le même niveau d’équipement que la Carnival EX+. Ajoutez à cela une fiabilité tout à fait acceptable et une garantie de 5 ans/100 000 kilomètres, supérieure aux autres. Il y a un point que vous devez garder en tête, les couts d’entretien sont hauts en raison de l’étroitesse des intervalles entre les services. Comme nous recommandons le produit, vous voyez que la Carnival est un choix logique pour la famille qui ne veut pas casser sa tirelire pour se déplacer.
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